Services généraux profil sectoriel

 

Faits et chiffres du secteur

PIB total

     Part du PIB du Canada

460,4 G$

23,29 %

Exportations

­­–––

Importations

–––

Solde des échanges extérieurs

     Changement quinquennal

–––

–––

Emploi total (2021)

     Changement depuis 2011

13 247 600

+10,7 %

Croissance réelle des salaires (2011-2019)

+5,0 %

Productivité du travail (2019)

53,3 $/heure

Moyenne des heures travaillées par semaine (2019)

31,7

Émissions de gaz à effet de serre (2019)

     Changement depuis 2009

     Part du total de l’industrie canadienne

139 828 kt

+8,6 %

22,20 %

Taux de couverture syndicale

32 %

Membres d’Unifor dans l’industrie

86 900

Part du nombre total de membres d’Unifor

28 %

Nombre d’unités de négociation d’Unifor

1 059

Taille moyenne des unités de négociation

82

Source : Statistique Canada, Service de recherche d’Unifor.

Les données se rapportent à 2021, sauf indication contraire.

 

Situation actuelle

Depuis le début du millénaire, la croissance des secteurs publics et privés de services a été l’enjeu le plus important de l’économie canadienne et, d’ailleurs, de presque toutes les autres économies développées du monde. Bien que la baisse de l’emploi dans le secteur de la fabrication de biens se soit quelque peu stabilisée au cours des dernières années, la tendance à la hausse dans le secteur des services a été inébranlable. L’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, indiquait en 2016 que quelque 30 emplois étaient créés dans le secteur des services pour chaque emploi perdu dans le secteur des biens depuis 2001.

En 2021, plus de 13 millions de Canadiennes et Canadiens travaillaient dans le secteur des services, soit près de 3 millions de plus qu’en 2005, une hausse de 10 % au cours des 10 dernières années. Si ce secteur contribue à près d’un quart de la production économique nationale, il faut se rappeler que le secteur des services englobe des groupes économiques et des environnements d’exploitation très diversifiés et ne se prête pas facilement à des déclarations générales ou à des moyennes. Si certains segments en croissance offrent un excellent salaire (comme l’intelligence artificielle et le génie logiciel sur mesure), d’autres font face à une stagnation beaucoup plus importante des revenus et, souvent, à des conditions de travail précaires et instables face à l’automatisation croissante et aux modèles opérationnels du marché du travail à la demande. 

Il est important de noter que les segments du secteur des services, bien que la tendance générale à la hausse semble omniprésente, ne connaissent pas tous une croissance. Par exemple, entre 2011 et 2021, l’emploi dans les secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques (+34 %) ainsi que du transport et de l’entreposage (+14 %) ont connu une croissance constante, tandis que les secteurs des arts, du divertissement et des loisirs (-10 %) ainsi que de l’hébergement et de la restauration (-6 %) se sont considérablement affaiblis. En examinant les chiffres de l’emploi par sous-catégorie, les tendances semblent plus divergentes et indiquent des changements structurels fondamentaux qui affectent actuellement le marché du travail et l’économie globale du Canada.

Unifor dans le secteur des services généraux

Employeurs d’Unifor

Nombre approx. de membres

Securitas

425

SerVantage

300

District régional de Sunshine Coast

300

ISM Canada

200

 

Le secteur des services généraux d’Unifor englobe à la fois les membres des industries décrites dans d’autres profils (p. ex. commerce de détail, médias, hôtellerie et jeux, télécommunications) et les membres de divers secteurs de services qui ne sont pas inclus dans les secteurs existants. Ces membres des « autres » services travaillent dans une grande variété d’industries, notamment la sécurité, les services de nettoyage et de conciergerie, le soutien informatique, les organismes sans but lucratif (p. ex. groupes de défense, établissements culturels, services d’emploi), les municipalités et les organisations syndicales.

Securitas, SerVantage, le district régional de Sunshine Coast et ISM Canada font partie des plus importants employeurs de ces secteurs de services divers. Environ 50 % des 7 100 membres de ces autres secteurs de services se trouvent en Ontario, 22 % en Colombie-Britannique, 13 % au Québec et 10 % dans les Prairies (Alberta, Saskatchewan et Manitoba).

Aller de l’avant : Développer le secteur des services généraux

La nature diversifiée du travail dans le secteur des services pose un certain nombre de défis uniques pour les syndicats. La consolidation continue des activités commerciales dans le cadre de fusions et d’acquisitions demeure le moyen privilégié d’accroître la rentabilité, souvent sur le dos des travailleuses et travailleurs qui doivent en subir les impacts durables et souvent néfastes. La rengaine des compétences de base est encore très répandue dans de nombreuses entreprises canadiennes et alimente les pratiques de sous-traitance et les conditions de travail inférieures pour des milliers de travailleuses et travailleurs moins mobiles (principalement les femmes et les personnes racialisées). L’avènement du travail à la demande et des plateformes technologiques, bien que favorisant la flexibilité individuelle et répondant à la mentalité d’entreprise du « juste-à-temps » envers les travailleuses et travailleurs, érode la sécurité et la stabilité dans de nombreux milieux de travail tout en faisant obstacle à l’émergence de la négociation collective.   

À l’avenir, pour créer des emplois de meilleure qualité et mieux rémunérés dans le secteur des services, nous devons intervenir délibérément dans la concurrence dite « du marché libre » en imposant des règles et des normes qui obligent l’ensemble du secteur à investir davantage dans sa main-d’œuvre, en améliorant notamment les salaires, les horaires de travail, la sécurité d’emploi et la formation. D’autres modèles de négociation sectorielle pourraient contribuer à faire des progrès dans les secteurs historiquement sous-représentés (notamment le commerce de détail, l’entreposage et la logistique où les taux de syndicalisation sont inférieurs à 15 %). Les pénuries de main-d’œuvre actuelles permettent aux syndicats d’avancer de manière plus décisive dans ces secteurs, dans l’espoir d’obtenir de meilleurs résultats pour les travailleuses et travailleurs marginalisés et précaires.

Principaux enjeux du développement sectoriel

  • L’emploi dans le secteur des services est devenu le principal moteur de croissance du marché du travail canadien, mais il est également lié à des taux plus élevés de précarité et de faible rémunération comparativement aux secteurs de production de biens.
  • Les faibles taux de syndicalisation dans le secteur des services limitent la capacité des travailleuses et travailleurs du secteur des services de s’opposer aux mauvaises conditions de travail, à la flexibilisation et aux pressions salariales à la baisse.
  • Tous les ordres de gouvernement doivent soutenir les efforts de syndicalisation des travailleuses et travailleurs du secteur des services en mettant en place une accréditation syndicale par vérification des cartes ainsi que des négociations sectorielles ou plus larges.
  • Les mesures de protection des travailleuses et travailleurs du secteur des services doivent faire partie intégrante de la législation sur les normes du travail, y compris l’établissement d’horaires équitables, le droit à la déconnexion, la réduction des contrats temporaires et l’élimination des lacunes dans la classification.