« LE CANADA A BESOIN D’UNIFOR » : Unifor porte la lutte contre la guerre commerciale des États-Unis jusqu’au congrès statutaire 2025

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A women at a podium in front of presentation screens
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La présidente nationale d’Unifor, Lana Payne, a lancé un message fort au gouvernement canadien concernant les concessions à faire au président américain Donald Trump dans le cadre de la guerre commerciale : il faudra d’abord nous passer sur le corps. 

Mme Payne n’a pas mâché ses mots dans son discours du 25 août — au premier jour du cinquième congrès statutaire du syndicat au Centre des congrès de Vancouver —, et a souligné que la résistance du syndicat et de ses membres est la voie à suivre pour protéger les emplois au Canada.

« Ce n'est pas en capitulant que l'on remporte la victoire. En abandonnant son pouvoir de négociation. Pour rien », a-t-elle déclaré avec force. 

« C’est la deuxième fois, que nous abandonnons un levier de négociation essentiel dans le seul et unique but d'obtenir l'attention du président. Pendant ce temps, les tarifs douaniers américains augmentent, ils ne baissent pas. Les attaques contre nos industries s’aggravent, elles ne vont pas en s’améliorant. »

Unifor réclame une véritable stratégie industrielle multisectorielle permettant de créer des emplois et misant sur les biens fabriqués au Canada, afin de libérer le pays de sa dépendance envers les États-Unis. Mme Payne a également averti les entreprises canadiennes qui pensent que la solution au chaos provoqué par le président Trump réside dans l’affaiblissement des droits des travailleuses et des travailleurs, dans de nouvelles réductions d’impôts, dans la suppression d’emplois syndiqués et dans l’automatisation, qu’elles doivent s’attendre à ce que nous jouions du coude.

A women at a podium

« Dans cette guerre commerciale, il y a nous et il y a eux. Ce n’est pas plus compliqué que cela », a déclaré Mme Payne. 

« À ceux qui pensent pouvoir délocaliser nos emplois et nos usines aux États-Unis. À ceux qui pensent pouvoir gouverner ce pays et laisser cela se produire. Vous devrez d’abord nous passer sur le corps. »

Mme Payne a déclaré que le syndicat continuera de renforcer sa campagne Protégeons les emplois au Canada et de tenir un débat national dans les lieux de travail et les collectivités partout au pays, d'exiger une stratégie industrielle dans chaque secteur et d'exercer de la pression au moyen de rassemblements et d'actions politiques afin de défendre l’économie canadienne et protéger les travailleuses et travailleurs canadiens.

Dans son discours, Mme Payne a partagé des témoignages individuels illustrant le pouvoir des travailleuses et des travailleurs dans différents secteurs afin de montrer qu’Unifor n’est pas le fruit du travail d’une seule personne, mais un effort collectif riche de ses 320 000 membres.

« Ce syndicat, c’est Michael, qui travaille depuis 49 ans au Restaurant 360 de la Tour CN , depuis le jour de son ouverture, et qui s’est tenu fièrement aux côtés de ses collègues de la section locale 4271 lorsqu’ils ont été mis en lock-out cet été pour défendre la justice pour les travailleuses et travailleurs du secteur de l’hôtellerie partout au pays », a-t-elle cité à titre d’exemple.

« C’est notre syndicat. C’est nous toutes et tous. Nous devons toutes et tous nous unir pour affronter ce qui nous attend. Nous devons toutes et tous nous mobiliser pour lutter et, oui, pour gagner. »

Mme Payne a évoqué les victoires remportées au cours des trois dernières années – depuis le dernier congrès statutaire 2022 à Toronto – notamment les victoires obtenues dans le recrutement des membres des entrepôts à Walmart et Amazonl’adoption d’une loi anti-briseurs de grève, et le fait d’avoir été le premier cas historique pour l’application de cette loi lorsque DHL a tenté d’avoir recours à des travailleuses et travailleurs de remplacement lors d’une grève nationale au Canada pendant l’été.

