Lana Payne plaide farouchement en faveur d’une loi anti‑briseurs de grève devant le comité parlementaire

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A women standing in front of parliment in the cold.
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Le gouvernement fédéral doit adopter le projet de loi C-58 sans tarder, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor, aux députées et députés du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, alors que le gouvernement fédéral entame son étude sur le projet de loi anti-briseurs de grève, attendu depuis longtemps.

« Notre syndicat négocie une convention collective presque tous les jours au Canada, comme le font de nombreux autres syndicats, a indiqué Lana Payne, qui était à Ottawa le 21 mars dernier pour y faire une déclaration. La plupart de ces négociations se concluent sans conflit. »

« Mais il y a encore des employeurs qui refusent de respecter les droits des travailleuses et travailleurs au Canada et qui se comportent comme si ces travailleuses et travailleurs n’avaient aucun droit constitutionnel, et c’est ce qui m’amène à parler de l’importance d’adopter le projet de loi C-58. »

Le projet de loi C-58 vise à réduire l’intensité et la durée des conflits du travail, à rétablir l’équilibre dans les négociations collectives et à favoriser la stabilité dans les milieux de travail.

Le projet de loi, appuyé par tous les partis, a été adopté en deuxième lecture à la Chambre des Communes le 27 février 2024, le jour même du début de la grève des membres de l’Autoport du CN.

Il est clair qu’une telle loi est plus nécessaire que jamais. L’Autoport et le CN ont fait appel à des briseurs de grève, c’est-à-dire des travailleuses et travailleurs de remplacement, pour franchir en douce la ligne de piquetage au cours des premières heures de la grève, sapant ainsi agressivement le droit de grève fondamental des 239 membres d’Unifor à Halifax.

« Alors que nous étions à la table de négociation en compagnie d’un conciliateur, le CN embauchait et formait des briseurs de grève, poursuit-elle. Ce n’est pas ce que j’appelle une négociation collective juste et libre. »

Lana Payne a ajouté que le CN est membre d’une organisation, l’Association des Employeurs des transports et communications de régie fédérale (ETCOF), qui a fait activement pression contre cette loi, mais aussi contre le droit de grève des travailleuses et travailleurs canadiens.

« Je veux être très claire : la voie proposée par l’ETCOF ne peut qu’engendrer le chaos », a-t-elle dit.

« Elle obligera les travailleuses et travailleurs et leurs syndicats à recourir à des méthodes plus directes pour faire respecter leurs droits collectifs, entraînant des problèmes majeurs tant pour les employeurs et la main-d’œuvre que les gouvernements. Aucune paix syndicale ne sera possible. En fait, ce sera exactement le contraire. »

Depuis la formation d’Unifor en 2013, les trois plus longs conflits de travail en nombre de jours perdus mettaient en cause des briseurs de grève. Les conflits de travail impliquant des briseurs de grève durent en moyenne six fois plus longtemps que ceux au cours desquels les employeurs n’ont pas eu recours à des briseurs de grève.

Le Québec et la Colombie-Britannique disposent d’une loi anti-briseurs de grève afin d’empêcher les employeurs de miner l’ensemble du processus de négociation collective.

Le gouvernement néo-démocrate de la Nouvelle-Écosse a déposé en début de semaine une loi modifiant la Trade Union Act afin d’empêcher les employeurs d’avoir recours à des briseurs de grève pour remplacer les travailleuses et travailleurs en grève. Parallèlement, le Manitoba a également déposé un projet de loi anti-briseurs de grève.

« Le projet de loi C-58 modernise le système canadien des relations de travail afin de tenir compte du contexte social et économique actuel du pays, là où le pouvoir et la richesse accrus des entreprises exigent un contrepoids efficace, a expliqué Lana Payne. Le projet de loi C-58 doit être adopté et mis en œuvre sans tarder. »

Unifor préconise l’adoption d’une loi anti-briseurs de grève dans toutes les régions du Canada dans l’espoir que le droit constitutionnel de chaque travailleuse et travailleur à une négociation collective libre et équitable sera respecté.

Cliquez ici pour en savoir plus sur la campagne anti-briseurs de grève d’Unifor et montrez votre soutien en partageant cette image sur vos réseaux sociaux.

Voyez la vidéo du discours d’ouverture de Lana Payne.