Lettre d’Unifor au premier ministre Ford et aux ministres McNaughton et Lecce concernant l’initiative d’apprentissage pour les élèves de la 10e année

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L’honorable Doug Ford
Premier ministre de l’Ontario
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L’honorable Monte McNaughton
Ministre du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences
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L’honorable Stephen Lecce
Ministre de l’Éducation
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Objet : Initiative d’apprentissage pour les élèves de la 10e année

Monsieur le Premier ministre Ford, Messieurs les Ministres McNaughton et Lecce,

Unifor craint que les récentes annonces visant à encourager un plus grand nombre de jeunes à se diriger vers les métiers spécialisés puissent affaiblir les exigences en matière d’apprentissage, réduire les taux de réussite et compromettre la santé et la sécurité.

Le communiqué du gouvernement de l’Ontario du 8 mars dernier annonçant l’initiative d’apprentissage pour les élèves de la 10e année souligne à juste titre qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme universitaire pour obtenir un emploi dans les métiers spécialisés offrant un bon salaire et une carrière pour la vie. Cependant, selon notre interprétation des renseignements disponibles, le programme semble assumer qu’un diplôme d’études secondaires n’est pas non plus nécessaire.

Bon nombre de métiers spécialisés exigent une formation en classe exhaustive, de très nombreuses heures de stage et des tests de qualification pour travailler dans le secteur des métiers spécialisés comme compagne ou compagnon qualifié. Les données montrent que moins de la moitié des personnes qui suivent un programme d’apprentissage des métiers spécialisés qui exige une certification terminent leur formation et obtiennent un certificat de qualification. Ces mêmes données révèlent qu’un nombre beaucoup plus important d’apprentis dans les métiers spécialisés où la formation en classe est obligatoire obtiennent un certificat de qualification. Cette formation, souvent offerte dans un collège de l’Ontario, exige un diplôme d’études secondaires.

Réduire les exigences en matière d’éducation ne fera que réduire le taux de certification. Nous devrions systématiquement nous efforcer de chasser les vieux stéréotypes erronés selon lesquels les emplois dans les métiers spécialisés ne requièrent pas un niveau de scolarité de base.

De plus, les mesures prises ne permettront pas de hausser le nombre d’employeurs qui embauchent des apprentis. Comme vous le savez, moins de 20 % des employeurs embauchent et forment des apprentis. Inonder le marché d’élèves de la 11e année ne fera pas augmenter le nombre de programmes de formation disponibles pour les apprentis des métiers spécialisés. Dans ce contexte, nous craignons que tout effort visant à attirer de nouveaux élèves vers les métiers spécialisés entraîne déception et ressentiment.

Unifor représente quelque 50 000 travailleuses et travailleurs des métiers spécialisés dans tous les secteurs de l’économie, notamment l’automobile, l’aérospatiale, la fabrication de produits alimentaires, la construction navale, l’entreposage, les soins de santé, les marchés d’alimentation, les chemins de fer, l’exploitation minière, les pâtes et papiers, et l’éducation.

Trouver des solutions aux défis actuels dans le secteur des métiers spécialisés nécessite des discussions approfondies, une collaboration et une réflexion stratégique. Nous aimerions avoir l’occasion de discuter avec vous des détails des récentes annonces et de contribuer à l’élaboration d’initiatives et de programmes qui répondront aux besoins actuels du secteur, y compris l’obligation pour les employeurs de créer davantage de stages spécialisés.

Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, Messieurs les Ministres, mes salutations distinguées.

Lana Payne                                     John Breslin
Présidente nationale d’Unifor      Directeur national du secteur des métiers spécialisés d’Unifor