Le Conseil canadien donne le coup d’envoi des célébrations du 10e anniversaire d’Unifor

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A woman raising her fist in the air as others applaud on a stage.
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Résilience. Force. Nous avons parcouru un long chemin, mais le combat ne s’arrête pas là.

Le 18 août à Halifax, en Nouvelle-Écosse, se réunissaient en cette première journée du Conseil canadien d’Unifor près de 1 000 déléguées et délégués venus de tous les coins du pays pour célébrer dix ans de solidarité depuis que le syndicat des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA) et le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) ont fusionné pour former Unifor.

« Ce syndicat a vu le jour en 2013 - dans un acte audacieux d’espoir et de solidarité », a déclaré la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne.

« Il a été créé afin que personne ne reste en marge pendant que d’autres décident de notre avenir et de notre destin. Il a été conçu pour créer un nouveau mouvement et un nouveau monde pour les travailleuses et les travailleurs ».

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Unifor main stage at Canadian Council.

Lana Payne, originaire de Deer Lake à Terre-Neuve, a retrouvé ses marques dans la région de l’Atlantique, évoquant les victoires et les incessantes luttes d’Unifor, tout en se remémorant « une année d’une audace imparable ».

« Nous voyons tous ce qui se passe dans ce monde. Les travailleuses et travailleurs de première ligne n’obtiennent que des miettes alors que les PDG et les entreprises engrangent des bénéfices records et historiques. Et ça suffit! »

Dans une déclaration puissante, Mme Payne a précisé qu’il était temps de se battre pour les travailleurs et les travailleuses et a fait le point sur les grèves en cours à Windsor Salt et à Autobus Longueuil, ainsi que dans les épiceries Metro.

« Chaque fois que je me rends sur une ligne de piquetage de Metro, je revois ma mère. Pendant près de 50 ans, elle a travaillé pour des salaires de misère dans le secteur des services », a-t-elle expliqué, précisant que s’il y a un groupe qui a besoin de comprendre la santé du fonds de grève d’Unifor, c’est bien celui des barons de l’épicerie.

Puis elle a exposé les difficultés rencontrées dans certains secteurs, comme le blocage des nouvelles canadiennes par Meta et la nécessité pour les Canadiennes et les Canadiens de disposer d’un réseau ferroviaire public à grande vitesse.

En ce qui concerne l’avenir, la présidente nationale a aussi déclaré que celui-ci passe par la syndicalisation et qu’elle n’a pas peur de se retrousser les manches pour trouver des personnes désireuses de rejoindre Unifor.

Au cours de cette dernière année, l’équipe de recrutement du syndicat a organisé deux des plus grandes unités de négociation de l’histoire d’Unifor - TRQSS Inc. une usine de pièces automobiles à Windsor, en Ontario, et la Cakerie à London, en Ontario.

« Le pouvoir des travailleuses et des travailleurs que nous bâtissons aujourd’hui ne peut que contribuer aux luttes de demain », a affirmé Mme Payne.

Selon elle, il incombe au syndicat d’aider les gouvernements à imaginer les emplois de l’avenir, qui ne sauraient être externalisés.

« L’avenir sera fait de politiques industrielles fortes et d’investissements publics - des investissements assortis de conditions. Et ces emplois seront de bons emplois, stables et syndiqués », a-t-elle précisé. « Parce que c’est pour cela que nous allons nous battre. Avec audace et persévérance ».

Len Poirier, le secrétaire-trésorier national d’Unifor, a rappelé qu’il y a un an, l’ouragan Fiona avait ravagé la Nouvelle-Écosse; il a remercié les membres qui ont ouvert leurs dortoirs pour les transformer en foyers de soins de longue durée improvisés et pour les dons qu’ils ont offerts dans le cadre des efforts de secours après que 16 000 personnes eurent été évacuées de leur domicile.

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Unifor National Secretary-Treasurer Len Poirier wearing a Unifor Pride shirt, speaking at a podium.

« En ce moment, alors que nous sommes réunis ici, nos membres à Yellowknife dans les Territoires du Nord-Ouest risquent une catastrophe potentielle, car les feux de forêt s’approchent de la ville », a-t-il souligné.

