« NOUS AVONS DES EMPLOIS À PROTÉGER » : La présidente du syndicat national Unifor, Lana Payne, relève le défi d’un deuxième mandat

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Lana Payne, les bras levés.
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Après avoir été élue aujourd’hui avec une écrasante majorité à la présidence nationale lors du Congrès statutaire d’Unifor à Vancouver, Lana Payne s’est engagée à poursuivre la lutte pour défendre les travailleuses et les travailleurs de partout au pays.

« J’ai déjà dit que ce fut pour moi un honneur et un grand privilège d’être votre présidente nationale. Aujourd'hui, cet honneur est multiplié par trois », a déclaré Lana Payne dans son discours d’acceptation.

« Nous avons des travailleuses et des travailleurs à défendre, des emplois à protéger, ainsi qu’un pays et une économie à remettre sur les rails. Et ce pays a besoin de nous. Le Canada a besoin de ce syndicat. Il a besoin de la force progressiste que nous incarnons. »

Five people on stage hands clasped

Les déléguées et délégués ont également reconduit l’équipe de direction de Lana Payne : le secrétaire-trésorier national Len Poirier, le directeur de la région de l’Ouest Gavin McGarrigle, la directrice de la région de l’Ontario Samia Hashi et la directrice de la région de l’Atlantique Jennifer Murray reprendront leurs fonctions. Plus tôt cette année, le directeur québécois d’Unifor Daniel Cloutier avait été réélu par acclamation pour un deuxième mandat au Conseil québécois d’Unifor. 

Lana Payne a été élue en 2022 lors du précédent Congrès statutaire d’Unifor à Toronto, devenant ainsi la première femme à accéder à la présidence nationale du syndicat.

« Nous sommes un syndicat. Cela implique la participation de toutes et de tous. Nous nous inspirons toutes et tous mutuellement. Nous nous défendons les uns les autres. Nous sommes là les uns pour les autres », a ajouté Lana Payne.

« Quand je dis qu’il n’y aura pas d’harmonie syndicale-patronale si vous attaquez les droits des travailleuses et des travailleurs, c’est qu’il n’y aura pas d’harmonie syndicale-patronale. Et quand je dis que nous devons protéger les emplois canadiens avec tous les moyens dont nous disposons, c’est précisément ce que je veux dire... Lorsque nous nous battons, nous gagnons. Toujours. »

En cette troisième journée du congrès, les membres d’Unifor en grève ont réussi un imparable tour de force , défilant dans la salle du congrès au son de la chanson « Raise a little hell » du groupe Trooper, sous les tonnerres d’applaudissements et les ovations des dirigeantes et dirigeants et des déléguées et délégués.

people on stage holding on strike signs

« La force, la résilience et l’unité dont font preuve nos membres me remplissent d’admiration, a déclaré Lana Payne aux grévistes. Votre courage sur les lignes de piquetage nous inspire toutes et tous à poursuivre ensemble notre combat. »

Unifor a donné la parole aux membres impliqués dans les quatre grèves et lock-out en cours - Titan Tool and Die à Windsor, en Ontario, Multibar à Montréal, Sheraton Vancouver Guildford et les travailleuses et travailleurs des transports en commun à Transdev dans la vallée de Cowichan, en Colombie-Britannique. – afin de leur permettre de raconter comment ils n’ont jamais cédé face à leurs employeurs et de témoigner de leur solidarité sur la ligne de piquetage.

Les déléguées et les délégués ont également entendu Derek Galt, membre de la section locale 112, parler de la grève à Toromont Industries qui, au terme de sept semaines, a été réglée plus tôt cette semaine. 

L’entente a été conclue peu après le rejet par les membres de l’offre finale de l’entreprise dans le cadre d’un vote forcé exigé par la Commission des relations de travail de l’Ontario.   

two women smiling

Unifor a décerné à Tanya Talaga, journaliste autochtone, autrice et membre d’Unifor, le prix Neil Reimer 2025 pour ses récits percutants sur les expériences des Autochtones au Canada. 

Tanya a annoncé qu’elle allait faire don des recettes du prix Neil Reimer à son organisme de bienfaisance Spirit to Soar, qui vient en aide aux enfants des Premières nations de Thunder Bay, en Ontario, et contribue au financement d'un collectif artistique local, dirigé par des jeunes des Premières Nations, qui fabriquent des tambours, peignent, font des exercices linguistiques et les mettent en contact avec les aînés.

Le Service de recrutement d’Unifor a souligné ses victoires historiques depuis le dernier congrès il y a trois ans, en particulier dans les secteurs du commerce de détail et de la logistique.

Les chauffeuses et chauffeurs de Walmart et les employées et employés d’entrepôt en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario ont rejoint les rangs du syndicat, et les employées et employés d’Amazon en Colombie-Britannique ont obtenu l’accréditation malgré les attaques incessantes de l’entreprise contre leur droit de se syndiquer. 

A man in a white shirt and blue jacket on stage with a digital background

« Nos recruteuses et recruteurs se sont battus pour des unités comptant aussi peu que deux personnes et d’autres avec plus de 800, mais toujours avec le même engagement et la même intensité », a indiqué Justin Gniposky, directeur du Service de recrutement d’Unifor. 

« Amazon s’est révélée l’une de nos campagnes les plus difficiles et les plus inspirantes. Ces campagnes ont exigé un dévouement sans faille de la part du personnel, des sections locales et, surtout, des travailleuses et travailleurs eux-mêmes. C’est leur courage qui alimente notre mouvement. Ensemble, nous sommes désormais prêts à entrer dans l’histoire en tant que premiers en Amérique du Nord à négocier une convention collective avec ce géant antisyndical. »

A man in a blue shirt and gray jacket, glasses digital screen in the background

Renaud Plante, adjoint au directeur québécois d’Unifor, a annoncé que 55 nouveaux groupes se sont ajoutés à la grande famille d’Unifor, dont la nouvelle usine Kruger à Sherbrooke. Parmi ces nouveaux groupes, 15 se trouvent dans la région gaspésienne.

« La Gaspésie représente à peine plus de 1 % de la population du Québec, mais elle a été le théâtre de plus de 27 % de nos campagnes triomphantes au cours des trois dernières années », a expliqué Renaud Plante. 

A man speaking at a podium

Le secrétaire national de la Transport Workers’ Union , Michael Kaine, qui a œuvré pour la syndicalisation et l’amélioration des normes dans le secteur du transport routier en Australie et pour permettre aux travailleuses et travailleurs à la demande de rejoindre la TWU, a salué le travail d’Unifor, soutenu la campagne mondiale pour des taux de rémunération sécuritaires , dénoncé la cupidité des entreprises et encouragé la solidarité entre les membres.

« Nous sommes déterminés à identifier ceux qui détiennent le pouvoir, le pouvoir économique, dans les secteurs que nous représentons, à les cibler et à trouver comment transférer ce pouvoir aux travailleuses et travailleurs par l’intermédiaire des syndicats », a-t-il déclaré. 

« Cette solidarité doit transcender les frontières face aux injustices commises par des entreprises cupides qui refusent d'accorder des conditions de travail décentes à leurs employées et employés. »