Mines, métaux et minéraux profil sectoriel

Faits et chiffres du secteur

PIB total

     Part du PIB canadien

41,4 G$

2,10 %

Exportations

76,2 G$

Importations

55,9 G$

Solde des échanges extérieurs

     Changement quinquennal

+20,3 G$

+15,6 %

Total de l’emploi (2021)

     Changement quinquennal

219 200

+5,2 %

Croissance réelle des salaires (2011-2019)

+6,6 %

Productivité du travail (2019)

135,4 $/heure

Moyenne des heures travaillées par semaine (2019)

39,2

Émissions de gaz à effet de serre (2019)

     Changement depuis 2009

     Part du total de l’industrie canadienne

29 096 kt

+10,6 %

4,62 %

Taux de couverture syndicale

26 %

Membres d’Unifor dans l’industrie

9 400

Part du nombre total de membres d’Unifor

3 %

Nombre d’unités de négociation d’Unifor

70

Taille moyenne des unités de négociation

135

Source : Statistiques Canada ; Service de recherche d’Unifor.

Les données se rapportent à 2021, sauf indication contraire.

Situation actuelle

 Une des plus importantes sources de croissance économique du pays est l’industrie des mines, des métaux et des minéraux, le Canada figurant parmi les principaux producteurs mondiaux de potasse, d’uranium, de nickel, d’aluminium, de cuivre, de sel et de soufre. En 2021, l’industrie a représenté plus de 41 milliards de dollars du produit intérieur brut (PIB), et les exportations de marchandises se sont élevées à plus de 76 milliards de dollars, aboutissant à un solde du commerce extérieur de +20,3 milliards de dollars, soit une augmentation de 15,6 % depuis 2017. De pair avec le secteur de l’énergie, les exportations constamment élevées de l’industrie des mines, des métaux et des minéraux ont contribué à la balance commerciale positive du Canada l’an dernier, compensant les déficits commerciaux notables d’autres industries.

L’industrie, en dépit de ces chiffres impressionnants, est depuis peu en queue d’un super-cycle des matières premières, entamé en 1996 et qui a vu plus d’une décennie de flambée des prix des matières premières, y compris des métaux et des minéraux. L’industrie des mines, des métaux et des minéraux a été touchée de plein fouet par la crise financière de 2008-2009, qui a déclenché une forte chute des prix des produits de base. L’emploi a reculé de 17 % entre 2007 et 2010, puis une brève reprise a permis de récupérer la moitié des emplois perdus en 2012. Les baisses continues et la stagnation des prix des matières premières ont cependant conduit à une nouvelle série de licenciements avant le début d’une reprise soutenue en 2016, malheureusement interrompue par la pandémie de COVID-19. Et pourtant, tout porte à croire que nous sommes peut-être au début d’un nouveau super-cycle des matières premières, stimulé en partie par le retour de la demande post-pandémique et les changements structurels vers les technologies renouvelables et les formes de croissance à forte intensité de matières premières. Cela vaut particulièrement pour l’industrie des mines, des métaux et des minéraux qui alimentera en matières premières une nouvelle génération de technologies à émission zéro qui devraient révolutionner la production d’énergie et les transports.

 À l’instar du secteur de l’énergie, l’industrie des mines, des métaux et des minéraux affiche une productivité du travail parmi les plus élevées de l’économie, phénomène qui s’explique en partie par la nature capitalistique de la production. Cette productivité a atteint un pic au milieu des années 2010, quand les employeurs ont ralenti ou reporté leurs investissements en capital en réponse à la baisse des prix des produits de base, mais elle est repartie à la hausse après 2017. Les salaires horaires réels (corrigés de l’inflation) tendaient à suivre la demande d’emploi au cours des années 2010, et les salaires réels ont également repris après 2017. Selon certains indices, l’écart entre la productivité et les salaires réels a recommencé à se creuser après 2017, et pourrait encore empirer si un nouveau super-cycle des matières premières s’installe au milieu d’une période d’inflation historiquement élevée.

Unifor dans l’industrie des mines, des métaux et des minéraux

La filière minière d’Unifor comprend l’exploitation de roches dures non pétrolières, les fonderies d’aluminium et de métaux non ferreux, et l’extraction de minéraux (notamment la potasse). Les 9 400 travailleurs qu’Unifor représente dans l’industrie des mines, des métaux et des minéraux comptent pour environ un cinquième des membres d’Unifor dans le secteur des ressources naturelles et pour environ trois pour cent de l’ensemble des membres d’Unifor.

