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Le secteur maritime d’Unifor représente 3 650 membres qui administrent les principales voies maritimes du Canada, construisent des navires et participent à la protection des côtes canadiennes, et il demande à tous les ordres de gouvernement et à l’industrie de lutter contre les tarifs daméricains appliqués sur les biens et les services canadiens.
La menace du régime tarifaire américain, les attaques des États-Unis contre la souveraineté canadienne, l’instabilité ainsi engendrée dans les programmes de commerce et d’investissement et l’ouverture de voies maritimes au nord du pays rendent nécessaire de porter notre attention et d’accorder la priorité aux infrastructures maritimes et aux frontières côtières du Canada.
Diversification des marchés d’exportation
Pour réaliser l’objectif politique qu’est la diversification de nos marchés d’exportation, le gouvernement devra investir pour créer de nouvelles capacités d’exportation dans l’ensemble du secteur maritime, notamment des liaisons vers les plaques tournantes du transport intermodal.
Le transport des matières premières nécessite des investissements supplémentaires pour accroître les capacités de transport en vrac du pays. Il est prioritaire d’investir dans le développement de la réglementation et de la surveillance du secteur par le biais de recherches spécifiques à l’expérience canadienne garantissant le contrôle de la qualité, les normes d’émissions et la sécurité, afin de suivre la croissance du secteur. Les investissements publics sont indispensables pour remplacer la perte de la capacité de recherche industrielle dans le domaine des transports aux États-Unis.
Un programme d’approvisionnement en biens et produits faits au Canada devrait être mis en place pour soutenir le transport de produits à valeur ajoutée dans l’ensemble des chaînes d’approvisionnement longue distance du Canada. Il faudrait que le programme d’approvisionnement s’appuie sur une stratégie industrielle du secteur maritime pour augmenter la production des infrastructures de la chaîne d’approvisionnement et des capacités de fabrication, y compris la construction navale.
Le rôle de la propriété et de l’investissement publics
La propriété publique joue un rôle important dans les secteurs maritimes, lesquels aident les industries frappées par les tarifs douaniers à avoir accès à d’autres marchés. Les infrastructures publiques, notamment les ports maritimes et la Voie maritime du Saint-Laurent, doivent être soutenues pour leur permettre de répondre à l’évolution des besoins concernant le transport des ressources énergétiques, du vrac et du fret, d’Est en Ouest et dans le Nord, à destination et en provenance de nos côtes. L’érosion continue de la propriété et du contrôle publics sur ces ressources nuit à la mise en place de routes de navigation internes efficaces et abordables et à la prestation des services côtiers à la population canadienne.
Afin de diversifier à la fois le commerce intérieur et le commerce extérieur, le Canada doit considérer les infrastructures de transport public comme une partie du système de production de notre économie, relie les industries et les collectivités. Le transport des personnes et des marchandises par traversier entre les provinces maritimes et les collectivités côtières est une partie importante de tous les programmes de commerce intérieur.
Les investissements réalisés dans les grands programmes d’infrastructure pour améliorer l’efficacité des transports publics soutiendront les emplois et la croissance économique de ces régions. Les infrastructures de la Voie maritime du Saint-Laurent et des voies navigables intérieures sont des éléments essentiels des chaînes d’approvisionnement qui relient les provinces entre elles et permettent aux marchandises d’atteindre les marchés d’exportation plus facilement. Leur modernisation et leur maintenance devraient être une priorité pour le gouvernement.
Importance de développer les infrastructures et le commerce entre l’Est, l’Ouest et le Nord
Une étude récente de Statistique Canada sur le commerce interprovincial a révélé que la distance est le principal obstacle au transport des marchandises entre l’Est, l’Ouest et le Nord. La déréglementation prévue des règles commerciales interprovinciales ne résoudra pas les problèmes que sont la distance et le coût du transport.
L’expédition de marchandises par différents modes de transport au Canada devrait être facilitée par des investissements publics dans les infrastructures et des plateformes de données normalisées afin de réduire les coûts nécessaires pour relier les entreprises dans les différentes régions du pays.
Résilience de la chaîne d’approvisionnement
La résilience de la chaîne d’approvisionnement nécessitera la collecte et la centralisation de données publiques sur la disponibilité et l’utilisation des capacités pour que les entreprises puissent planifier les investissements. Des options logistiques pour les différents types de produits et les endroits où ils peuvent être transportés soutiendraient nos chaînes d’approvisionnement nationales.
L’activité commerciale canadienne bénéficierait d’un accroissement de la recherche industrielle concentrée sur le secteur maritime. L’augmentation de la vitesse, la diversité des carburants et les options en matière de transports bon marché ne seront possibles qu’en accordant la priorité à des programmes de recherche et de partage des données de plus grande envergure, qui soutiendront la résilience de la chaîne d’approvisionnement face aux événements météorologiques et aux changements climatiques au Canada.
Il faudra obtenir de l’aide financière pour expérimenter, approuver et réglementer de nouvelles technologies de transport en raison des réductions des dépenses fédérales américaines dans la recherche. Le Canada ne peut plus compter sur un accès à la recherche d’autres pays en matière de réglementation. Les programmes de recherche industrielle relevant des ministères responsables du secteur maritime et du secteur des transports ainsi que des conseils de recherche nationaux devraient être financés pour soutenir l’environnement et l’expérience uniques du Canada.
Protections et formation de la main-d’œuvre
Les mesures de protection pour les travailleuses et travailleurs et les syndicats sont essentielles à la sécurité et à la résilience de la chaîne d’approvisionnement. Des négociations collectives libres et équitables sont un moyen essentiel de garantir des conditions de travail de grande qualité et les salaires nécessaires pour attirer dans ces secteurs des travailleuses et travailleurs hautement qualifiés.
Plus particulièrement, le recrutement et la formation de la Garde côtière devraient être une priorité pour le gouvernement dans le but d’élargir la portée de la protection côtière.
Protection de nos côtes
Le soutien aux communications maritimes par une technologie développée au Canada, par l’intermédiaire d’entreprises comme Telesat, devrait être une autre priorité. L’acquisition d’infrastructures modernes pour les communications maritimes côtières et de réseaux de recherche devrait être mise à profit pour donner accès aux communautés nordiques et éloignées au moyen d’une infrastructure de télécommunications contrôlée et réglementée par le Canada.
Le Canada devrait remettre en place un programme d’acquisition de traversiers financé par les gouvernements fédéral et provinciaux. Cela pourrait comprendre un plan d’investissement pour construire et entretenir des traversiers au Canada afin de garantir un approvisionnement rapide et des services de traversiers continus aux collectivités côtières.
Afin de répondre aux nouveaux besoins en matière de souveraineté et de sécurité dans le Nord, il sera probablement nécessaire d’accroître la capacité de construction navale des navires de la Garde côtière et des navires de patrouille.