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Des déléguées et délégués participant au Conseil régional des Prairies d’Unifor à Winnipeg se sont inspirés de la tristement célèbre grève générale de 1919 en promettant de créer une vaste coalition pour riposter aux politiciens conservateurs à l’échelle fédérale et provinciale.
« Tout ce que nous faisons depuis cinq ans et demi nous prépare à cette campagne », a déclaré Jerry Dias, président national d’Unifor, dans un discours devant les 260 délégués et représentants.
Alors qu’une élection fédérale est prévue pour l’automne, qu’une élection provinciale devrait avoir lieu au Manitoba et qu’un nouveau gouvernement de droite a été élu en Alberta, Jerry Dias a précisé qu’il était essentiel que les travailleuses et travailleurs fassent preuve de solidarité avec d’autres groupes progressistes pour riposter aux attaques lancées contre les travailleuses et travailleurs.
Il y a 100 ans, des travailleuses et travailleurs de Winnipeg se sont unis dans le cadre d’une vaste coalition de travailleurs syndiqués et non syndiqués, de groupes de femmes, d’immigrants, et de travailleurs qualifiés et non qualifiés d’une façon rarement vue auparavant. Cette grève a transformé le pays. La recette du succès est la même en 2019, selon Jerry Dias.
« Une journée de travail de huit heures, un salaire décent, et la reconnaissance syndicale représentaient les revendications des grévistes de Winnipeg, et aujourd’hui, nous devons nous battre pour faire avancer ces objectifs », a-t-il dit.
Joie Warnock, directrice de la région de l’Ouest, a rappelé aux déléguées et délégués qu’ils étaient aux premières lignes de cette lutte contre la droite, les gouvernements conservateurs de chaque province des Prairies étant déterminés à bafouer les droits des travailleuses et travailleurs et à liquider les sociétés de la Couronne.
« Nous en avons assez, a-t-elle déclaré. Nous ne tolérerons plus la situation. Nous riposterons et nous gagnerons. »
Lors de la dernière journée du conseil, le secrétaire-trésorier national sortant Bob Orr a remercié les déléguées et délégués de leur dévouement et d’avoir fait une différence dans la vie des travailleuses et travailleurs. « C’est votre travail acharné qui fait la force d’Unifor et qui en fait un atout non négligeable sur la scène politique canadienne », a déclaré Bob Orr.
L’ancien économiste en chef d’Unifor Jim Stanford a parlé de l’avenir de l’industrie de l’énergie du Canada et partagé son analyse du populaire « nouvel accord vert ». Il a dit que la clé d’un secteur de l’énergie qui profite à la population canadienne est la diversification progressive et l’assurance qu’aucune famille de travailleur n’est laissée pour compte alors que l’industrie s’éloigne des sources de combustibles fossiles.
Le chef du NPD du Manitoba Wab Kinew s’est dit inspiré par ces grévistes puisqu’ils ont tout mis en jeu, y compris leur vie, afin de lutter pour leurs droits et un niveau de vie décent pour leur famille.
« La meilleure façon de célébrer le 100e anniversaire de la grève générale de Winnipeg est de faire tomber Brian Pallister comme premier ministre du Manitoba, a précisé Wab Kinew, promettant de rétablir la vérification des cartes en vue d’une accréditation syndicale, d’offrir un salaire minimum plus élevé, et de sévir contre les milieux de travail non sécuritaires. Je veux durcir le ton en ce qui concerne les entreprises délinquantes. Lorsque les parents vont au travail, ils devraient en revenir sains et saufs. »
Deux débats d’experts ont permis d’analyser l’importance du syndicalisme des classes pour bâtir de vastes coalitions, et un autre examinait les leçons à tirer de la grève générale de Winnipeg. « Nous devons nous unir comme nous l’avons fait il y a 100 ans, a mentionné Gina McKay, directrice du travail pour Centraide de Winnipeg. Voilà comment nous pouvons renforcer le mouvement. »
Josh Coles, directeur du Service de la mobilisation des membres et de l’action politique d’Unifor, a précisé que le syndicat est prêt à se lancer dès qu’une élection est déclenchée au Manitoba et que la planification de la campagne du syndicat en vue de l’élection fédérale de l’automne est déjà commencée.
