Profil du secteur de la construction navale

Faits et chiffres du secteur

Faits et chiffres du secteur
EXTRANTS

PIB sectoriel

Part du PIB canadien

1,1 G$

0,1 %

COMMERCE
Exportations0,5 G$
Importations2,2 G$
Dépendance à l’égard des exportations10,9 %
Dépendance aux États-Unis7,0 %
Solde des échanges extérieurs-1,7 G$
EMPLOI

Emploi total

Évolution sur 10 ans

10 200

+56,8 %

Salaire horaire moyen45,80 $/h

Évolution du salaire réel sur 10 ans

+26,7 %
Moyenne des heures travaillées par semaine37,1
ENVIRONNEMENT

Émissions de gaz à effet de serre (2022)

Évolution sur 10 ans

Part du total de l’industrie canadienne

44 kt

+110 %

0,01 %

MAIN-D'ŒUVRE
Taux de couverture syndicale52,3 %
Membres d’Unifor dans l’industrie1 200
Part du nombre total de membres d’Unifor

0,4 %

 

Nombre d’unités de négociation d’Unifor4

Source : Statistique Canada; Service de la recherche d’Unifor.

Les données se rapportent à 2024, sauf indication contraire.

Unifor dans le secteur de la construction navale

Unifor représente environ 1 200 travailleuses et travailleurs dans le secteur de la construction navale, soit 0,4 % de l'ensemble des membres d'Unifor. La majorité de ces membres travaillent en Nouvelle-Écosse, au chantier naval Irving d'Halifax. Les membres d'Unifor dans le secteur de la construction navale travaillent également pour Marine Fabricators et Shelburne Ship Repair, où ils préparent l'acier destiné à la construction au chantier naval d'Halifax et effectuent des travaux d'entretien et de réparation essentiels sur de grands navires.

Les membres d'Unifor dans le secteur de la construction navale travaillent principalement dans divers métiers spécialisés, notamment comme électriciens, mécaniciens-monteurs, machinistes, grutiers, soudeurs et tuyauteurs.

Employeurs d’UniforNombre approx. de membres
Irving Co.1 025
Marine Fabricators60
Shelburne Ship Repair50

Situation actuelle

Bien que le secteur de la construction navale soit relativement petit par rapport à certains autres secteurs représentés par Unifor – son apport économique total s'élevant à 1,1 milliard de dollars, soit 0,1 % du PIB canadien en 2024 –, il occupe une place particulièrement stratégique au sein de l'économie et constitue un élément essentiel des communautés côtières. Le maintien d'un secteur de la construction navale robuste est essentiel pour préserver l'indépendance de la défense et de la sécurité nationales du Canada, tout en fournissant des milliers d'emplois de qualité et en favorisant l'innovation de pointe dans les technologies maritimes.

Le gouvernement fédéral a reconnu l'importance cruciale de la construction navale en lançant en 2010 la Stratégie nationale de construction navale, un plan à long terme visant à revitaliser ce qui était alors une industrie en déclin. Dans le cadre de cette stratégie, trois chantiers navals ont été sélectionnés pour la construction de grands navires, dont le chantier naval Irving à Halifax, où les membres d'Unifor construiront les destroyers de la classe Fleuves et rivières sophistiqués et les navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique. L'entente cadre englobe également les chantiers navaux de Vancouver et a été élargie en 2023 pour inclure le Chantier Davie Canada à Lévis, au Québec.

La stratégie a également contribué au développement d'une main-d'œuvre hautement qualifiée. Le chantier naval Irving a embauché des centaines d'apprentis dans des métiers spécialisés au cours de la dernière décennie, dont plus de la moitié ont obtenu la certification Sceau rouge. Des initiatives de formation innovantes, notamment le programme « Voies vers la construction navale », visent à accroître les possibilités d'emploi pour les travailleuses et travailleurs autochtones et racialisés et à former davantage de femmes aux métiers spécialisés. En conséquence, la section locale 1-MWF d'Unifor représente désormais le plus grand nombre d'apprentis dans les métiers spécialisés au Canada atlantique.

