La pandémie met en évidence l'écart de rémunération des travailleurs de première ligne, principalement des femmes

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La pandémie de la COVID-19 a rendu les travailleuses et travailleurs essentiels de première ligne très visibles dans une société qui continue à sous-évaluer et à sous-payer ceux qui travaillent dans le commerce de détail, l'hôtellerie et les jeux, les soins de santé de courte et de longue durée, entre autres. Nombre de ces travailleurs sont des femmes et des travailleurs de couleur qui se battent depuis des années pour obtenir un salaire vital, mais qui se font dire par des gouvernements avare et des magnats cupides du monde des affaires que leur travail ne devrait pas leur permettre de payer les nécessités de la vie.

Au Canada, les femmes gagnent environ 30 % de moins que les hommes. Cet écart salarial est dû à de nombreux facteurs: l'orientation scolaire, la sous-évaluation du travail des femmes, le regroupement des femmes dans les secteurs les moins bien rémunérés et les emplois les moins bien rémunérés de ces secteurs, et la surreprésentation des femmes dans les emplois précaires, temporaires, occasionnels et dans les agences.

L'insuffisance des soutiens sociaux, comme l'absence d'un système universel de services de garderie, affecte de manière disproportionnée la participation des femmes au marché du travail. L'écart est encore plus grand pour les femmes qui sont victimes de discrimination systémique parce qu'elles sont autochtones, racialisées, LGBTQ, âgées ou ayant une incapacité.

Dans la crise actuelle, beaucoup de ces femmes sont confrontées à un risque accru en raison de leur exposition au public et de leur rôle de principales dispensatrices de soins au sein de leur famille.

Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) indique que plus de la moitié des femmes (56 %) travaillent dans cinq secteurs en particulier: les soins, le travail de bureau, la restauration, aux caisses et au nettoyage. Les femmes représentent également plus de 90 % des infirmières, 75 % des inhalothérapeutes et 80 % des personnes travaillant dans les laboratoires médicaux. Les préposés aux services de soutien à la personne dans les établissements de soins de longue durée sont à 90 % des femmes, et ce sont elles qui dispensent la majeure partie des soins quotidiens aux personnes âgées et vulnérables.

Ces travailleuses sont plus que jamais reconnues pour le soutien vital qu'elles apportent pour assurer notre sécurité, pour nettoyer et désinfecter les lieux de travail afin de nous maintenir tous en bonne santé, pour nous soigner lorsque nous sommes malades et pour nous fournir les services et les biens dont nous avons besoin pour survivre.

Nous avons l'occasion de nous battre pour que les primes de salaire des travailleuses et travailleurs du commerce de détail deviennent permanentes, pour que les établissements de soins de santé soient dotés d'un personnel suffisant et les travailleuses et travailleurs correctement rémunérés, et pour sortir les travailleuses et travailleurs précaires de la pauvreté. À la fin de cette crise, nous devons donner la priorité à l'égalité de rémunération pour un travail de valeur égale. C'est bien beau d’applaudir les travailleuses et travailleurs de première ligne, mais c'est en valorisant leur travail de manière égale et en leur assurant une sécurité économique que l'on leur témoignera une véritable reconnaissance.

Pour en savoir davantage, joignez-vous au rassemblement virtuel de la Coalition pour l’égalité salariale ce samedi, le 4 avril à 13 h HE et partagez leurs illustrations graphiques (en anglais seulement) dans les médias sociaux pour inviter d’autres personnes.