Le Partenariat transpacifique est encore aussi mauvais qu'il l'était

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TORONTO, le 25 janv. 2016 /CNW/ - La décision du gouvernement fédéral de signer le Partenariat transpacifique (PTP) la semaine prochaine est décevante, mais elle donnera au Canada l'occasion de débattre largement un accord commercial négocié à la hâte par le gouvernement conservateur pendant la campagne électorale, d'après Unifor.

« Cet accord était mauvais pour le Canada à ce moment-là, et il l'est encore aujourd'hui, a déclaré Jerry Dias, président national d'Unifor. Le gouvernement Harper a négocié et signé cet accord en secret. Peut-être que nous pourrons maintenant tenir le débat public nécessaire pour informer tous les Canadiens des risques que pose le PTP. »

La ministre libérale du Commerce international Chrystia Freeland a annoncé aujourd'hui que le Canada signerait le PTP la semaine prochaine à l'occasion d'une rencontre en Nouvelle-Zélande et a qualifié la signature de formalité essentielle pour que le PTP puisse être débattu par le Parlement.

Unifor participera activement au débat, car il éprouve plusieurs inquiétudes quant au PTP et à son incidence sur le Canada. Une étude menée par Unifor l'automne dernier révélait que l'assouplissement des règles relatives au contenu régional dans le PTP menacerait 20 000 emplois bien rémunérés dans le secteur de l'automobile seulement.

« Le PTP permettra à des pièces et à des véhicules principalement fabriqués dans des pays non signataires du PTP, comme la Chine, d'avoir un accès illimité aux marchés nord-américains, a affirmé M. Dias. C'est inacceptable. Nous devons jeter un regard honnête et factuel sur l'accord et consulter pleinement les Canadiens pour déterminer s'il sera avantageux ou désavantageux pour notre économie. »

M. Dias a attiré l'attention sur les dispositions du PTP qui aideraient les entreprises des pays signataires du PTP à faire venir un nombre potentiellement illimité de travailleurs étrangers temporaires sans se préoccuper des certifications en vigueur ici ou des planchers salariaux établis pour d'autres travailleurs étrangers temporaires.

Cette modification s'ajoute aux préoccupations qu'Unifor exprime depuis longtemps quant au Programme des travailleurs étrangers temporaires, notamment le fait que les travailleurs étrangers temporaires ne peuvent pas devenir des citoyens à part entière.

« N'importe quel travailleur qui vient au Canada pour y travailler devrait avoir le droit de demander la citoyenneté, a indiqué M. Dias. S'ils sont assez bien pour travailler ici, ils sont assez bien pour devenir citoyens canadiens. Or, le PTP consolidera tous les pires aspects du Programme des travailleurs étrangers temporaires. »

Unifor a également manifesté son inquiétude concernant d'autres aspects du PTP, dont l'incidence du resserrement des lois sur les brevets sur les prix des médicaments, les mécanismes antidémocratiques de règlement des différends entre un investisseur et un État et les concessions majeures relativement aux agences de commercialisation des produits laitiers et de la volaille.

Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant plus de 310 000 travailleurs, dont 40 000 dans l'industrie automobile. Fondé pendant la fin de semaine de la fête du Travail en 2013, il est issu de la fusion des Travailleurs canadiens de l'automobile et du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier.

SOURCE Le Syndicat Unifor