Un webinaire explore les traditions bispirituelles de l’Île à la Tortue

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Jack Saddleback s’exprimant lors d’une vidéoconférence
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Plus de 70 membres, membres du personnel et dirigeantes et dirigeants syndicaux se sont joints à un webinaire du ministère de l’Éducation sur les traditions de fluidité de genre des Premières nations. Cette activité a été coordonnée comme l’une des façons dont Unifor célèbre à la fois la Journée nationale des peuples autochtones et le mois de la Fierté.

Il s’agissait de la quatorzième séance de la série sur l’Île à la Tortue dirigée par Gina Smoke, agente de liaison avec les communautés autochtones d’Unifor.

La secrétaire-trésorière nationale, Lana Payne, a ouvert le webinaire par la reconnaissance des territoires et aidé à présenter le conférencier invité, Jack Saddleback, un membre de la nation Samson Cree de Maskawcis (Alberta) qui a désormais élu domicile sur le territoire des Six Nations (Saskatchewan). 

Jack Saddleback a recouru à sa propre expérience pour discuter de la portée des concepts coloniaux de genre sur les identités contemporaines à l’intérieur et à l’extérieur des communautés autochtones. 

Dès son plus jeune âge, il ne correspondait pas aux catégories binaires rigides du genre et a dû lentement désapprendre les normes coloniales et découvrir les enseignements traditionnels autochtones pour comprendre le système de genre plus nuancé et fluide de ses ancêtres cris.

Il a expliqué que, dans le récit de la création des Cris, le premier être est intersexué et non binaire, que les peuples cris ont traditionnellement considéré les corps humains comme n’étant que le réceptacle physique d’un esprit non sexué et non fondamentalement lié aux organes sexuels d’un corps donné.

Au sein de sa famille, plusieurs de ses proches, bien qu’ils l’aient soutenu, avaient aussi initialement des croyances colonialistes sur le genre en raison d’une oppression multigénérationnelle et d’une aliénation de certaines parties de leur culture, allant de l’interdiction totale de la langue dans les pensionnats aux descentes de police pour mettre fin aux cérémonies traditionnelles.

Jack a partagé les différentes idées des Premières nations sur le genre, depuis les Navahos, qui croient en trois genres, jusqu’à ses traditionnels Cris, qui en ont nommé cinq. 

« Il n’y a pas de placards dans les tipis » - Jack Saddleback

Le webinaire s’est conclu par des suggestions sur la manière de prendre part à l’« alliance réalisable », notamment en défendant des politiques d’inclusion des genres (par exemple, des toilettes neutres), en évitant les hypothèses sur les pronoms et en comprenant que la « famille » est plus que nucléaire..

Pour l’avenir, Il a suggéré d’utiliser le concept des Cris de Sâkihito-Maskihkiy : la médecine de l’amour. Comprendre et embrasser une identité de genre plus fluide est une pratique de partage et de guérison qui contribue à la solidarité sociale.