Relancer l’économie: ce que les travailleuses et travailleurs du secteur du jeu doivent savoir

La crise de la COVID-19 a pratiquement entraîné l'arrêt complet de l'industrie du jeu au Canada, du moins en termes d'opérations physiques, et le secteur de l'hôtellerie et du jeu a été l'un des premiers touchés et l'un des plus touchés par l'arrêt économique qui a suivi la pandémie. Selon l'Association canadienne des jeux de hasard et d'argent, « en 72 heures, la quasi-totalité des 114 casinos du Canada ont fermé, ainsi que plus de 200 salles de bingo et centres de jeux communautaires permanents. »[1]

L'industrie du jeu ne se limite pas aux opérations de jeu – les hôtels, restaurants, théâtres, centres de conférence, attractions touristiques et toute la chaîne d'approvisionnement associée à toutes ces opérations ont ressenti les effets désastreux de la crise COVID-19. Les provinces en sont à des stades différents de leur réponse à la pandémie et de leurs plans de réouverture, mais même si les restrictions gouvernementales officielles sont levées, le secteur du jeu ne se remettra complètement que lorsque les clients se sentiront en sécurité pour fréquenter les casinos, les champs de courses, les salles de bingo et autres opérations connexes.

Ce à quoi les travailleuses et travailleurs du secteur du jeu peuvent s'attendre lors de leur retour au travail

Il faudra peut-être plusieurs années pour que le secteur du jeu se rétablisse complètement de la crise de la COVID-19. Toutes les parties prenantes du secteur devront travailler ensemble pour élaborer et mettre en œuvre des plans de santé et de sécurité qui assurent la sécurité des travailleuses et travailleurs et des clients. Mais il sera tout aussi important de communiquer efficacement ces plans pour garantir au public que les opérations de jeu sont sécuritaires et présentent relativement peu de risques.

Les travailleuses et travailleurs du secteur du jeu sont confrontés à un certain nombre de défis importants. Au milieu de la phase de quarantaine complète de la pandémie, l'effondrement de l'industrie et la perte d'emplois qui en découle sont les conséquences négatives les plus évidentes. Le syndicat a travaillé dur avec les employeurs pour négocier l'extension de la couverture des prestations pour les travailleurs du secteur du jeu mis à pied, et il reste encore beaucoup à faire pour garantir aux membres et aux travailleuses et travailleurs non syndiqués le droit de retrouver leur emploi en conservant leurs conditions de travail antérieures. En outre, nous reconnaissons spécifiquement le besoin urgent d'une couverture des médicaments essentiels pour les travailleuses et travailleurs du secteur des jeux et autres personnes qui ont perdu leur assurance sur le lieu de travail en raison de mises à pied prolongées, et nous nous sommes battus pour que les programmes de soutien gouvernementaux répondent à ce besoin essentiel. Cela inclut l'introduction d'un régime universel d'assurance-médicaments.

La réouverture du secteur prendra du temps et nécessitera des changements importants dans les opérations afin de fournir les protections nécessaires aux travailleuses et travailleurs et aux clients. De nouvelles procédures pourraient être nécessaires pour régler des questions telles que le contact avec les clients, le contact avec les accessoires de jeu (cartes à jouer, jetons, etc.), la manipulation sécuritaire de la monnaie et la rotation des croupiers pour permettre un lavage des mains adéquat. Il sera plus important que jamais que les employeurs, le syndicat, les membres de la base et les comités mixtes de santé et de sécurité travaillent ensemble pour développer des programmes de santé et de sécurité solides et basés sur les risques sur nos lieux de travail.

