La conférence d’Unifor sur l’hôtellerie et le jeu met l’accent sur la reprise après la pandémie

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A group of people with their fists up.
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A man in a blue Maple Leafs polo shirt stands at the podium.

La reprise après la pandémie a été au cœur de la conférence d’Unifor sur l’hôtellerie et le jeu, qui s’est déroulée à Toronto. Il s’agissait de la première conférence organisée depuis la fermeture de ce secteur en raison de la pandémie en 2020.

Les 12 et 13 mai, les membres se sont réunis à la salle de réception de l’hôtel Delta Toronto Airport and Conference Centre pour échanger sur les difficultés rencontrées pendant la COVID, obtenir des analyses et des prévisions pour les secteurs du jeu et de l’hôtellerie, examiner des stratégies de négociation et communiquer avec d’autres membres.

« L’objectif était de réunir à nouveau nos comités, a déclaré Dave Reston, le nouveau directeur du secteur de l’hôtellerie et du jeu d’Unifor. Nous avons ainsi l’occasion de parler des problèmes que nous avons vécus et de la manière dont nous allons aller de l’avant dans ces deux secteurs. »

Dans son allocution de samedi, la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne, a déclaré que de nombreux employeurs ont profité de la pandémie pour mettre en œuvre de nouvelles mesures de réduction des coûts, en fermant des points de vente et des restaurants, en réduisant les services et en augmentant les charges de travail.

A women stands and speaks at a podium

« Nous devrions tous nous préoccuper des conséquences de la pandémie sur la santé publique, mais en ce qui concerne l’hôtellerie et le jeu, nous devrions regarder vers l’avenir, et non dans le rétroviseur, a déclaré Lana Payne.

Lana a également fait remarquer aux déléguées et délégués que, d’un bout à l’autre du Canada, moins de 20 % des effectifs sont syndiqués et que le syndicat s’emploie à améliorer les conditions de travail et la protection des travailleuses et travailleurs de l’hôtellerie et des jeux.

« Les employeurs se plaignent d’une “pénurie de main-d’œuvre” alors que nous constatons en réalité une “pénurie de bons emplois”, a fait remarquer Lana Payne.

Greg Burton, adjoint à la direction nationale d’Unifor responsable de la supervision du secteur de l’hôtellerie, a déclaré dans son allocution que les principales préoccupations et questions émergeant du secteur comprennent l’élaboration de plans précis pour l’avenir afin d’accroître la protection des travailleuses et travailleurs de l’hôtellerie, la lutte pour des salaires équitables et l’augmentation des effectifs.

« Nous devons continuer à faire face à la stratégie des employeurs qui consiste en “faire plus avec moins”, a déclaré M. Burton. Nous devons donc continuer à perfectionner nos dispositions relatives aux charges de travail, en particulier pour les préposées et préposés aux chambres, et continuer à lutter pour obtenir une diminution des crédits de chambre. »

Selon Greg Burton, en coordonnant et en collaborant plus étroitement entre les hôtels, le syndicat pourra miser sur les réussites des uns et des autres et échanger des pratiques exemplaires, surtout lorsqu’il y a des employeurs communs.

“« Je crois fermement que cela nous aidera à améliorer la qualité de vie de nos membres à mesure que nous allons de l’avant », a-t-il dit.

Tim Mitchell, adjoint à la direction nationale d’Unifor responsable de la supervision du secteur du jeu, a déclaré que l’une des plus grandes préoccupations du secteur à l’heure actuelle est l’engouement pour le jeu en ligne.

« Les établissements traditionnels versent 50 % de leurs revenus au gouvernement, tandis que les jeux en ligne ne paient que 20 % de leurs revenus; les établissements traditionnels ne peuvent donc pas rivaliser avec eux », a-t-il dit.

« Pour nos membres, c’est un désavantage assez important qui favorise le jeu en ligne. En effet, les gens ne viennent plus dans les casinos parce qu’ils jouent en ligne. Il y a là une injustice. »

Tim Mitchell a déclaré que les solutions nécessiteront une action politique, établie par les gouvernements pour égaliser les règles du jeu.

Five people at a table, four of them seated and posing for a photo.

Les déléguées et délégués ont également entendu une personne du Service du recrutement du syndicat parler des gains réalisés dans les secteurs, des campagnes de recrutement en cours et à venir et de la façon d’organiser des campagnes syndicales dans les lieux de travail du secteur de l’hôtellerie.

Les membres de chaque industrie se sont réunis en petits groupes, afin de parler plus en détail de leurs propres enjeux.

Marc Hollin, chercheur à Unifor, a présenté deux prévisions distinctes pour les secteurs du jeu et de l’hôtellerie.

Selon lui, les principales conclusions sont que le secteur de l’hôtellerie et des jeux a été le premier et le plus durement touché et celui qui a pris le plus de temps pour se redresser.

M. Hollin a ajouté que le secteur du jeu a fait de l’excellent travail pour établir une norme solide et croître avec le secteur, mais que le syndicat a encore du travail à faire pour élaborer un plan capable de fournir des solutions au problème du jeu en ligne.

La reprise post-pandémie se produit plus rapidement que prévu, mais elle est inégale, rendue plus difficile par les pénuries de main-d’œuvre persistantes, les changements technologiques qui ont une incidence sur les pourboires et l’augmentation de la surveillance des travailleuses et travailleurs, les pressions liées aux horaires et les locations à court terme, comme Airbnb. Tout cela a des répercussions négatives sur les hôtels, qui ne peuvent pas fournir suffisamment de chambres pour permettre aux grandes villes d’accueillir de grands événements, a-t-il dit.

Two women and a man stand behind a podium clapping

Les travailleuses et travailleurs de l’hôtellerie continuent de faire face à des charges de travail écrasantes. Les préposées et préposés aux chambres changent de position toutes les trois secondes pendant qu’ils nettoient une chambre, ce qui cause des lésions attribuables à des mouvements répétitifs. Le taux de blessures chez les préposées et préposés aux chambres est 40 % plus élevé que chez tous les travailleurs et travailleuses du secteur des services au Canada, a déclaré Marc Hollin.

Environ 70 à 90 % des travailleuses et travailleurs du secteur de l’hôtellerie ont été victimes d’une forme ou d’une autre de harcèlement au travail, a-t-il dit, et, au plus fort de la pandémie, ces taux ont été exacerbés.

Les déléguées et délégués ont également appuyé les travailleuses et travailleurs d’Unifor sur la ligne de piquetage à un site de Mercedes-Benz à Thornhill, en Ontario, et les travailleuses et travailleurs de l’Alliance de la Fonction publique du Canada en grève au casino Woodbine à Etobicoke, en Ontario.

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