La formation historique sur la justice raciale débouche sur la Conférence des travailleuses et travailleurs noirs, autochtones et de couleur

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Logo d'Unifor pour la justice raciale
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Unifor est sur le point d’entamer une semaine historique pour lutter contre le racisme.

La semaine prochaine, du 12 au 17 juin 2022, des intervenantes et intervenants en justice raciale, des membres du syndicat et des organismes communautaires discuteront de stratégies pour lutter contre le harcèlement et la discrimination à caractère racial en milieu de travail dans le cadre du cours de formation inaugural sur la justice raciale offert à Port Elgin, en Ontario.

« Unifor a toujours défendu l’idée de travailler à l’éradication du racisme, non seulement dans les milieux de travail, mais aussi dans le monde, a déclaré Lana Payne, secrétaire-trésorière nationale d’Unifor. En tant que syndicalistes, nous savons que le racisme est un moyen de diviser les travailleuses et travailleurs et d’affaiblir leur pouvoir. Pour renforcer leur pouvoir, nous devons faire l’impossible pour éliminer le racisme, le sexisme et toutes les formes de haine. Cette formation d’une semaine donnera à nos membres les outils dont ils ont besoin pour lutter contre le racisme au travail. »

La formation, qui devait avoir lieu en 2021, mais qui a été retardée en raison de la pandémie, débouche sur la Conférence des travailleuses et travailleurs noirs, autochtones et de couleur qui se tiendra cette fin de semaine et dont le thème est « Prendre soin de sa santé : un acte de militantisme ».

« Les gens croient souvent que nous pouvons traiter de la discrimination raciale en déposant un grief, a expliqué Christine Maclin, directrice du Service des droits de la personne d’Unifor. Mais cette façon de faire ne tient pas compte de l’ensemble du contexte historique, des problèmes de santé mentale et des impacts durables du racisme dans le milieu de travail et sur la personne visée. »

« Cette formation est historique parce que nous sommes le premier syndicat à négocier un poste spécifique pour aborder la question et travailler en collaboration avec les employeurs, les organismes communautaires et l’ensemble du syndicat pour éradiquer le racisme. »

La formation sur la justice raciale et la Conférence des travailleuses et travailleurs noirs, autochtones et de couleur sont des actes de militantisme qui continueront de guider le syndicat dans son engagement continu en faveur d’un changement progressif pour un monde où chacun peut être lui-même sans subir de discrimination.

Le poste d’intervenant en justice raciale a été nouvellement négocié en 2020 dans le secteur de l’automobile. Depuis, Unifor a exigé l’inclusion de ce poste notamment dans les secteurs des soins de santé, des médias, de l’hôtellerie, du transport scolaire et des télécommunications.

Même si la formation de 40 heures d’Unifor sur les droits de la personne comporte des volets sur la justice raciale, c’est la première fois que les représentantes et représentants sont formés spécifiquement en matière de lutte contre la discrimination raciale.

« Les intervenantes et intervenants en justice raciale des travailleuses et travailleurs noirs, autochtones et de couleur luttent contre le racisme afin de l’éradiquer, ce qui n’exclut en rien les membres qui ne s’identifient pas à ces communautés », fait remarquer Christine Maclin.

« Cette formation permet à une personne qui ne s’identifie pas aux travailleuses et travailleurs noirs, autochtones ou de couleur de s’adresser aux intervenants en justice raciale en tant que ressource, d’avoir des conversations difficiles sans crainte d’être jugée, et de favoriser la collaboration pour le changement. »

Au cours de cette formation d’une semaine, des organismes communautaires collaboreront à une formation spécialisée sur les milieux de travail tenant compte des traumatismes. Des séances seront consacrées à la gestion du harcèlement racial, abordant notamment la manière de faciliter ces conversations difficiles et les processus connexes.

« La formation s’intitule intentionnellement "Ne parlez pas aux étrangers" parce qu’on nous apprend depuis notre enfance à ne pas parler aux étrangers, alors que la meilleure façon de lutter contre le racisme consiste à tenir ces conversations complexes, dans le respect », a expliqué Christine Maclin.

La formation comprendra également une collaboration avec le 211, un service téléphonique que les gens peuvent utiliser pour accéder à des organismes d’aide en santé mentale, afin que le public puisse se connecter à des ressources communautaires adaptées sur le plan culturel.

Le Canadian Anti-Hate Network fait partie des organismes communautaires qui enseigneront aux intervenantes et intervenants des compétences pour lutter contre la haine puisque « nous assistons à la montée de la droite alternative et des groupes haineux qui utilisent les idéologies racistes et suprématistes blanches », a précisé Christine Maclin.

Et la pandémie a entraîné beaucoup de traumatismes, dit-elle.

« Nous l’intériorisons, a-t-elle indiqué. L’esprit et le corps sont liés. Lorsque je suis victime de racisme, je le digère dans ma tête et j’y fais face, et je pense que c’est fini. Et puis, plus tard dans la vie, le traumatisme refait surface de différentes manières. »

Elle espère que les intervenantes et intervenants pourront retourner dans leurs sections locales et milieux de travail respectifs en sachant qu’ils peuvent être une mine d’informations et un pont vers des réseaux dans tout le pays, et qu’ils ont de vraies solutions à offrir pour combattre et éradiquer le racisme.

« Souvent, les personnes victimes de racisme entendent les autres dire que c’est injuste et nous nous attendons d’elles qu’elles s’en remettent, a précisé Christine Maclin. D’autres fois, nous en minimisons l’importance. Les réponses de ce genre ne sont jamais une solution et elles érodent la santé mentale et physique des gens. Elles érodent la solidarité collective qui est fondamentale pour notre syndicat. »