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Au deuxième jour, le Conseil canadien d’Unifor a rendu hommage aux travailleuses et travailleurs en grève et en lock-out à Windsor Salt en Ontario, Les Autobus Venise au Québec, Metro dans les épiceries de la région du Grand Toronto, et les travailleuses et travailleurs de l’Armée du Salut à Langley, C.-B.,
Gord Currie, le président de la section locale 414, qui représente les travailleuses et les travailleurs des épiceries sur les 27 lignes de piquetage de Metro, a déclaré aux déléguées et délégués que c’était la prime de 2 $/h en cas de pandémie qui avait déclenché le conflit entre 3 700 membres d’Unifor et le géant de l’épicerie.
Certains disaient que nous étions payés comme des héros, et moi je disais :« Voilà où je vais avoir un problème... quand [la société] va nous le reprendre », a-t-il déclaré. « Nous allons continuer à nous battre et nous allons gagner. À mon retour chez nous, la situation va s’aggraver... Nous allons les faire tomber ».
La présidente de la section 240, Jodi Nesbitt, qui représente les membres de Windsor Salt en grève depuis février, ainsi que ses collègues de la section 1959, a souligné la grande solidarité qui règne sur la ligne de piquetage.
« Nos membres sont présents, jour après jour, semaine après semaine, avec le sourire », a-t-elle ajouté. « Cette détermination est le fruit de la solidarité qui émane de notre communauté et de nos conseils syndicaux. Je tiens à exprimer ma reconnaissance pour tous les dons que nous avons reçus de tout le Canada ».
Le syndicat national a annoncé son intention de débloquer 50 000 dollars supplémentaires pour venir en aide aux grévistes. Pendant le Conseil, les déléguées et délégués individuels et les sections locales de tout le pays ont également ajouté des fonds à ce montant.
Dans son discours, le secrétaire-trésorier national d’Unifor, Len Poirier, a insisté sur le formidable travail accompli par les membres d’Unifor à travers le pays, dans tous les grands secteurs de l’économie nationale.
M. Poirier et d’autres dirigeantes et dirigeants ont pu se familiariser avec la vie des membres sur le lieu de travail, notamment dans les sables bitumineux de Suncor par -40°C et en visitant les sous-sols de certains des plus anciens hôtels du Canada. En effet, il a pu s’asseoir derrière le pupitre du présentateur de la chaîne NTV à Terre-Neuve et rencontrer des membres du personnel de l’hôtellerie au restaurant de la tour du C.N. à Toronto.
« Aller sur les lieux de travail et rencontrer les membres de la base dans leurs éléments, là où ils se sentent à l’aise et peuvent dire ce qu’ils pensent, est une expérience formidable pour nous », a-t-il expliqué aux déléguées et délégués.
M. Poirier a souligné le rôle important et l’engagement continu d’Unifor dans le soutien aux grèves, ainsi que le Fonds de justice sociale du syndicat.
Dave Churchill, de la section 28 et coprésident du Comité des politiques de santé et de sécurité de Bell Technical Solutions, a ensuite été déclaré lauréat du prix Bud Jimmerfield de cette année.
Dans son discours, la directrice régionale de l’Atlantique, Jennifer Murray, a félicité le président du SPATA-Unifor, Greg Pretty, et son équipe de membres qui ont tenu tête à la cupidité et obtenu un prix équitable pour le crabe en immobilisant les bateaux de pêche et en interrompant la pêche au crabe pendant six semaines, soit la plus grande immobilisation de l’histoire du syndicat.
« SPATA-Unifor a remporté ce combat et démontré qu’il ne reculera devant rien, qu’il mérite d’être respecté et rémunéré équitablement, et enfin que l’avidité et le manque de respect ne doivent pas l’emporter et ne l’emporteront pas », a-t-elle déclaré. « Et personne n’a intérêt à se frotter à ces gens. »
Elle a ajouté que, petit à petit, le syndicat s’oppose à des systèmes rigides et bien ancrés qui favorisent les riches et les puissants. Chaque jour, les membres se battent contre la cupidité de nombreux employeurs et l’ignorance de nombreux politiciens.
Elle a insisté tout particulièrement sur le fait que le gouvernement de Blaine Higgs privilégie la politique 713, qui fixe les exigences minimales en matière d’utilisation des pronoms préférés et de l’existence d’au moins une salle de bain neutre dans les écoles, pour détourner l’attention de la crise des soins de santé et de l’accessibilité financière qui sévit actuellement au Nouveau-Brunswick.
Elle a aussi vanté le Projet Humanity à Moncton, qui a pour but de fournir un abri, de la nourriture et de l’aide aux personnes qui luttent contre la toxicomanie. Elle s’est faite l’avocate de la lutte contre la stigmatisation des problèmes de santé mentale et s’est engagée à se battre aux côtés des travailleuses et travailleurs de l’alimentation à bas salaire qui s’apprêtent à livrer bataille à Loblaw Dominion à Terre-Neuve-et-Labrador.
Puis elle a souligné l’importance des partenariats entre les écoles de métiers et les employeurs - comme avec la section locale 1-MWF au chantier naval de Halifax et son programme Pathways to Shipbuilding - pour appuyer les travailleuses et les travailleurs et les aider à garantir de bons emplois syndiqués qui leur permettent de soutenir leur famille.
