Pêches profil sectoriel

Faits et chiffres du secteur

PIB total

     Part du PIB du Canada

2,6 G$

0,13 %

Exportations

8,0 G$

Importations

4,5 G$

Solde des échanges extérieurs

     Changement quinquennal

+3,5 G$

+48,8 %

Emploi total (2020)

     Changement depuis 2011

32 500

-4,5 %

Croissance réelle des salaires (2011-2019)

+14,7 %

Productivité du travail (2019)

32,70 $/heure

Moyenne des heures travaillées par semaine (2019)

43,0

Émissions de gaz à effet de serre (2019)

     Changement depuis 2009

     Part du total de l’industrie canadienne

1 149 kt

+37,4 %

0,18 %

Taux de couverture syndicale (approx.)

30 %

Membres d’Unifor dans l’industrie

13 000

Part du nombre total de membres d’Unifor

4 %

Nombre d’unités de négociation d’Unifor

17

Taille moyenne des unités de négociation

–––

Source : Statistique Canada; Service de recherche d’Unifor.

Les données se rapportent à 2021, sauf indication contraire.

Situation actuelle

L’industrie de la pêche comprend les travailleuses et travailleurs qui participent directement à la pêche commerciale et à l’aquaculture, ainsi que ceux et celles qui transforment et emballent les produits de la mer pour la vente au détail. Offrant le plus long littoral du monde, le Canada est sans surprise un acteur majeur de la pêche mondiale. En 2021, l’industrie canadienne de la pêche a généré un produit intérieur brut (PIB) de 2,6 milliards de dollars et des exportations de 8 milliards de dollars. Le solde des échanges extérieurs était de 4,5 milliards de dollars l’année dernière, ce qui représente une augmentation de près de 50 % depuis 2017. Les exportations devraient augmenter à mesure que les produits de la mer canadiens deviennent de plus en plus attrayants pour les consommateurs étrangers, en raison à la fois de la hausse de la demande mondiale et de la forte appréciation du dollar américain, qui a rendu les exportations alimentaires canadiennes plus concurrentielles. L’industrie de la pêche est également un segment clé du secteur maritime du Canada, qui comprend des emplois dans le secteur public et les domaines du transport, du tourisme, des loisirs, du pétrole et du gaz et de la fabrication. En fait, le segment des pêches représente la plus grande part du PIB du secteur maritime, juste devant l’extraction pétrolière et gazière en mer, ainsi que la deuxième part en importance des emplois directs.

Cependant, alors que l’industrie de la pêche devrait se remettre rapidement de la pandémie de COVID-19, qui a entraîné une forte baisse de la production, des ventes et des niveaux d’emploi, les emplois dans le secteur n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant 2009. Depuis 2002, les niveaux d’emploi ont diminué d’environ 32 %. Alors que la valeur générée par la production a augmenté en raison de la hausse des prix, le volume de la production halieutique a été cyclique et a diminué au cours des dernières années, expliquant en partie la baisse de l’emploi. L’intégration verticale et les progrès technologiques ont également eu des impacts négatifs sur les emplois dans le secteur.

Les salaires réels (rajustés en fonction de l’inflation) ont augmenté régulièrement de 2011 à 2016, parallèlement à l’emploi. Toutefois, les salaires réels ont stagné depuis et même quelque peu diminué. Puisque les salaires constituent généralement le coût le plus important pour les producteurs et les transformateurs de produits de la mer, les employeurs sont fortement enclins à appliquer une pression à la baisse sur les salaires afin d’augmenter leurs marges, soulignant l’importance d’une représentation syndicale forte dans le secteur. La couverture syndicale étant d’environ 30 %, les syndicats jouent un rôle essentiel dans la négociation de meilleurs salaires et conditions de travail pour les travailleuses et travailleurs de l’industrie.

Unifor dans le secteur des pêches

Employeurs d’Unifor

Nombre approx.
de membres

Beothic Fish

515

Icewater Seafoods

303

Highliner Foods Inc.

300

Harbour Grace CS

232

Unipêche M.D.M.

150

Highland Fisheries

100

 

Les membres d’Unifor dans l’industrie de la pêche sont principalement membres de ses affiliés, soit le Syndicat des pêcheurs, de l’alimentation et des travailleurs assimilés (SPATA) et le Syndicat uni des pêcheurs et travailleurs assimilés (SUPTA), qui représentent ensemble plus de 13 000 membres travaillant principalement dans les secteurs de la pêche, de la récolte et de la transformation. Unifor représente également directement les travailleuses et travailleurs d’un certain nombre d’usines de transformation et d’emballage dans l’ensemble du pays.

La grande majorité des membres proviennent de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Colombie-Britannique et du Québec. Bien que de nombreux membres du SPATA et du SUPTA dans le secteur des pêches ne travaillent pour aucun employeur en particulier, Ocean Choice International, Highliner Foods, Unipêche et Highland Fisheries comptent parmi les employeurs les plus importants de l’industrie.

Aller de l’avant : Développer le secteur des pêches

La durabilité est une question récurrente quant à l’avenir du secteur des pêches. Certains stocks de poissons au Canada sont sous pression malgré les tentatives du gouvernement d’assurer une gestion durable des pêches, notamment dans le contexte du Cadre pour la pêche durable établi en 2009. Bien que le Cadre pour la pêche durable ait offert un ensemble d’outils stratégiques pour intégrer une approche de précaution à la gestion des pêches, de récentes vérifications ont révélé que plusieurs éléments clés n’avaient pas encore été pleinement mis en œuvre ou appliqués de manière cohérente. En avril 2022, le gouvernement fédéral a annoncé de nouveaux changements réglementaires qui rendraient obligatoires l’élaboration et la mise en œuvre de plans de reconstitution pour 16 des 30 principaux stocks de poissons d’ici 2025.

L’industrie de la pêche est également confrontée à un défi de durabilité en raison de son empreinte carbone, les émissions ayant augmenté de plus de 37 % entre 2009 et 2019. Le ministère des Pêches et des Océans a récemment accordé des fonds aux producteurs de pêches commerciales et d’aquaculture pour qu’ils mettent en œuvre une production à plus faibles émissions dans le cadre d’un programme d’adoption de technologies propres, quoique le financement se limitait à 30 millions de dollars. Des investissements beaucoup plus importants seront nécessaires pour que l’industrie réussisse sa transition vers les technologies propres.

Il faut faire davantage pour que les pêcheries à petite échelle puissent contribuer à la sécurité alimentaire du Canada en commercialisant avec succès leurs prises auprès des consommateurs nationaux plutôt que des transformateurs à grande échelle qui misent sur l’exportation. Sans protection, ces pêcheries seront de plus en plus nombreuses à disparaître, ce qui aura des répercussions négatives sur les travailleuses et travailleurs de tout le pays.

Principaux enjeux du développement sectoriel

  • Bien que le gouvernement fédéral ait mis en place plusieurs cadres juridiques pour soutenir la gestion durable des pêches, de nombreux outils stratégiques clés n’ont pas encore été pleinement utilisés pour garantir que les stocks de poissons du Canada restent durables à long terme.
  • Des fonds supplémentaires provenant de sources publiques et privées seront nécessaires pour que l’industrie de la pêche puisse faire la transition vers des technologies et des méthodes de production plus propres.
  • Les pêcheries à petite échelle auront besoin de protections ciblées pour assurer leur viabilité et préserver les emplois.