Alimentation et boissons profil sectoriel

Faits et chiffres du secteur

Faits et chiffres du secteur
EXTRANTS

PIB sectoriel

Part du PIB canadien

37,1 G$

1,9 %

COMMERCE
Exportations59,8 G$
Importations51,2 G$
Dépendance à l’égard des exportations34,5 %
Dépendance à l’égard des États-Unis27,6 %
Solde des échanges extérieurs+8,6 G$
EMPLOI

Emploi total

Évolution sur 10 ans

317 400

24,9 %

Pourcentage de travailleurs à temps partiel8,9 %
Salaire horaire moyen32,25 $/h

Évolution sur 10 ans du salaire réel

-8,3 %
Moyenne des heures travaillées par semaine35,3
ENVIRONNEMENT

Émissions de gaz à effet de serre (2022)

Évolution sur 10 ans

Part du total de l’industrie canadienne

6 574 kt

+9,5 %

1,04 %

MAIN-D’ŒUVRE
Taux de couverture syndicale27,0 %
Membres d’Unifor dans l’industrie13 000
Part du nombre total de membres d’Unifor4,1 %
Nombre d’unités de négociation d’Unifor89

Source : Statistique Canada; Service de recherche d’Unifor.

Les données se rapportent à 2024, sauf indication contraire.

Unifor dans le secteur des aliments et des boissons

Unifor représente 13 000 membres répartis dans 89 unités de négociation dans l’industrie de la production et de la transformation des aliments et des boissons. Sur le plan géographique, plus de 60 % des membres se trouvent en Ontario, 21 % dans la région des Prairies et en Colombie-Britannique, et 11 % dans la région de l’Atlantique, le reste travaillant au Québec.

Les cinq plus grands employeurs représentés par Unifor dans l’industrie des aliments et des boissons, soit la Compagnie d’embouteillage Coca-Cola Canada, The Original Cakerie, Saputo, PepsiCo et Lactalis, représentent environ 30 % des effectifs totaux d’Unifor dans ce secteur.

Employeurs d’UniforNombre approx. de membres
Compagnie d’embouteillage Coca-Cola Canada1 200
The Original Cakerie820
Saputo725
PepsiCo620
Lactalis530

Situation actuelle

L’industrie de la production et de la transformation des aliments et des boissons continue de croître rapidement, le total des expéditions atteignant près de 170 milliards de dollars en 2024, une hausse de 44 % depuis 2019. Ensemble, les expéditions d’aliments et de boissons représentaient un cinquième de toutes les ventes du secteur de la fabrication en 2024, en faisant le plus grand sous-secteur manufacturier. L’essor des ventes a permis à l’industrie de contribuer 37 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) national, soit un peu moins de 2 % de la production économique totale du Canada, tout en portant les exportations à près de 60 milliards de dollars et en maintenant un excédent commercial largement positif de 8,6 milliards de dollars. La production de produits de viande représentait plus de 25 % des ventes totales de la production d’aliments et de boissons en 2024, la mouture de céréales et de graines oléagineuses, la production de produits laitiers et la boulangerie représentant chacun environ 11 %, suivies de la production de boissons à 9 % des ventes totales.

L’emploi dans le secteur de la production d’aliments et de boissons a connu une forte hausse au cours de la dernière décennie, un revirement spectaculaire pour une industrie qui a vu plusieurs fermetures d’usines très médiatisées au cours des années 2000. Depuis 2014, le nombre d’emplois dans l’industrie a augmenté de 25 %, quoiqu’une légère baisse ait été enregistrée au plus fort de la pandémie de COVID-19. Bien que la croissance de l’emploi ait quelque peu ralenti depuis la pandémie, l’industrie devrait continuer de stimuler la croissance de l’emploi dans le secteur manufacturier à la grandeur du pays.