« Nos membres de la section 2002 de Jazz Aviation s’efforcent d’évacuer les résidents, se portant volontaires pour prendre en charge les vols supplémentaires, de sorte qu’eux-mêmes et leurs familles seront parmi les derniers à être évacués de cette zone menacée ».

Tammy Moore, présidente de la section locale 2002 d’Unifor et présidente du Conseil de l'aviation, a fait savoir que des membres de l’aviation d'Air Canada Jazz et de Canadian North se trouvent actuellement à Yellowknife et sont prêts à rester sur place pour assurer les vols d’évacuation des résidents et de leurs animaux de compagnie, ainsi que pour transporter des vivres et des fournitures vers les bases du Nord. Air Canada a également envoyé un Boeing 737 à Yellowknife, avec du personnel de vol et du personnel au sol, pour assurer un vol d’évacuation vendredi.

La date limite d’évacuation était aujourd’hui.

« Ce que vivent ces gens là-haut dépasse l’entendement », a déclaré Mme Moore. « Nos gens n’ont aucune idée de ce qui va se passer. Ils ne savent pas s’ils auront encore un lieu de travail. Nous l’avons vu dans le passé avec les incendies de Fort McMurray. Ce sont nos gens qui seront sur les derniers vols ».

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A group of Aviation workers speak at the podium.

Tammy Moore a présenté Chad McNeil, un membre du syndicat, coordinateur du fret sur la rampe du Canadian North, à Yellowknife.

« Il ne peut pas rentrer chez lui. Quand il partira d’ici cette semaine, nous trouverons un endroit où il pourra aller. Il dit vouloir être avec ses membres », a-t-elle ajouté, alors qu’il se mettait à pleurer.

Le conseil a débuté par un accueil autochtone à Mi’kma’ki, le territoire ancestral et non cédé du peuple Mi’kmaq, avec des prestations des Northern Lights Drummers et Throat Singers, ainsi que des danseurs et des batteurs de la Confédération Wabanaki, qui ont été ovationnés par la foule. Les dirigeantes et dirigeants d’Unifor ont participé à une cérémonie de purification à la sauge supervisée par l’aîné autochtone Gary Joseph.

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Indigenous dancer in front of Canadian Council table.

Une vidéo montrant les grèves et les célébrations du syndicat au cours des dix dernières années a été projetée. Par la suite, une minute de silence a été observée en mémoire des membres d’Unifor décédés depuis 2013 tandis que leurs noms s’affichaient à l’écran.

Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor, a parlé aux déléguées et délégués de l’élimination des plafonds de verre, de la croissance des emplois manufacturiers au Canada, de la syndicalisation intensive et de la façon dont les membres d’Unifor bâtissent un avenir meilleur et plus vert pour tous.

« La poursuite et le soutien de nos efforts de syndicalisation sont essentiels pour améliorer les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs québécois et pour assurer la croissance d’Unifor », a-t-il ajouté.

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Quebec Regional Director Daniel Cloutier

« Il nous faut continuer à faire connaître les avantages de la syndicalisation et encourager ceux et celles qui ne sont pas encore membres à rejoindre notre mouvement ».

Il a également parlé avec fierté des pompiers forestiers du Québec, qui ont rejoint Unifor cette année.

« La transition écologique et économique se fera et aura un impact sur nos lieux de travail. Notre principale revendication est simple : Les travailleuses et les travailleurs doivent être présents aux tables où ces décisions sont prises », a déclaré M. Cloutier. « La transition doit se faire avec nous et non contre nous ».

Quelque 200 membres du Caucus de la condition féminine d’Unifor se sont réunis autour d’un déjeuner pendant le Conseil canadien, pour discuter des défis auxquels les femmes sont confrontées sur leur lieu de travail et des initiatives visant à renforcer la sororité, notamment la justice reproductive, l’équité salariale et les cours de la Semaine de la femme.

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A group of women holding circular yellow signs.

À la fin de la journée, le Caucus des jeunes travailleuses et travailleurs s'est également réuni pour discuter des défis particuliers auxquels sont confrontés les travailleuses et travailleurs de moins de 35 ans.

Les déléguées et délégués ont été invités à participer au « Kitchen Party » organisé le vendredi soir au Pavillon 23, sur le front de mer, à l’occasion du dixième anniversaire d’Unifor.

Regardez plus de photos de la première journée du Conseil canadien ici.