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Ces dix ans de Fierté n’ont toutefois pas été que des arcs-en-ciel.
Dans le cadre du Conseil canadien, qui se déroule cette fin de semaine à Halifax, Unifor s’est penché sur les progrès réalisés par la communauté 2ELGBTQIA+ au cours de la dernière décennie, tout en reconnaissant qu’il reste encore beaucoup de travail à faire.
« Je veux que nos comités 2ELGBTQIA+ sachent qu’ils auront toujours le soutien du syndicat Unifor pour défendre l’égalité, défendre les plus vulnérables de notre société, lutter pour que chaque personne soit en sécurité », a déclaré la présidente nationale d'Unifor, Lana Payne, dans le discours qu’elle a prononcé le premier jour du conseil. Nos membres queer et trans auront besoin de nous tous pour travailler avec eux afin de mettre fin à cette tentative flagrante de faire reculer les droits de la personne dans notre pays. Montrons au monde entier que nous sommes un syndicat pour tout le monde et avec tout le monde, et que tout le monde a sa place ici ».
Les déléguées et délégués au Conseil ont regardé une vidéo expliquant l’expérience des membres, réalisée pendant la Conférence de la Fierté tenue en avril à Port Elgin, en Ontario. Cette vidéo met en lumière la montée de la haine et les attaques perpétrées contre les communautés 2ELGBTQIA+ d’un bout à l’autre du Canada et l’idée fausse selon laquelle la lecture de contes aux enfants par des artistes travestis est un moyen d’endoctriner les enfants et les jeunes.
Cyril Cinder est un artiste travesti, un drag king, depuis neuf ans. Son père était membre des TCA et d’Unifor; il travaillait au Fairmont Château Laurier à Ottawa avant de prendre sa retraite. Cyril a offert aux membres une expérience authentique de ce qui se passe lors d’une séance de lecture de contes aux enfants par une ou un artiste travesti. Cyril a lu un extrait du livre pour enfants intitulé From the Stars in the Sky to the Fish in the Sea, permettant ainsi aux personnes présentes au Conseil d’en apprendre davantage sur la montée de la haine et de la désinformation homophobes et transphobes, tout en démystifiant l’heure du conte.
« Présentement, j’ai plus peur que jamais d’être un artiste travesti, a-t-il déclaré. Je vois des lois aux États-Unis qui criminalisent ce que je suis en train de faire en ce moment même. Le fait de m’asseoir sur une scène en portant des vêtements, une perruque et deux heures de maquillage sur mon visage est considéré comme un crime fédéral aux États-Unis. Les personnes accusées d’avoir commis ce crime, deux fois dans l’État du Tennessee, sont considérées comme des criminels condamnés et perdent leur droit de vote ».
Cyril Cinder a déclaré que ses séances de lecture de contes avaient fait l’objet de protestations et qu’elles avaient été considérées comme une forme d’exploitation des enfants.
« Je me suis parfois demandé si ce n’était pas trop dangereux pour moi de continuer, a-t-il déclaré. J’aurais arrêté il y a longtemps sans la solidarité des membres de la communauté. »
Les déléguées et délégués ont ensuite partagé leurs expériences personnelles, par exemple : un membre a déclaré que ses pairs le considéraient comme un paria parce qu’il a deux mères; une membre a parlé de sa fille, qui a révélé publiquement être pansexuelle, état que sa fille a expliqué simplement comme étant « de l’amour et non du sexe ».
Luttant depuis longtemps pour l’égalité, la communauté 2ELGBTQIA+ a toujours été attaquée de toutes parts. Il y a toujours eu des contestations chaque fois que la communauté a réalisé de légers gains juridiques et sociaux dans nos milieux de travail et nos collectivités.
Les militantes et militants 2ELGBTQIA+ d’hier et d’aujourd’hui ont joué un rôle essentiel dans l’élaboration de la recommandation de la présidente nationale sur les questions concernant les travailleuses et travailleurs 2ELGBTQIA+.
Adoptée à l’unanimité vendredi, cette recommandation fait suite à de nouvelles attaques contre les membres de la communauté 2ELGBTQIA+. Malgré les quelques progrès réalisés, la discrimination, les problèmes de santé mentale, les disparités en matière de soins de santé, l’intimidation et l’itinérance sont encore monnaie courante pour les personnes 2ELGBTQIA+.
De plus, les efforts déployés pour négocier, dans les conventions collectives, la protection de l’accès aux soins de santé protégeront les membres de la communauté 2SLGBTQIA+ contre toute suppression de services par le gouvernement.
« La fierté est politique et l’a toujours été, a déclaré Lana Payne, en tant qu’alliée de la communauté queer et trans. Malgré toutes les luttes, les angoisses, les larmes et la pluie, les membres de la communauté 2ELGBTQIA+ sont venus faire la fête avec des arcs-en-ciel. Célébrer la communauté nous donne la force d’affronter les combats, de faire le plein d’énergie et de réaffirmer notre engagement à faire le travail ».
Stephanie Johnstone, 73 ans, membre à titre personnel du comité exécutif du Conseil des travailleuses et travailleurs retraités d’Unifor, se bat depuis des décennies pour créer un espace 2ELGBTQIA+ au sein du syndicat. Elle a déclaré : « Avant les défilés de la Fierté à Toronto, nous avons placé un grand ruban rose autour de l’hôtel de ville. »
Elle a expliqué que le syndicat lui avait demandé, dans les années 1990, de mettre sur pied des caucus. Elle s’est alors rendue dans des bars gais pour demander aux gens où ils travaillaient.
« Ils avaient peur de révéler publiquement leur homosexualité, se souvient-elle. Un employé à l’usine de CAMI (General Motors) s’est fait lancer des pièces de métal lorsqu’il a écrit une lettre et que ses collègues ont révélé son homosexualité. C’était une période intense pour notre communauté, mais nous avons réussi à devenir plus forts au sein du syndicat. Maintenant, je suis terrifiée à l’idée de me retrouver dans un CHSLD et d’être forcée de retourner dans le placard et de perdre ma communauté. Que faisons-nous maintenant? »
Pour encourager les membres à soutenir les travailleuses et travailleurs et les communautés 2ELGBTQIA+, les déléguées et délégués d'Unifor ont été invités à participer à une fête de rue qui célébrera la Fierté avec de la musique, de la nourriture et des divertissements, vendredi après-midi au Rogers Square, à l’extérieur du Centre des congrès d’Halifax.
Cette fête de la Fierté souligne aussi le 10e anniversaire de l’engagement d’Unifor envers ses membres 2ELGBTQIA+, tout en continuant de se concentrer sur le travail qui reste à faire. Le Nova Scotia Rainbow Action Project est l’un des partenaires communautaires qui ont été invités à fournir des ressources et des informations aux membres pendant l’événement.
Regardez plus de photos de la Fierté sur le site du Conseil canadien.
