Portrait de jeunes travailleuses et travailleurs: Jamie Chilcott

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Jamie Chilcott, Unifor Locale 88
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Jamie Chilcott est un jeune membre de la section locale 88 d'Unifor. Il a commencé à travailler comme étudiant à CAMI, l'usine de General Motors à Ingersoll en Ontario, en 2010, et a atteint le statut de temps plein en 2013. Père de deux jeunes enfants, Jamie nous explique à quel point l'accès aux services de garde d'enfants peut être un défi quotidien pour les jeunes travailleuses et travailleurs.

Selon vous, quel est le principal problème auquel sont confrontés les jeunes travailleuses et travailleurs?

Pour moi, l'accès aux services de garde d'enfants a été le plus grand défi de ces dernières années. Faire garder les enfants était sans aucun doute la plus grosse dépense que nous avions chaque mois. En tant que jeune famille, le paiement des frais de garde d'enfants a rendu très difficile l'achat de presque tout, ou même d’épargner pour les jours difficiles.

La pandémie a entraîné une série de mises à pied pour moi. J'ai dû trouver un emploi à temps partiel et la quasi-totalité de mon salaire de ce second emploi sert à payer les frais de garde. Nous ne pouvons pas retirer les filles des services de garde, car nous perdrions notre place. Donc, même si je ne travaille pas, je dois être prêt au cas où je serais rappelé et que je devrais retourner au travail, car nous aurons alors besoin de quelqu'un pour les garder pendant la journée.

Des tas de mes collègues sont confrontés à la question de l'accès aux services de garde d'enfants. Tant de gens ont dû décider s'il était plus logique que leur conjoint reste à la maison ou s'il était encore possible de travailler. En général, les personnes qui gagnent le salaire minimum ou un salaire proche de celui-ci préfèrent rester à la maison plutôt que de payer des frais de garde d'enfants.

Selon vous, que devrait faire le syndicat pour faire avancer ce dossier? Comment les membres d'Unifor peuvent-ils participer à cette lutte?

Il est très important de faire pression sur le gouvernement et de lutter pour des services de garde d'enfants universels. Cela a pris du temps, mais il semble maintenant que de nombreux gouvernements provinciaux prennent des mesures pour améliorer l'accès aux services de garde d'enfants et en réduire le coût.

Le syndicat a encore un rôle à jouer dans la poursuite de la campagne. Les gens savent que les services de garde d'enfants coûtent cher, mais ils ne réalisent pas à quel point.

Je ne peux même pas vous dire combien de fois des militantes et militants syndicaux plus âgés m'ont dit que les frais de garde d'enfants faisaient « partie de la vie ». Je comprends, mais lorsque je dis que mes frais de garde d'enfants représentent 400 dollars par mois de plus que mon hypothèque, les gens réagissent généralement avec incrédulité. Mais c'est ce à quoi je dois faire face.

J'aimerais que les militantes et militants syndicaux plus âgés se rendent compte de l'ampleur du fardeau financier que cela représente pour les jeunes travailleuses et travailleurs. Et peut-être pourrions-nous aussi commencer à négocier des solutions.

À votre avis, que peuvent faire les autres jeunes travailleuses et travailleurs pour participer à cette lutte?

Il est très important d'appeler vos députés fédéraux et provinciaux. Cela en vaut toujours la peine.

De plus, de manière générale, nous avons besoin que les jeunes travailleuses et travailleurs continuent à s'impliquer. C'est un défi sur mon lieu de travail. Je suis impliqué dans le comité des jeunes travailleuses et travailleurs de notre section locale depuis 2013, et nous sommes de plus en plus petits. C'est en grande partie parce que les jeunes travailleuses et travailleurs ont été les premiers à être mis à pied au cours des deux dernières années, et beaucoup d'entre eux ne sont toujours pas de retour au travail.

Qu'est-ce qui vous a permis de traverser la pandémie jusqu'à présent?

Financièrement, nous avons eu la chance d'avoir encore un revenu, car ma femme est une travailleuse essentielle. Passer du temps avec ma famille a été extraordinaire. Je ne me rendais pas compte de la quantité de temps familial que je manquais en travaillant par quarts. C'est formidable d'être ici le matin pour les accompagner et d'être à la maison quand mes enfants reviennent.