5 plus grands employeurs d’Unifor

Nbre approx. de membres

Rio Tinto-Alcan

2 400

Glencore

1 000

Mosaic Potash

900

Compass Minerals

500

Mines Gibraltar

500

 

La majorité des membres d’Unifor de cette industrie se trouve dans les provinces du Québec et de l’Ontario, qui comptent chacune environ 30 % des membres. La Colombie-Britannique abrite 18 % des membres de l’industrie, contre environ 15 % pour la Saskatchewan. Les autres 8 % sont répartis entre l’Alberta, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.

La couverture syndicale du secteur est relativement robuste, s’élevant à 26 %. Quelque 56 % des membres Unifor de l’industrie travaillent pour les cinq plus grands employeurs, avec en tête Rio Tinto-Alcan.

 Prochaine étape : Développement de l’industrie des mines, des métaux et des minéraux

Avec son industrie minière de premier plan à l’échelle mondiale, le Canada est parfaitement à même de tirer parti de la demande croissante de minéraux essentiels, qui alimenteront la transition vers une énergie propre et de nouvelles formes de fabrication de pointe. Le gouvernement fédéral a annoncé son intention de favoriser le développement de chaînes d’approvisionnement concurrentielles à l’échelle mondiale pour les minéraux essentiels, les produits et les technologies, y compris une stratégie « des mines à la mobilité » pour la fabrication de batteries qui alimenteront les véhicules électriques (VE) fabriqués au Canada et ailleurs.

Principaux enjeux du développement sectoriel

  • Le Canada possède des ressources minérales indispensables en abondance, mais il devra agir rapidement pour créer des chaînes d’approvisionnement concurrentielles et tirer parti de la hausse de la demande mondiale de composants de batteries pour véhicules électriques (VE).
  • La croissance de l’emploi dans l’industrie des mines, des métaux et des minéraux est très cyclique et dépend de nouvelles sources d’investissement en capital. Si l’emploi dans le secteur rebondit, la croissance pourrait être tempérée par l’automatisation.
  • Les mines hors réseau, qui fournissent un grand nombre de nos minéraux essentiels, nécessiteront d’importantes innovations technologiques pour demeurer exploitables dans une économie décarbonée.

 Mais le temps presse et le Canada devra considérablement intensifier ses investissements dans la production en amont s’il veut capitaliser sur la demande croissante de cobalt, de lithium, de graphite et de nickel pour la fabrication de batteries. Il faudra également investir pour que la production canadienne d’aluminium - dont l’empreinte carbone est la plus faible au monde - profite de la montée de la demande d’aluminium dans les applications automobiles et aérospatiales, notamment en raison de la rude concurrence des producteurs à faible coût de la Chine, de l’Inde et de la Russie. Le potentiel de tensions commerciales avec les États-Unis risque également d’entraver le développement de l’industrie, les tarifs sur l’aluminium et l’acier crachés au cours de l’année 2018-19 ayant entraîné une volatilité importante des revenus, tandis que les plus récentes initiatives Buy American ont menacé les exportations de sel canadien.

Se pose alors la question de savoir comment l’industrie contribuera à atteindre les objectifs d’émissions du Canada en 2030. L’avenir du développement des mines, des métaux et des minéraux est également incertain. Alors que l’empreinte carbone de l’industrie est relativement faible par rapport à celle de ses concurrents mondiaux, les émissions continuent d’augmenter et représentent près de 5 % des émissions totales de l’industrie canadienne. Le défi de développer de futurs projets à la lumière des engagements climatiques du Canada est particulièrement pressant pour les mines hors réseau, qui fournissent une proportion importante de notre approvisionnement en minéraux essentiels, et qui dépendent actuellement des combustibles fossiles pour répondre à leurs demandes énergétiques. Sans une nouvelle infrastructure électrique ou des progrès rapides dans la fourniture d’énergie à haute densité (comme l’hydrogène) pour remplacer le diesel, la faisabilité de tels projets sera compromise à mesure que la tarification du carbone et d’autres pénalités liées aux émissions éroderont leur rentabilité.