Lettre à la ministre Freeland sur la crise de l'abordabilité au Canada

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Canadian money spread on a surface
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L’honorable Ministre Freeland, Députée
Ministre des Finances

Madame la ministre,

                                                                    Re: La crise de l’abordabilité au Canada

Le 16 juin dernier, j’ai suivi avec grand intérêt les détails de votre discours devant l’Empire Club, concernant la hausse de l’inflation et la crise de l’accessibilité financière qui touche de nombreuses familles de travailleuses et de travailleurs au Canada.

Notre syndicat applaudit la diversité des programmes et de politiques d’accessibilité introduits par le gouvernement fédéral au cours des dernières années, notamment le révolutionnaire programme de services de garde d’enfants et les aides au logement. Ces mesures comprennent également les engagements conjoints pris avec le NPD fédéral, dont les soins dentaires. Nous partageons sans réserve votre appréciation selon laquelle le récent phénomène de l’inflation des prix à la consommation n’est pas propre au Canada (comme le prétendent certains critiques de l’opposition), et que les flambées de coûts ne découlent pas non plus des mesures fédérales temporaires de soutien du revenu offertes aux travailleuses et travailleurs et aux entreprises au plus fort de la récession induite par la COVID. Le problème de l’abordabilité de biens essentiels comme le logement, les médicaments sur ordonnance et les soins familiaux est antérieur à la pandémie de la COVID-19 et s’aggrave depuis des décennies, alimenté par une croissance anémique des salaires, l’insécurité de l’emploi et l’imprudence budgétaire.

J’ai trouvé encourageant d’entendre dans vos remarques que le gouvernement fédéral ne se pliera pas aux pressions des conservateurs en faveur d’une approche répressive et expéditive de cette crise. Les appels à des réductions d’impôts, à eux seuls, ne feront que gonfler davantage les profits déjà records des entreprises, tout en n’offrant qu’un sursis temporaire aux travailleuses et travailleurs les plus durement touchés. En exigeant que le Canada réoriente des efforts bien établis pour réduire les émissions de carbone pour alléger les contraintes de coûts, il manque de stratégie et de vision et constitue la pire forme de pensée politique à court terme.

Malgré tout, notre syndicat est convaincu que des outils supplémentaires, complémentaires à ceux déjà entrepris, doivent être envisagés par les gouvernements afin d’aider à résoudre la crise de l’accessibilité financière et de la spirale manifeste des « profits et des prix », qui caractérise cette particulière période inflationniste. Bien que les nombreux aspects de l’inflation actuelle soient imputables à des facteurs échappant au contrôle du gouvernement, certaines mesures peuvent être prises par votre ministère.

Vous trouverez ci-joint un ensemble de propositions à court, moyen et long terme qui visent à améliorer l’abordabilité et à freiner la hausse des prix, dont de nouveaux plafonds sur les marges bénéficiaires des entreprises, des efforts pour décourager l’exploitation des prix à la consommation, de solides garanties contre l’inflation pour protéger les salaires des travailleuses et travailleurs contre la hausse des prix et des engagements à investir dans des services publics et de santé abordables pour les Canadiens et les Canadiennes.

Unifor déploiera sans relâche tous les efforts, y compris à la table de négociation, pour atténuer cette énorme pression sur les prix que subissent nos membres. Nous croyons fermement qu’investir dans une économie abordable, plutôt que de redistribuer des fonds publics dans les coffres des entreprises, est le moyen le plus efficace d’améliorer le niveau de vie des travailleuses et travailleurs.

Je vous remercie de votre attention et espère une réponse positive.    

Cordialement,

Lana Payne
Secrétaire-trésorière nationale