« Vous vous immiscez dans ce conflit de travail pour le compte de l’employeur à vos risques et périls, a-t-elle mis en garde. C’est le pouvoir de ce syndicat... L’entreprise a dû négocier avec nous. »

Mme Payne a conclu en lançant un message inspirant de solidarité à l’assemblée.

Three people smiling

« Nos adversaires auront toujours les moyens financiers nécessaires. Ils auront toujours des amis puissants sur qui compter. Mais ils n’auront jamais ce que nous avons », a-t-elle affirmé.

« Nous pouvons compter les uns sur les autres. Nous pouvons compter sur notre bouclier Unifor. Et ce n’est pas un hasard si nous avons choisi le bouclier comme symbole. Parce que nous nous protégeons les uns les autres. »

Le congrès s'est amorcé par un discours de bienvenue prononcé par l'artiste James Jones, également connu sous le nom de Notorious Cree, qui a donné le ton d’une semaine placée sous le signe du respect, de la force et de l’unité avec une danse traditionnelle des cerceaux.

Man at a podium

« Nous venons tous de la même tribu, a-t-il déclaré. Chaque personne dans cette salle appartient à la tribu des deux jambes. Nous devons nous soutenir les uns les autres et nous transmettre l’enseignement le plus important de ma culture, zaagi'idiwin, qui est l’amour. »

Dans son rapport financier, le secrétaire-trésorier national d’Unifor, Len Poirier, a annoncé que le syndicat avait investi 4,8 millions de dollars pour soutenir 110 projets de justice sociale au Canada et à l’étranger par l’intermédiaire de son Fonds de justice sociale, et versé 1,2 million de dollars à plus de 260 organismes canadiens et internationaux. 

Le syndicat a également fait don de 400 000 $ à des refuges pour femmes et de 820 000 $ à des banques alimentaires de partout au Canada lors des collectes de fonds organisées par Unifor pendant les Fêtes. 

« Alors qu’Unifor poursuit son travail ici, chez nous, nous devons être fiers du travail que nous accomplissons également à l’échelle internationale avec nos partenaires mondiaux », a-t-il déclaré.

Les déléguées et délégués ont observé une minute de silence à la mémoire de Scott Bateman, directeur des transports routiers d’Unifor, décédé plus tôt cette année.

« Scott avait la ferme conviction que toutes les travailleuses et tous les travailleurs des transports en commun méritaient une rémunération convenable et des conditions de travail sécuritaires, et il a défendu les droits des chauffeuses et chauffeurs de camion, du transport en commun, du transport scolaire et du taxi, ainsi que des travailleuses et travailleurs des services de messagerie, des mécaniciennes et mécaniciens, et des responsables de l’entretien ménager et de la maintenance œuvrant dans le secteur des transports partout au Canada et dans le monde », a rappelé Mme Payne dans un hommage émouvant.

« Pour Scott, ce n’était pas seulement un travail, c’était l’œuvre de sa vie. Son militantisme inébranlable, sa gentillesse et son leadership ont laissé un héritage qui continuera de tous nous inspirer. »

Man at a podium speaking

Le conférencier Stephen Cotton, secrétaire général de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), a réaffirmé les liens étroits que son organisation entretient avec Unifor en soutenant mutuellement leurs campagnes et leurs victoires.

M. Cotton a salué le travail accompli jusqu’à présent par les dirigeantes et dirigeants et les directrices et directeurs d’Unifor, notamment la sensibilisation à la violence conjugale, le soutien à la Campagne pour des taux de rémunération sécuritaires pour les chauffeuses et chauffeurs de camion et les travailleuses et travailleurs des services de messagerie, l’amélioration des conditions de travail et la lutte contre l’automatisation et la privatisation, dans le cadre de leur participation aux comités de l’ITF.

« Nous sommes fiers de ce que le Canada apporte au mouvement, nous sommes extrêmement fiers d’Unifor et de sa longue histoire », a-t-il déclaré.

« Les entreprises multinationales : nous avons besoin que davantage d’entre elles prennent conscience de leur pouvoir, et c’est à nous de le mettre à profit. »