Les changements dans la composition du marché du travail canadien poussent les salaires réels à la hausse dans toutes les provinces

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Canadian money spread on a surface
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Sur le papier, il semble que le salaire horaire réel au Canada ait stagné entre septembre 2019 et septembre 2022, affichant une augmentation dérisoire de seulement 13 cents. Mais sans les changements dans la composition du marché du travail, le salaire horaire moyen aurait été encore pire.

Le graphique ci-dessous met en évidence l’évolution du salaire horaire moyen réel à l’échelle nationale et provinciale. La valeur indiquée en bleu montre le salaire horaire moyen réel sans tenir compte des changements dans l’emploi par secteur. La valeur indiquée en vert montre le changement du salaire moyen réel si la composition du marché du travail était la même aujourd’hui qu’en septembre 2019.

Dans l’ensemble, les changements dans la composition du marché du travail poussent le salaire réel plus haut qu’il ne l’aurait été dans chaque province si des travailleuses et travailleurs n’avaient pas migré vers des secteurs différents (ou, dans le cas des personnes à haut salaire qui travaillent à domicile, migré vers des régions différentes du pays).

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graphique à barres

Par exemple, le fait de maintenir constante la composition du marché du travail par rapport à septembre 2019 réduit le salaire horaire moyen réel de 1,20 $ à l’Île-du-Prince-Édouard – ce qui montre que l’effet de composition est responsable de 50 % de l’augmentation du salaire horaire moyen réel.

L’effet est responsable de près de 70 % de la variation du salaire en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique, de 60 % au Québec et de 30 % au Nouveau-Brunswick.

Le fait de maintenir constante la composition du marché du travail fait passer la variation du salaire horaire moyen réel de positive à négative en Ontario. Sans la migration de certaines travailleuses et certains travailleurs vers des secteurs à plus hauts salaires dans la province, le salaire horaire moyen réel aurait en fait diminué.

Les provinces productrices de pétrole peuvent être divisées en deux groupes. Au Manitoba et à Terre-Neuve-et-Labrador, la baisse du salaire horaire moyen réel serait beaucoup plus importante s’il n’y avait aucun changement dans la composition du marché du travail.

En Alberta et en Saskatchewan, en revanche, la différence n’est que de 10 et 11 cents, respectivement. Des chiffres qui suggèrent que la baisse du salaire horaire moyen réel est le résultat d’une baisse du salaire moyen au sein des secteurs plutôt que de travailleuses et travailleurs se déplaçant entre ces secteurs.

En effet, l’Alberta a connu la plus forte ou la deuxième plus forte baisse du salaire horaire moyen réel dans 10 des 16 secteurs, dont l’exploitation minière, le pétrole et le gaz, la construction, le transport et l’entreposage, l’éducation et les soins de santé et l’assistance sociale.

Cette constatation souligne le fait que les salaires au sein des secteurs n’augmentent pas aussi rapidement qu’ils pourraient le faire pour répondre aux problèmes de pénurie de main-d’œuvre.

En réalité, le simple fait de regarder le chiffre moyen de haut niveau masque le fait que les travailleuses et travailleurs s’adaptent aux bas salaires et aux conditions de travail frustrantes en se déplaçant vers des secteurs offrant un travail de meilleure qualité. 

Researchers

Kaylie Tiessen

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Kaylie Tiessen, National Representative, Research Department
Représentante nationale, département de la recherche
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