Unifor affirme que la demande de protection contre les créanciers déposée par SaltWire est une nouvelle encore plus dévastatrice pour un secteur des médias déjà mis à mal

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an exterior sign of the Chronicle Herald
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ST. JOHN’S – Unifor est profondément préoccupé après avoir appris que le propriétaire du journal Atlantic SaltWire Network Inc. s’est placé hier sous la protection de la loi sur les créanciers. Un fonds de placement privé a également affirmé qu’après des années de mauvaise gestion, l’entreprise lui devait quelque 33 millions de dollars sur un total de 94 millions de dollars de dettes.

« Cette nouvelle est dévastatrice pour les journalistes ainsi que les travailleuses et travailleurs des médias qui n’ont jamais cessé de fournir des informations locales aux communautés des provinces de l’Atlantique, en dépit des nombreuses difficultés rencontrées, a déclaré Lana Payne, la présidente nationale d’Unifor. Ces réductions de personnel me touchent de près, car j’ai commencé ma carrière en journalisme il y a de plusieurs années au Telegram de St. John’s. Je connais l’engagement de ces professionnels des médias. »

« Voilà un énième coup dur pour les nouvelles locales, qui met en péril les emplois des journalistes et des travailleuses et travailleurs des médias qui triment dur. Il s’agit d’une annonce qui vient encore aggraver le problème des déserts d’information qui se multiplient dans tout le pays. Nous sommes solidaires de nos membres et les accomagnerons pour traverser ensemble cette tempête », a-t-elle ajouté.

La section locale 441-G d’Unifor compte 35 membres travaillant comme reportrices et reporteurs, vidéastes, imprimeuses et imprimeurs ainsi que publicitaires au Telegram. Ian Scott, chef des opérations de l’entreprise, les a informés hier du dépôt d’une demande de protection en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.

Le fonds privé affirme également que selon les documents juridiques, le Chronicle Herald, le journal basé à Halifax dont SaltWire est propriétaire, doit 2,6 millions de dollars pour des arriérés de paiement aux régimes de retraite. L’état du financement des retraites sera particulièrement préoccupant pour Unifor au cours des procédures en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.

La Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies est une loi fédérale destinée à donner aux grandes entreprises la possibilité de restructurer leurs activités et leurs obligations financières afin de poursuivre leurs activités une fois résolue la crise qui a conduit au dépôt de la demande en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Elle est également utilisée comme moyen de liquider les entreprises de façon ordonnée.

Unifor s’attend à ce que les tribunaux qui supervisent la procédure de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies tiennent compte avec diligence des intérêts des employés et appliquent rigoureusement les règles de protection limitées dont bénéficient les employés plutôt que les prêteurs.

En attendant, la disparition des nouvelles locales dans tout le Canada, notamment dans la région de l’Atlantique, est une situation dévastatrice pour notre pays et notre démocratie, quand on sait que cette annonce fait suite à la fermeture des journaux de Metroland et aux licenciements à Bell Média.

« Les employés et les membres au Telegram, qui se surpassent constamment, espéraient que leurs récents sacrifices en période de pandémie aideraient à stabiliser l’entreprise et se traduiraient par une sécurité d’emploi, a indiqué Jennifer Murray, directrice régionale d’Unifor pour la région de l’Atlantique.

Au contraire, la menace qui pèse sur leurs salaires, leurs avantages sociaux, leurs régimes de retraite et leurs indemnités de licenciement les plonge dans le stress et l’incertitude. Ils sont aussi forcés à voir la démocratie dans leur collectivité s’effriter à chaque nouvelle faillite ou restructuration des médias d’information. »

Le syndicat n’a reçu aucune information concernant des changements dans le fonctionnement quotidien, y compris à propos de mises à pied potentielles, et continuera à suivre la situation de près et à tenir les membres informés.

Unifor représente plus de 10 000 travailleuses et travailleurs des médias, y compris des journalistes des secteurs de la radiodiffusion et de la presse écrite.

Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant 315 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour tous les travailleurs et travailleuses et leurs droits. Il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.

Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Jenny Yuen, représentante nationale aux communications d’Unifor, à @email ou au 416 938-6157.