Déclaration d’Unifor à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés

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A black father holds the hand of his three children, watching men pull nets out of the sea.
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Le 20 juin, nous soulignons la Journée mondiale des réfugiés qui représente une occasion cruciale de sensibiliser la population à la cause et de promouvoir la défense des droits et le mieux-être des réfugiées et réfugiés à l’échelle mondiale.

Le 20 juin, nous soulignons la Journée mondiale des réfugiés qui représente une occasion cruciale de sensibiliser la population à la cause et de promouvoir la défense des droits et le mieux-être des réfugiées et réfugiés à l’échelle mondiale.

Selon le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, le nombre de réfugiées et réfugiés a dépassé le seuil des 35 millions de personnes à la fin de l’année 2022, alors qu’un nombre additionnel de 108,4 millions de personnes ont été forcées à quitter leur pays pour diverses raisons, notamment la guerre, les conflits, la famine, les violations des droits de la personne et les changements climatiques. Chose terrible, la crise migratoire mondiale actuelle dépasse en termes d’échelle celle vécue lors de la Deuxième Guerre mondiale.

Aujourd’hui, les groupes de personnes marginalisées et à la recherche d’équité sont confrontés à une hostilité croissante dans leur quête d’une vie paisible et sûre.

Cette hostilité est manifeste dans des pays comme l’Ouganda, où le gouvernement a récemment adopté l’une des lois anti-LGBTQ+ les plus strictes au monde en imposant la peine de mort pour les relations avec des personnes de même sexe. De plus, les conflits violents qui persistent au Soudan, dans la région du Tigré en Éthiopie ainsi que dans plusieurs régions de l’Amérique latine continuent d’entraîner la migration des résidentes et résidents qui cherchent un refuge pour fuir la pauvreté chronique et l’instabilité politique.

Malheureusement, l’afflux de réfugiées et réfugiés a obligé plusieurs pays, en particulier des nations plus riches et développées, à adopter l’approche inquiétante consistant à criminaliser et à exclure les migrantes et migrants, ainsi que les réfugiées et réfugiés. Ces pays accordent souvent la priorité à leurs propres intérêts politiques en érigeant des obstacles physiques et législatifs pour empêcher les gens dans le besoin de trouver chez eux un refuge sûr. Par exemple, au Royaume-Uni et aux États-Unis des lois strictes ont été mises en place afin d’empêcher effectivement les demandeuses et demandeurs d’asile d’entrer au pays.

Les gouvernements justifient ces politiques en perpétuant le mythe de la pénurie et en utilisant le prétexte de la pression sur les systèmes de santé et les programmes de bien-être social surchargés. Ironiquement, ces mêmes gouvernements réduisent constamment le financement de leur système de santé et de leurs services publics, négligent les investissements dans les logements abordables, restreignent l’accès aux programmes de sécurité du revenu et d’aide sociale, et affaiblissent les lois sur le travail au profit des grandes entreprises, abandonnant ainsi les travailleuses et travailleurs dans un état d’insécurité financière constante.

Pendant que les nations riches resserrent leurs frontières, des pays ayant des ressources moindres assument le fardeau et la responsabilité de venir en aide aux gens dans le besoin. Il est honteux de constater que les pays ayant un revenu moyen accueillent actuellement environ 83 % de l’ensemble des réfugiées et réfugiés dans le monde.

Malheureusement, le Canada n’est pas à l’abri de cette tendance mondiale.

Le Canada et les États-Unis ont récemment élargi l’Entente sur les tiers pays sûrs dans le but de décourager les demandeuses et demandeurs d’asile d’entrer « illégalement » au Canada. Toutefois, cette entente a été jugée inconstitutionnelle et a fait l’objet de critiques par les organismes de protection des réfugiées et réfugiés puisqu’elle obligeait les migrantes et migrantes ainsi que les réfugiées et réfugiés à avoir recours à des moyens encore plus risqués et dangereux pour obtenir refuge.

Unifor a exprimé ses profondes inquiétudes relativement au décès de huit migrantes et migrants, notamment deux enfants, qui se sont tragiquement noyés dans le fleuve Saint-Laurent en mars dernier en tentant de traverser la frontière pour se rendre aux États-Unis. Nous avons récemment envoyé une lettre au ministre fédéral de la Sécurité publique afin de souligner ces préoccupations.

L’engagement d’Unifor envers la solidarité est sans frontière et nous appuyons résolument les réfugiées et réfugiés, ainsi que les demandeuses et demandeurs d’asile dans leur quête pour une vie plus sûre et meilleure.

Nous croyons en cette cause parce qu’il s’agit de la bonne chose à faire, mais aussi parce que les réfugiées et réfugiés sont des travailleuses et travailleurs, y compris des membres actuels et futurs d’Unifor.

Par le biais de notre Fonds de justice sociale, nous collaborons avec plusieurs organismes d’aide aux migrantes et migrants qui fuient des situations dangereuses à l’échelle mondiale comme le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés et Médecins Sans Frontières.

Nous appuyons également des groupes nationaux de défense des droits des réfugiées et réfugiés, notamment Migrant Rights Network et le Conseil canadien pour les réfugiés, en plus de fournir de l’aide à des organismes communautaires comme FCJ Refugee Centre, Action Réfugiés Montréal et Romero House, qui aident les réfugiées et réfugiés à s’établir et à rebâtir leur vie au Canada.

Le Canada doit intensifier ses efforts visant à protéger les droits des demandeuses et demandeurs d’asile, et faire preuve d’un engagement indéfectible envers les droits de la personne en assurant le maintien des lois internationales.

Nous exhortons le Canada à s’imposer comme un chef de file mondial en faisant en sorte que les réfugiées et réfugiés soient traités avec dignité et respect, ainsi qu’en leur offrant des possibilités égales de se bâtir une vie meilleure dans notre pays.