Alimentation et boissons profil sectoriel

Faits et chiffres du secteur

PIB total

     Part du PIB canadien

34,5 G$

1,75 %

Exportations

47,6 G$

Importations

38,3 G$

Solde des échanges extérieurs

     Changement quinquennal

+9,3 G$

+907,5 %

Emploi total (2021)

     Changement depuis 2011

300 600

+17,1 %

Croissance réelle des salaires (2011-2019)

 -4,6 %

Productivité du travail (2019)

66,3 $/heure

Moyenne des heures travaillées par semaine (2019)

36,0

Émissions de gaz à effet de serre (2019)

     Changement depuis 2009

     Part du total de l’industrie canadienne

6 251 kt

+17,9 %

0,99 %

Taux de couverture syndicale

29 %

Membres d’Unifor dans l’industrie

9 900

Part du nombre total de membres d’Unifor

3 %

Nombre d’unités de négociation d’Unifor

87

Taille moyenne des unités de négociation

114

Source : Statistiques Canada ; Service de recherche d’Unifor.

Les données se rapportent à 2021, sauf indication contraire.

Situation actuelle

En termes de valeur de production, l’industrie de l’alimentation et des boissons est la deuxième plus grande industrie manufacturière au Canada, avec des ventes totales atteignant près de 118 milliards de dollars en 2019. En 2021, la contribution de l’industrie au produit intérieur brut (PIB) national s’élevait à 34,5 milliards de dollars, ce qui représente près de 2 % du PIB total. L’industrie de l’alimentation et des boissons est également le plus grand employeur du secteur manufacturier canadien, fournissant des emplois à plus de 300 000 Canadiennes et Canadiens.

Si la transformation des aliments est vitale pour le secteur manufacturier dans toutes les régions, l’Ontario et le Québec représentent la majorité de la production d’aliments et de boissons au Canada, combinant 62 % des ventes totales, contre 22 % pour la Colombie-Britannique et l’Alberta, et 16 % pour les autres provinces.

En 2021, les exportations d’aliments et de boissons transformés ont atteint le chiffre record de 47,6 milliards de dollars, soit une augmentation de 35 % depuis 2017, et les importations ont totalisé 38,3 milliards de dollars, soit une augmentation de 11 % au cours des 5 dernières années. Par conséquent, les exportations ont devancé de loin les importations, multipliant par neuf le solde des échanges positifs de l’industrie au cours de la même période, qui a atteint +9,3 milliards de dollars l’an dernier. Les destinations des exportations de produits alimentaires et de boissons canadiens étaient dominées par quatre pays : les États-Unis (74 %), la Chine (8 %), le Japon (5 %) et le Mexique (2,5 %), qui ensemble regroupaient près de 90 % des exportations de produits alimentaires et de boissons.

Malgré la fermeture d’un certain nombre d’usines ayant provoqué un déclin de l’emploi au cours des années 2000 et au début des années 2010, l’industrie a depuis connu un rebond remarquable, avec un bond de l’emploi de plus de 40 000 travailleuses et travailleurs depuis 2016. Et bien que la pandémie de COVID-19 soit à l’origine d’une forte baisse de l’emploi en 2020, celle-ci a été plus que compensée par une solide croissance de l’emploi en 2021, laquelle devrait se maintenir au cours des prochaines années. Ces dix dernières années, le nombre d’emplois dans l’industrie alimentaire et des boissons a augmenté de 11 %. Pourtant, et en dépit de la forte demande d’emplois, les salaires dans l’industrie ont stagné et les salaires réels (ajustés à l’inflation) ont en fait diminué de 2015 à 2019. Par ailleurs, la productivité est restée à la traîne, car l’industrie a tendance à accroître la production par des méthodes à forte intensité de main-d’œuvre plutôt que par des investissements en capital, même si l’automatisation devrait jouer un rôle croissant dans la fabrication des aliments et des boissons.