Au début du mois, le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 463 millions de dollars pour aider à préparer le chantier naval de Halifax à produire 15 des « destroyers les plus modernes jamais vus dans le monde », a déclaré Mme Murray, dont la construction s’échelonnera entre l’année prochaine et 2050.
« L’élaboration d’un cheminement assuré de l’éducation à l’emploi, avec un mentorat à chaque étape, nous a permis de grossir le bassin de travailleuses et de travailleurs qualifiés en Nouvelle-Écosse et, surtout, de changer des vies », a-t-elle ajouté. « Voilà, mes chers amis, ce que nous sommes en train de bâtir ».
Dans son allocution, le directeur de la région de l’Ouest, Gavin McGarrigle, a remercié les courageux bénévoles qui contribuent à la lutte contre les incendies de forêt au Canada.
« Depuis quelques jours, nous entendons parler des feux de forêt qui touchent Yellowknife, Kelowna et de nombreuses régions de la Colombie-Britannique, et de l’urgence de la situation. En ce moment même, des communautés entières sont non seulement en train de brûler, mais les dommages qu’elles subiront seront de longue durée », a précisé M. McGarrigle.
Il a dit avoir rejoint le conseil exécutif national d’Unifor à Ottawa en novembre, exhortant le gouvernement fédéral à s’attaquer à l’exploitation abusive par les entreprises, à réformer l’assurance-emploi, à faire entendre la voix des travailleuses et des travailleurs dans les changements de politique industrielle et à adopter enfin une législation anti-briseurs de grève.
M. McGarrigle s’est dit impatient d’apporter son soutien et sa solidarité à la campagne de syndicalisation des travailleuses et travailleurs des entrepôts d’Amazon en Colombie-Britannique, lancée en juin dernier. Il a aussi évoqué l’érosion du nombre d’emplois par SaskTel, qui sous-traite lentement et régulièrement des travaux en Saskatchewan.
Il s’en est ensuite pris à la première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, en demandant instamment à son gouvernement de prendre des mesures au vu des accusations de meurtre de quatre femmes autochtones par un présumé tueur en série au Manitoba, motivées par le racisme.
« Rencontrez les familles, faites appel à des experts, travaillez avec le gouvernement fédéral et les municipalités, arrêtez de chercher des excuses et fouillez cette satanée décharge », a-t-il déclaré.
Les déléguées et les délégués ont élu Samia Hashi au poste de directrice de la région de l’Ontario d'Unifor.
« Je vous remercie infiniment pour la confiance que vous me témoignez et pour avoir cru en moi pour accomplir ce travail », a-t-elle déclaré. « Je parais peut-être jeune, mais j’ai la passion et le dynamisme nécessaire. Je vous promets de vous soutenir et, de grâce, n’oubliez jamais le lien qui nous unit. N’oubliez surtout pas que je suis là avec vous ».
Trois recommandations de la présidente nationale – Bâtir une économie qui ne laisse personne pour compte, Négocier la force ouvrière et Recruter de nouveaux membres - ont été adoptées par le Conseil canadien.
La recommandation - Soutenir les travailleuses et travailleurs 2SLGBTQIA+ - avait été adoptée la veille à l’unanimité. .
Plusieurs résolutions ont été adoptées, notamment le soutien aux journalistes et leur protection contre le harcèlement en ligne, l’arrêt de la sous-traitance à SaskTel, la défense des prestations de soins de santé universelles menacées et les congés payés et protégés en cas de fausse-couche.
Le dernier événement de la journée était un groupe de discussion pour célébrer 10 ans de victoires en matière de syndicalisation, animé par Gabrielle Ross-Marquette et présenté par Justin Gniposky, directeur du recrutement d’Unifor, et Renaud Plante, directeur de la section locale du Québec.
Le mois dernier, plus de 700 travailleuses et travailleurs de la boulangerie Original Cakerie à London, en Ontario, se sont joints à Unifor en remportant une grande victoire lors de la campagne de syndicalisation.
« Il faut du temps, vous voulez que tout se passe bien et que chaque étape soit franchie, mais sans toutefois rien précipiter », a déclaré Trey Wilson, chef d’équipe sur ce lieu de travail. « Comment puis-je m’assurer que mes collègues de travail seront réceptifs à cette nouvelle étape? Il faut établir la confiance et une fois celle-ci établie, tout se passe bien ».
Areewan McLeod, croupier au Cascades Casino Delta à Delta, en Colombie-Britannique, et membre de la section locale 114, a confié que lorsque son lieu de travail a adhéré à Unifor, il s’est soudain « senti soutenu par les autres ».
André Hachey, représentant national au sein du Service du recrutement, qui vit et travaille au Québec, a parlé de son expérience du recrutement des travailleuses et des travailleurs.
« Les gens ne veulent pas parler à un syndicaliste parce qu’ils ont peur », a-t-il indiqué.
« Ils ont peur de ce que leur employeur va dire et faire. Lorsque nous avons tenté de mener une campagne transparente, les employeurs ont envoyé des gens dans des camionnettes pour nous intimider; nous avons donc fini par faire du porte-à-porte. Plus il y aura de personnes qui se syndiqueront, plus les employeurs auront peur de nous ».
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