Ce à quoi devraient s’attendre les travailleuses et travailleurs du jeu de la part de leurs employeurs

La reprise du secteur du jeu ne se produira pas tant que le reste de l'économie n'aura pas rebondi, que les restrictions gouvernementales ne seront pas assouplies et que les consommateurs ne ressentiront pas une stabilité financière suffisante pour reprendre leurs dépenses de jeu d'avant la crise. En outre, les consommateurs doivent avoir l'assurance que les casinos, les champs de courses, les salles de bingo et les autres opérations connexes sont sécuritaires et présentent relativement peu de risques, ce qui implique des plans de santé et de sécurité adéquats pour les travailleuses et travailleurs du secteur du jeu. Unifor attend des employeurs du secteur du jeu qu'ils:

  • Participent au programme de Subvention salariale d'urgence du Canada (SSUC) du gouvernement fédéral, afin de maintenir les travailleuses et travailleurs sur la liste de paie, et aider à la campagne pour l'extension du programme de la SSUC pour les secteurs comme le jeu qui ont besoin d'un temps de récupération plus long,
  • Participent pleinement avec leurs employés et leurs syndicats, ainsi qu'avec leurs comités mixtes de santé et de sécurité, à l'élaboration et à la mise en œuvre de protocoles de retour au travail et de plans révisés de santé et de sécurité au travail,
  • Offrent une couverture étendue des avantages (y compris les avantages de santé et de retraite) aux employés qui subissent des mises à pied prolongées, pendant la durée de la crise
  • Fournissent une formation adéquate, des EPI et des protocoles de santé et de sécurité pour assurer la sécurité et la protection des employés, et maintenir des niveaux de personnel suffisants pour que les travailleuses et travailleurs aient le temps de travailler en toute sécurité.

Ce dont les travailleuses et travailleurs ont besoin de la part du gouvernement

Le secteur du jeu est un élément essentiel de l'économie canadienne, qui emploie des dizaines de milliers de Canadiennes et Canadiens d'un océan à l'autre. Le secteur du jeu est fortement syndiqué par rapport à d'autres secteurs, et – par rapport à d'autres emplois dans le secteur des services – les emplois dans le secteur du jeu sont plus susceptibles de fournir de bons emplois avec des salaires équitables, des avantages décents et une sécurité de l'emploi. Unifor attend des gouvernements canadiens qu'ils:

  • Reconnaîssent le besoin urgent d'une couverture des médicaments essentiels pour les travailleuses et travailleurs du secteur des jeux et autres personnes qui ont perdu leur assurance sur le lieu de travail en raison de mises à pied prolongées, et réviser et renforcer les problèmes de soutien gouvernemental pour répondre à ce besoin essentiel – y compris l'introduction d'un régime universel d'assurance-médicaments;
  • Élaborent et mettent en œuvre un programme universel de services de garde afin de fournir des services de garde d'enfants publics, abordables et de qualité, permettant à un plus grand nombre de membres de la population active de retourner au travail et de subvenir aux besoins de leur famille;
  • Fournissent des aides supplémentaires et étendues (comme les programmes de la PCU et de la SSUC) aux travailleuse du secteur du jeu et à d'autres qui sont confrontés à des fermetures prolongées et à des pertes d'emploi, car leur secteur est confronté à une période de reprise plus longue;
  • Modifient les lois fédérales et provinciales sur le travail afin d'assurer la sécurité de l'emploi aux travailleuses et travailleurs confrontés à des mises à pied prolongées, leur permettant de retrouver leur emploi précédent une fois la crise passée.

Ressources supplémentaires

Unifor a lancé un portail d'information pour ses membres sur la pandémie à unifor.org/COVID19 et les encourage à consulter régulièrement le site pour obtenir des mises à jour.

Abonnez-vous à Unilien, le bulletin d'information national hebdomadaire du syndicat, à l'adresse unifor.org/sabonner et téléchargez l'application mobile d’Unifor sur votre téléphone intelligent.

Une trousse à outils et une liste de contrôle plus détaillées sur la réouverture suivront prochainement, avec des informations plus spécifiques sur les protocoles de santé et de sécurité pour la réouverture du secteur des jeux.

 


[1] http://canadiangaming.ca/covid-19-and-the-impact-on-canadas-gaming-industry/