Unifor dans l’industrie de l’alimentation et des boissons

5 plus grands employeurs d’Unifor

Nbre approx. de membres

Coca Cola

1 150

Saputo Foods

700

PepsiCo Foods

600

Nestlé

550

Parmalat

550

 

Le secteur de l’alimentation et des boissons compte près de 10 000 membres d’Unifor, répartis entre 87 unités de négociation. Plus de 61 % des membres du syndicat Unifor de l’industrie sont concentrés en Ontario, tandis que 21 % se trouvent dans les Prairies et en Colombie-Britannique, et que 11 % se trouvent dans la région de l’Atlantique. Les 7 % restants des membres travaillent au Québec.

Les cinq plus grands employeurs d’Unifor dans l’industrie de l’alimentation et des boissons représentent globalement environ 36 % des membres d’Unifor dans ce secteur. Les 5 plus grands employeurs d’Unifor dans l’industrie sont Coca Cola, Saputo, PepsiCo, Nestlé et Parmalat. 

Prochaine étape : Développement de l’industrie de l’alimentation et des boissons

 Le taux élevé et persistant de postes à pourvoir, que certains groupes d’employeurs considèrent comme une pénurie chronique de main-d’œuvre et qui, selon eux, pourrait entraîner des pénuries alimentaires et des fermetures d’usines, constitue l’un des principaux défis auxquels l’industrie des aliments et des boissons a été confrontée ces dernières années. L’industrie a donc fait pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il augmente les limites de l’embauche de travailleuses et travailleurs étrangers temporaires (TET), laquelle est actuellement plafonnée à 10 % de la main-d’œuvre de l’industrie.

En revanche, certains économistes ont fait remarquer que les taux de postes vacants dans l’industrie de l’alimentation et des boissons - soit 6, 1 % dans la fabrication d’aliments et 3, 9 % dans la fabrication de boissons et de tabac au quatrième trimestre de 2021 - s’inscrivent dans une tendance générale de hausse des taux de postes vacants pendant la pandémie et, tout en étant élevés, demeurent inférieurs à ceux d’un certain nombre d’autres industries. Ces observateurs ont également souligné le retard de la croissance des salaires et les mauvaises conditions de travail comme certaines des principales raisons de l’incapacité de l’industrie à attirer de nouveaux travailleurs. La levée du plafond sur les TET ne ferait que miner la capacité des syndicats à négocier de meilleurs salaires et conditions de travail pour les travailleuses et travailleurs de l’industrie.

L’industrie de l’alimentation et des boissons a également été au cœur de conflits commerciaux internationaux, la gestion de l’offre de produits laitiers du Canada faisant l’objet de nouvelles attaques de la part des États-Unis, qui ont récemment déposé une seconde plainte commerciale en vertu de l’Accord Canada–États-Unis-Mexique (ACEUM). En mai 2022, la Nouvelle-Zélande a également lancé un différend commercial concernant le système de gestion de l’offre du Canada, affirmant que le Canada n’avait pas respecté ses obligations en vertu de l’accord du Partenariat transpacifique (PTP). Unifor continue de défendre la pertinence de ce système pour notre industrie alimentaire et des boissons, qui garantit l’équité pour les producteurs laitiers, les transformateurs et les consommateurs canadiens.

Principaux enjeux du développement sectoriel

  • La fabrication d’aliments et de boissons se heurte à des taux d’emplois vacants plus élevés que la normale, lesquels sont toutefois cohérents avec le resserrement des conditions du marché du travail dans l’ensemble de l’économie.
  • En réponse à la prétendue pénurie de travailleurs, les associations industrielles ont demandé l’accès à davantage de travailleurs étrangers temporaires (TET), sans toutefois reconnaître la baisse des salaires réels dans le secteur et les conditions de travail difficiles.
  • L’industrie de l’alimentation et des boissons continue d’être au cœur d’un certain nombre de conflits commerciaux internationaux, le système de gestion de l’offre du Canada faisant l’objet de nouvelles attaques de la part de nos partenaires commerciaux.
  • L’automatisation croissante pourrait affecter les prévisions de forte croissance de l’emploi dans l’industrie au cours des prochaines années.