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TORONTO/WINDSOR—Les membres d’Unifor qui travaillent à la Compagnie de la Baie d’Hudson se sont rassemblés à Windsor et à Toronto pour demander une réforme urgente des mesures touchant l’insolvabilité et exiger une reddition de comptes de la part de cette entreprise qui continue de refuser de verser les indemnités de départ aux travailleuses et travailleurs alors que la liquidation touche à sa fin.
Les rassemblements, organisés par les sections locales 40 et 240 d’Unifor qui représentent près de 600 travailleuses et travailleurs de la Compagnie de la Baie d’Hudson, ont attiré l’attention sur les effets dévastateurs de l'effondrement de la Compagnie sur sa main-d’œuvre et sur les conséquences plus larges pour des milliers de travailleuses et travailleurs canadiens victimes de la faillite d’entreprises.
« Unifor demande à la Compagnie de la Baie d’Hudson de s’acquitter de ses responsabilités légales envers les travailleuses et travailleurs et exhorte les législateurs fédéraux à ajuster les lois canadiennes sur l’insolvabilité afin de donner la priorité aux employées et employés, a dit Samia Hashi, directrice de la région de l'Ontario d'Unifor, aux membres de la Compagnie de la Baie d’Hudson lors de la manifestation à Toronto. Il est absolument honteux que les dirigeantes et dirigeants partent avec des primes de 3 millions de dollars alors que nos membres, qui comptent dans certains cas des dizaines d’années de service, se voient refuser les indemnités de départ et les avantages qu’ils ont négociés, gagnés et mérités à juste titre. »
L'entreprise doit des dizaines de milliers de dollars à plusieurs membres d’Unifor en indemnités de licenciement, avantages sociaux et salaires impayés. Certaines travailleuses et certains travailleurs comptent 20 ou 30 ans d’ancienneté, et ils se retrouvent aujourd’hui au chômage sans aucune indemnisation, en attendant le licenciement complet des effectifs pour pouvoir demander à bénéficier du Programme de protection des salariés (PPS), dont le plafond est fixé à environ 8 844 $.
« Le plafonnement du PPS entraîne des pertes financières considérables pour les travailleuses et les travailleurs, tandis que la direction de la Compagnie de la Baie d’Hudson et ses créanciers garantis, tels que les banques et les propriétaires, empochent des primes, a expliqué Dwayne Gunness, président de la section locale 40 d’Unifor. C’est injuste pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs canadiens qui sont pris entre deux feux lorsque les entreprises font faillite et s’effondrent - les lois doivent être modifiées pour que ces gens soient la priorité absolue. »
Pendant le processus de liquidation, la Compagnie de la Baie d'Hudson a cherché à sabrer dans les commissions des travailleuses et travailleurs, mais est revenue sur sa décision après le dépôt d’un grief par le syndicat, qui affirmait que cette mesure enfreignait des dispositions des conventions collectives ayant force de loi.
Tout en demandant à la Compagnie de la Baie d’Hudson de tenir ses engagements, Unifor demande au gouvernement fédéral de combler les lacunes systémiques des lois canadiennes en matière de faillite et d’insolvabilité. En vertu de la législation actuelle, les travailleuses et les travailleurs sont traités comme des « créanciers non garantis » et sont souvent placés au bas de la hiérarchie des rémunérations, derrière les banques, les propriétaires et les autres investisseurs.
Unifor exhorte le Parlement à mettre en œuvre les réformes suivantes : relever le plafond du PPS, élargir l’éligibilité et améliorer l’accès au PPS pour toutes les personnes concernées, renforcer le statut de super-priorité pour les demandes des travailleuses et des travailleurs dans les procédures de faillite, tenir les directrices et directeurs d’entreprise personnellement responsables des rémunérations non versées, et établir des fonds fiduciaires ou garantis par le gouvernement fédéral pour veiller à ce que les employés soient pleinement indemnisés en cas de faillite de l’entreprise.
« Nous manifestons pour créer un précédent sur la manière dont les travailleuses et les travailleurs seront traités à l’avenir lors des faillites d’entreprises - ce que la Compagnie de la Baie d’Hudson fait à sa main-d’œuvre devrait être interdit, et nous continuerons à nous battre pour que ces travailleuses et ces travailleurs soient payés jusqu’au dernier sou qui leur est dû », a précisé Jodi Nesbitt, présidente de la section locale 240 d’Unifor.
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs, et pour leurs droits; il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.
Pour les demandes des médias ou pour organiser des entrevues, veuillez communiquer avec Paul Whyte, représentant des communications d’Unifor, à @email ou au 647 549-6546 (tél. mobile).