Les travailleuses et travailleurs en grève chez Dominion lancent un appel à l'action à travers le pays lors d'un rassemblement en direct

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Members of Unifor Local 597 on a picket line at a Dominion store in Newfoundland.
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Alors que le soutien aux travailleuses et travailleurs en grève dans les épiceries s'accroît, les membres de la section locale 597 d'Unifor à Terre-Neuve ont tenu tête à leur patron milliardaire, Galen Weston Jr, et ont demandé aux travailleuses et travailleurs canadiens de passer à l’action.

« Loblaw devrait avoir honte. L’employeur, Galen Weston, dispose de 8,7 millions de dollars en capitaux propres. C'est une entreprise qui verse à sa PDG, Sarah Davis, une rémunération totale de 6,7 millions de dollars par an, a déclaré Jerry Dias, président national d'Unifor. C'est un employeur qui supprime des emplois à temps plein et crée des emplois à temps partiel. Pourquoi? Pour qu'il puisse vous payer moins et ne pas vous accorder d'avantages sociaux. »

Plus de 1 400 travailleuses et travailleurs des épiceries Dominion ont déclenché une grève le 22 août 2020. En 2019, Dominion a supprimé 60 postes à temps plein dans ses épiceries de Terre-Neuve. Aujourd'hui, 75 % des travailleuses et travailleurs sont payés moins de 15 dollars de l'heure. En juillet, l'entreprise a supprimé la prime de pandémie de 2 $ de l'heure.

« Galen, avez-vous une idée de ce que c'est que d’essayer de joindre les deux bouts? Nous avons été là pour vous quand vous aviez le plus besoin de nous: nous avons approvisionné vos rayons, nous nous sommes présentés tous les jours et nous avons gardé vos clients satisfaits. Maintenant, c'est à votre tour d'être là pour nous, a lancé Kim Youden au PDG de Loblaw. Kim Youden est mère de trois enfants. Elle prépare des plateaux de fruits pour Dominion et est coincée dans un emploi un temps partiel depuis sept ans.

La grève à Terre-Neuve a entraîné la fermeture de 11 épiceries sur l'île, les travailleuses et travailleurs s'étant unis pour réclamer plus d'équité et le retour des emplois à temps plein avec des avantages sociaux et des salaires décents.

« Il y a une génération, il était possible d’élever une famille avec un salaire de Loblaw, a déclaré Chris MacDonald, adjoint au président national d'Unifor. Mais aujourd'hui, l'équité n'est pas si simple. Il faut mettre un terme à la stratégie dommageable de Loblaw, qui consiste à recourir au travail à temps partiel et aux bas salaires. »

Linda MacNeil and Scott MacDonald with members of Local 597 during a virtual press conference.

« Au plus fort de la pandémie, Galen Weston a qualifié les travailleuses et travailleurs de héros. Puis, l’entreprise a annulé la prime de 2 dollars au beau milieu de la pandémie », a déclaré Linda MacNeil, directrice de la région de l’Atlantique d'Unifor.

Linda MacNeil s'est tenue sur la ligne de piquetage à Saint-Jean lundi matin aux côtés des travailleuses et travailleurs en grève et a demandé aux internautes regardant l'événement diffusé en ligne de signer une pétition sur le site www.unifor.org/salaireequitabletoujours pour exiger des salaires décents non seulement pour les travailleuses et travailleurs en grève chez Dominion, mais aussi pour tous les travailleurs et travailleuses des épiceries au Canada.

« Je trouve honteux ce qu'ils ont fait à des gens qui ont donné leur vie active pour que l’entreprise fasse des profits », a déclaré Robert Peddle, membre de la section locale 597 d'Unifor et qui travaille depuis 40 ans chez Dominion.

Robert Peddle a commencé à travailler chez Dominion en 1980, et a passé les 20 dernières années comme récepteur. Son poste à temps plein a été déclaré superflu en 2019; on lui demande maintenant de faire le même travail pour 5 dollars de moins l'heure, à temps partiel, sans avantages médicaux, sans vacances et sans congés de maladie payés.

« Ce que nous voyons à Terre-Neuve n'est pas un cas isolé, poursuit Chris MacDonald. Nous le constatons partout au pays, alors que les entreprises évoluent vers un modèle qui repose sur des emplois à temps partiel offrant un salaire minimum. »

Les travailleuses et travailleurs du Canada réclament mieux, la pression sur les détaillants s’accroissant pour qu’ils versent à tous les travailleurs et travailleuses un salaire décent.

La présidente de la section locale 597, Carolyn Wrice, a pris le temps lundi de remercier les innombrables petites entreprises locales, les syndicats, les organisations comme $15 and Fairness NL (Un salaire de 15 dollars et l’équité à TN), ainsi que les travailleuses et travailleurs qui se sont arrêtés aux lignes de piquetage ou à tous les autres de plus en plus nombreux qui ont ajouté leur nom à l'appel à l'action en faveur de la campagne « Équité salariale pour toujours ».

Les histoires de travailleuses chez Dominion comme Cherie, décoratrice de gâteaux payée au salaire minimum et mère monoparentale de deux jeunes garçons, ne sont que trop familières aux travailleuses canadiennes.

Dans un témoignage vidéo devenu viral, Cherie décrit non seulement les répercussions financières, mais aussi les conséquences émotionnelles du manque de respect et des bas salaires.

Regardez l'histoire de Cherie ci-dessous, et partagez-la si vous vous identifiez à son récit, ou si vous pensez que les travailleuses et travailleurs du commerce de détail méritent un salaire équitable pour toujours.