La Stratégie nationale de construction navale a permis un redressement spectaculaire de l'emploi et des salaires dans le secteur. Le nombre total d'emplois a augmenté de près de 57 % depuis 2014, passant à plus de 10 000 travailleuses et travailleurs pour l'ensemble du secteur, dont près de 2 000 emplois créés au cours des trois dernières années seulement. Les salaires ont connu une augmentation tout aussi impressionnante, grâce à la négociation collective forte menée par Unifor, qui a permis des gains de 24 % ajustés en fonction de l'inflation au cours de la dernière décennie. Cela contraste fortement avec un certain nombre d'industries où la hausse de l'inflation que l'on a connue après la pandémie a érodé le pouvoir d'achat des travailleuses et travailleurs.

Graphique montrant l'emploi 2004 – 2024

Figure 1 : Emploi 2004 – 2024

Graphique montrant le salaire nominal par rapport au salaire réel (2014 = 100)

Figure 2 : Salaires nominaux c. salaires réels (2014 = 100)

Aller de l’avant : Développer le secteur de la construction navale

Malgré le succès de la Stratégie nationale de construction navale, le secteur de la construction navale au Canada fait face à des difficultés importantes pour son développement et son expansion futurs. Même si les exportations représentent un peu moins de 11 %, dont 7 % vers les États-Unis, les efforts déployés par l'administration Trump pour relancer la capacité de construction navale américaine et réduire la dépendance à l'égard des navires construits en Chine pourraient finalement placer l'industrie canadienne dans la ligne de mire d'une guerre commerciale qui s'intensifie. Le gouvernement fédéral doit donner la priorité au maintien des droits de douane sur les navires et les composants canadiens, tout en augmentant les achats nationaux de navires construits au Canada.

Une autre question importante concerne le scepticisme persistant à l'égard de projets nationaux complexes et coûteux tels que le Projet de navires de combat canadiens, qui prévoit la construction de 15 destroyers de la classe Fleuves et rivières au chantier naval d'Halifax. Les détracteurs du projet affirment que l'achat de navires prêts à l'emploi à l'étranger serait nettement moins coûteux et plus rapide. Cependant, cet argument ne tient pas compte des avantages économiques et stratégiques à long terme liés au maintien d'une solide capacité nationale en matière de construction navale. Il ignore également le fait que le secteur de la construction navale est particulièrement vulnérable aux effets de l'inflation et des retards de livraison, qui sont courants dans les projets d'acquisition très complexes, mais souvent injustement imputés à la production nationale plutôt qu'à des facteurs économiques généraux.

Renoncer à la Stratégie nationale de construction navale entraînerait la perte de milliers d'emplois syndiqués de qualité et augmenterait la dépendance du Canada à l'égard de la capacité des fournisseurs étrangers à livrer les navires dans les délais et dans les limites du budget. Cela présenterait un risque inacceptable pour la sécurité nationale et affaiblirait considérablement la capacité de fabrication nationale du Canada, précisément à un moment où le gouvernement devrait investir dans le renforcement des industries lourdes. Le gouvernement doit continuer à soutenir le développement d'une main-d'œuvre qualifiée dans le secteur, notamment en améliorant l'accès des groupes sous-représentés grâce à des programmes comme « Voies vers la construction navale » d'Unifor, tout en élargissant d'autres formes d'approvisionnement dans le domaine de la construction navale afin de créer de bons emplois, de répondre aux besoins du Canada en matière d'économie et de sécurité et d'apporter des avantages durables aux communautés côtières.

Recommandations en matière de développement du secteur

  • Le gouvernement fédéral doit réaffirmer son engagement envers la Stratégie nationale de construction navale (SNCN), tout en veillant à ce que le secteur canadien de la construction navale évite de futurs tarifs douaniers américains alors que l'administration Trump s'efforce de relancer la capacité de construction navale des États-Unis.
  • L'approvisionnement national en navires canadiens doit être renforcé afin de soutenir des milliers d'emplois syndiqués et de réduire la dépendance du Canada à l'égard des fournisseurs étrangers, ce qui, autrement, menacerait la sécurité nationale et affaiblirait la capacité de fabrication nationale à un moment critique.
  • Le soutien continu du gouvernement est essentiel pour le développement de la main-d'œuvre, notamment en améliorant l'accès des groupes sous-représentés, et pour l'expansion de l'approvisionnement en construction navale afin de répondre aux besoins du Canada en matière d'économie et de sécurité tout en formant davantage de travailleuses et travailleurs qualifiés.