Cependant, la croissance des salaires demeure préoccupante dans ce secteur, les salaires réels ayant baissé de plus de 8 % au cours de la dernière décennie. Jusqu’à l’arrivée de la pandémie, la stagnation des salaires nominaux a maintenu la croissance des salaires réels en territoire négatif. Toutefois, malgré la reprise de la croissance des salaires nominaux après 2020, la hausse de l’inflation a continué d’éroder le pouvoir d’achat des travailleuses et travailleurs de l’industrie des aliments et des boissons. La proportion relativement élevée de travailleuses et travailleurs à temps partiel (9 %) et étrangers temporaires par rapport à d’autres sous-secteurs manufacturiers suggère que la précarité des conditions de travail pourrait contribuer à freiner la croissance des salaires.

Graphique montrant l'emploi 2004 – 2024

Figure 1 : Emploi 2004 – 2024

Graphique montrant le salaire nominal par rapport au salaire réel (2014 = 100)

Figure 2 : Salaire nominal par rapport au salaire réel (2014 = 100)

Aller de l’avant : Développer le secteur des aliments et des boissons

Les demandes des employeurs de l’industrie visant à doter les postes vacants en recourant à des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires, plutôt qu’en attirant la main-d’œuvre en bonifiant les salaires et les avantages sociaux et en améliorant les conditions de travail, font partie des obstacles actuels au développement de l’industrie des aliments et des boissons. Toutefois, les prévisions de pénurie de main-d’œuvre avancées par les secteurs se sont atténuées depuis que les taux de vacance moyens dans la production d’aliments et de boissons sont tombés respectivement à 2,4 % et à 1,7 % au troisième trimestre de 2024. Ces niveaux étaient nettement inférieurs à la moyenne de 3,2 % enregistrée dans l’ensemble des secteurs au cours de la même période.

Les bas salaires, en particulier pour les nouveaux travailleurs et travailleuses du secteur, continuent également de jouer un rôle dans le retard des salaires réels et le taux de rotation élevé, le salaire horaire moyen offert s’établissant à seulement 24,35 $ pour la production d’aliments et à 22,40 $ pour la production de boissons au troisième trimestre de 2024, contre une moyenne de 27,55 $ pour l’ensemble de l’économie. Si le taux de syndicalisation de 27 % est favorable par rapport à de nombreux secteurs privés, la syndicalisation d’autres milieux de travail dans le secteur est l’un des meilleurs moyens de garantir que les salaires suivent l’inflation et d’améliorer les conditions de travail dans les entreprises de production d’aliments et de boissons.

La réussite de la transformation du secteur en un générateur d’emplois de qualité dépendra de la résolution des tensions commerciales actuelles avec les partenaires commerciaux du Canada, d’autant plus que les exportations représentent 34 % de toutes les expéditions d’aliments et de boissons. L’imposition de tarifs douaniers par la Chine sur le canola, le porc et les produits de la mer canadiens, ainsi que les menaces persistantes de l’administration de Donald Trump d’étendre ses mesures tarifaires à l’économie canadienne comptent parmi les obstacles commerciaux pour le Canada. La transformation laitière canadienne est particulièrement vulnérable compte tenu des tentatives des États-Unis de démanteler le système canadien de gestion de l’offre laitière dans le cadre de négociations commerciales, alors que les exportateurs laitiers américains n’ont pas pleinement utilisé leurs quotas en franchise de droits dans le cadre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique.

Recommandations en matière de développement du secteur

  • Le gouvernement doit résister aux appels visant à élargir le recours aux travailleuses et travailleurs étrangers temporaires pour faire face à une prétendue pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie des aliments et des boissons. Les employeurs devraient plutôt bonifier les salaires et les avantages sociaux et améliorer les conditions de travail afin d’attirer la main-d’œuvre.
  • Il est crucial d’accroître la densité syndicale dans le secteur afin d’assurer une croissance des salaires réels et de meilleures conditions de travail.
  • Le gouvernement fédéral doit négocier la fin des tarifs douaniers et des menaces tarifaires, y compris ceux imposés par la Chine et les menaces persistantes des États-Unis, qui ont tous les deux un impact sur le secteur compte tenu de sa dépendance relativement grande à l’égard des exportations.
  • Tous les ordres de gouvernements doivent défendre vigoureusement le système canadien de gestion de l’offre, lequel joue un rôle essentiel dans l’expédition de produits laitiers et avicoles sûrs et de qualité à la population canadienne, tout en créant des emplois dans la production et la transformation des aliments.