
À nos membres d'Unifor et à la communauté d'Oshawa : nous n'avons pas encore terminé, loin de là.
C'est une semaine difficile pour les hommes et les femmes qui ont bâti leur vie en travaillant à l'usine d’assemblage de General Motors et pour ceux et celles qui travaillent à approvisionner l'usine. Les répercussions sont immenses, avec quelque 20 000 emplois perdus. Juste une semaine avant Noël, le moment est particulièrement difficile.
Dans les circonstances, il n'y a pas d’enrobage possible, le dernier camion de GM sort cette semaine de la chaîne de montage. Personne n'est d'humeur à commémorer cette semaine, mais la communauté a besoin de savoir qu’Unifor et ses membres ne s’en vont nulle part.
Lorsque GM a annoncé, il y a un an, son intention de fermer son usine d'Oshawa après un siècle d'exploitation, les membres, Unifor et la collectivité ont réagi. Nous avons reçu beaucoup de soutien, y compris de la part de Sting et de la distribution de la comédie musicale The Last Ship, qui ont vu le lien entre l'histoire qu'ils racontaient sur scène et ce qui se passait à Oshawa.
Nous avons tous persévéré, malgré le fait que le premier ministre Doug Ford ait jeté l'éponge à la première cloche. La fin des activités d'assemblage cette semaine n'est pas seulement une tache pour GM, mais aussi pour Ford et tous les fonctionnaires du gouvernement qui n'ont pas pris les devants au moment où ils auraient dû le faire.
Pendant des mois, nous avons rallié les travailleuses et travailleurs et la communauté, et n'avons jamais cessé de parler à l'entreprise. La communauté a montré son engagement à garder GM à Oshawa. Leur appui a alors fait la différence et fera la différence à l'avenir.
Il en a résulté un investissement de 170 millions de dollars annoncé au printemps dernier qui a permis de garder une partie de l'usine ouverte. L'assemblage prend fin cette semaine, mais l'usine ne ferme pas.
C'est vital. L'intégrité de l'usine demeure intacte. C'est une entreprise de fabrication de pièces qui a maintenant la capacité de revenir à l'assemblage automobile.
En 2020, nous entamerons la prochaine ronde de négociations contractuelles avec les trois constructeurs automobiles de Detroit, dont GM.
Pour General Motors, il ne peut y avoir d’entente sans investissements au Canada. La compagnie a intérêt à s'habituer à cette idée maintenant, parce que notre détermination à faire revenir l’assemblage à Oshawa n'a pas faibli, pas d’un iota.
Oshawa est le lieu de naissance de General Motors au Canada. La production automobile a une longue et fière histoire dans la communauté qui remonte à plus d'un siècle. La transition des activités d'Oshawa de la fabrication de voitures à cheval à la production de véhicules a marqué la naissance de l'ère industrielle au Canada. Un tel héritage ne sera ni oublié, ni bafoué.
Au cours des dernières semaines, GM a manifesté sa volonté d'investir dans ses usines américaines à la suite de l’entente issue des pourparlers contractuels qu'elle y a menés plus tôt cette année. Elle doit être prête à faire de même au Canada en 2020, parce que la nécessité de cet investissement est incontestable.
Au cours des prochaines années et décennies, nous assisterons à une transformation de l'industrie automobile à mesure que de plus en plus de véhicules électriques et hybrides arriveront sur le marché. Cela promet d'être un changement aussi profond que le passage des voitures à cheval aux véhicules à essence il y a un siècle.
La construction de ces véhicules nécessitera une main-d'œuvre hautement qualifiée et primée, comme le sont les membres d'Unifor à Oshawa qui vivent actuellement la semaine la plus difficile de leur vie.
Ces travailleuses et travailleurs ont joué un rôle essentiel dans la croissance et la reprise de GM après la crise financière de 2008, et ils ont gagné le droit de participer à l'avenir de GM.