
Article de Jerry Dias, président national d’Unifor et de Naureen Rizvi, directrice de la région de l’Ontario d’Unifor
Les conséquences désastreuses des compressions budgétaires inattendues de Doug Ford se font sentir partout en Ontario. Alors que la classe moyenne s’appauvrit, un groupe de résistance dirigé par Unifor, le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, travaille d’arrache-pied tous les jours pour changer les choses.
Par le biais d’une série de petits gestes de résistance et de mesures à plus grande échelle (assemblées publiques locales, appels à l’action dans les médias sociaux, rassemblements à Queen’s Park), la voix du peuple est entendue, et le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’écouter.
Les temps sont durs sur le marché du travail de l’Ontario parce que le gouvernement en place accorde peu de valeur aux droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs, comme un salaire minimum décent et des congés de maladie payés. Le gouvernement de Doug Ford a annulé des gains que les travailleuses et travailleurs avaient acquis sous les gouvernements précédents. Mais Unifor rassemble ses 168 000 membres de l’Ontario et, chaque jour, en conséquence des mauvaises politiques des conservateurs, de plus en plus de travailleuses et de travailleurs, syndiqués et non syndiqués, deviennent militantes et militants.
Une mission commune noue des liens entre les syndicats et l’ensemble de la population ontarienne, c’est-à-dire le personnel infirmier, les médecins, le personnel enseignant, les parents d’enfants autistes, les immigrants et les membres de la communauté LGBTQ. Cette mission n’existait pas avant l’arrivée au pouvoir du premier ministre Ford, mais les gens voient maintenant tout le mal que leur fait ce gouvernement.
Notre résistance se manifeste dans de nombreuses actions, que ce soit en ligne, en personne et dans le cadre d'assemblées publiques organisées à l’échelle de la province, et nous continuerons de lutter contre l’abus de pouvoir du premier ministre Ford.
Notre réponse au projet de loi 74, Loi de 2019 sur les soins de santé pour la population, figure parmi les grandes batailles que nous livrons pour les Ontariennes et les Ontariens. Par cette loi, le système des soins de santé public de la province est démantelé derrière des portes closes. Le gouvernement provincial a dissous les conseils d’administration de 20 agences locales de santé publique, et propose la création d’une agence centrale, l’Agence Santé Ontario.
Ce projet de loi transfère les décisions concernant des dépenses publiques et des prestations de soins de santé de plus de 60 milliards de dollars de la province à un petit conseil composé de personnes non élues et nommées de façon partisane.
La nouvelle agence détiendrait, avec le ministre de la Santé, des pouvoirs vraiment énormes, comme le financement, la coordination et la gestion de l’ensemble du système de santé de l’Ontario, notamment le pouvoir d’ordonner la fermeture, le transfert et la fusion de tous les fournisseurs de soins de santé, des employés de la santé et de leur travail.
Dans quel but? Chaque réduction touchant notre système de santé public ouvre la porte aux entreprises privées qui sont plus intéressées par les bénéfices que par la qualité des soins.
Les soins de santé représentent une part importante des dépenses publiques (43 % du budget de l’Ontario), dont veulent s’emparer les amis de Doug Ford dans le monde des affaires. Toutefois, la privatisation ne fonctionne pas pour les soins de santé, et nous ne resterons pas les bras croisés pendant que le premier ministre Ford privatise notre précieux système de santé. Les soins de santé publics font partie de notre ADN canadien, et le gouvernement Ford met en péril cette valeur fondamentale, ainsi que notre santé.
Ces changements sont non seulement néfastes, mais trompeurs également. Pendant sa campagne électorale, Doug Ford n’a pas parlé de ces plans aux Ontariennes et aux Ontariens, mais depuis le peu de temps qu’il est au pouvoir, il a révélé sa véritable nature, et elle a de quoi nous inquiéter. S’il avait fait campagne en disant qu’il allait licencier des infirmières et des infirmiers, qui aurait voté pour lui? Personne!
Nous avons aussi mobilisé nos membres par le biais de campagnes, petites et grandes, ciblant tous les employeurs injustes. Nous devons demander aux entreprises de rendre des comptes. Nous avons affronté l’un des plus gros employeurs de la province, Loblaws, et nous avons obtenu de haute lutte des augmentations salariales et une plus grande équité. Ensemble, les membres du syndicat prennent des mesures contre les résidences pour retraités Chartwell, dans le cadre de notre campagne « Chartwell, offrez-leur un salaire équitable », qui vise à informer les résidents, les familles et les membres de la collectivité que la société Chartwell refuse de payer un salaire équitable à son personnel.
En tant que membres d’un syndicat, nous avons l’occasion de lutter chaque jour pour défendre les intérêts de la classe moyenne de l’Ontario. La résistance s’organise, alors que les Ontariennes et les Ontariens de tous les milieux reconnaissent qu’il faut empêcher le premier ministre Ford de continuer sur cette lancée.
Doug Ford n’a pas basé sa campagne sur les bouleversements qu’il est en train de provoquer. Il n’a pas fait campagne en disant qu’il allait licencier des enseignants, fermer des programmes scolaires ou congédier des infirmières. Ce n’est pas ce qu’il a promis, mais c’est ce qu’il a fait. Et c’est ce que nous devons maintenant combattre.
Chaque jour, de petits gestes de résistance et des mesures à plus grande échelle se combinent pour construire le genre de révolution qui peut apporter la justice et l’équité et faire prospérer la classe moyenne de l’Ontario. Le reste de la population canadienne regarde les mesures que nous prenons ici. Toute personne en âge de travailler au Canada a le droit d’avoir un bon emploi et de profiter des avantages du progrès économique, mais il est clair que ce droit n’est pas respecté sous la direction du premier ministre Doug Ford. Chaque jour, nous luttons pour la justice et l’équité.