
Le changement climatique est l’un des problèmes les plus graves aujourd’hui et tout politicien qui refuse de s’y attaquer ne fera qu’empirer la situation à long terme.
Partout au Canada, la plupart des gens comprennent la situation.
Le gouvernement libéral fédéral a signé l’Accord de Paris sur le changement climatique peu après la défaite du gouvernement Harper. Cet engagement a été bien reçu après que les conservateurs aient constamment refusé de s’attaquer au problème de façon significative.
Les gouvernements provinciaux ont chacun répondu à leur manière pour respecter les nouvelles exigences fédérales développées afin de mettre en œuvre l’Accord de Paris ou ont accepté le plan du gouvernement fédéral de la taxe sur le carbone par défaut.
Par exemple, en Ontario, le gouvernement Wynne a mis en place un système de plafonnement et d’échange, qui permet aux entreprises d’acheter et de vendre des crédits de carbone, plutôt que d’imposer la taxe fédérale. Les systèmes de plafonnement et d’échange offrent aux entreprises une mesure incitative pour réduire leurs émissions afin qu'elles puissent ensuite vendre leurs crédits excédentaires à d’autres entreprises qui ne sont pas en mesure d'atteindre les cibles.
Le gouvernement néodémocrate de l’Ontario, qui a récemment diffusé sa plateforme, soutient le système de plafonnement et d’échange, et a prévenu que de tenter de mettre fin au programme – comme le prône le chef des conservateurs Doug Ford – coûterait aux contribuables ontariens des « centaines de millions ou des milliards de dollars » pour rembourser les entreprises qui ont totalement embarqué dans le système.
L'ancien chef des conservateurs de l’Ontario, Patrick Brown, s’était engagé à jeter à la poubelle le système de plafonnement et d’échange pour choisir à la place de recevoir la portion provinciale de la taxe fédérale sur le carbone. Très bien. Au moins il planifiait de faire quelque chose pour réduire les émissions carboniques.
On ne peut pas dire la même chose de Ford qui a remplacé Brown comme chef des conservateurs.
Ford s’est engagé non seulement à abolir le plan actuel de plafonnement et d’échange, qui a permis de récolter 2,4 milliards de dollars dans les coffres de la province pour financer notamment des services publics, mais il a aussi affirmé qu’il lutterait contre la mise en œuvre de la taxe fédérale sur le carbone en Ontario – tournant ainsi le dos aux 4 milliards de dollars que les propres estimations du Parti conservateur a faites sur les recettes que la taxe génèrerait au cours de ses trois premières années.
Se cacher la tête dans le sable n’est pas une façon de diriger une province. Une plateforme électorale qui ignore un besoin urgent pour toute la société est scandaleuse.
N’oubliez pas que Ford prétend que son expérience en affaires constitue l’une de ses plus grandes qualifications pour être premier ministre.
Quel est ce type d’homme d’affaires qui ignore un problème imminent qui va coûter encore plus cher à régler plus nous reportons le moment de le faire?
Par exemple, si le toit de l’une de ses usines coule, est-ce que Ford l’ignorerait aussi? J’en doute. Un toit qui coule ne se règle pas par lui-même. Des fuites, comme des problèmes environnementaux, doivent être réparées avant que les choses ne s’aggravent.
La vérité est que la plupart des problèmes empirent et sont plus coûteux à réparer plus longtemps nous attendons de le faire.
En plus, l’engagement irresponsable de Ford de mettre fin à la taxe sur le carbone n’a tout simplement aucun sens. D’une certaine manière, cela me rappelle son engagement à couper le financement de la CBC/SRC ou de licencier le dirigeant de Hydro One – deux décisions qu’aucun premier ministre n'a le droit de prendre.
Pareillement, Ford en tant que premier ministre n’aurait aucun pouvoir d’abolir la taxe fédérale sur le carbone. De fait, Ottawa a déjà dit que le gouvernement imposerait la taxe en Ontario et qu’il enverrait à Queen’s Park un chèque pour sa portion. La seule manière pour Ford de lutter contre serait de déchirer le chèque une fois reçu.
Encore une fois, quel type d’homme d’affaires ferait une telle chose?
Pour moi, c’est comme si Ford tente de dire ou de faire n’importe quoi pour être élu, même si cela n’a aucun sens, en lançant des slogans bidons et en accumulant des points politiques minables plutôt qu’en avançant les politiques sérieuses dont nous avons besoin.
Par exemple, en février, au cœur de la campagne au leadership du Parti conservateur, Ford a tweeté (sic), « Je vais vous dire quelle est ma nouvelle politique pour le plafonnement et l’échange. Nous allons PLAFONNER TOUTES LES TAXES et nous allons ÉCHANGER Kathleen Wynne. »
Pour le bien du pays et des travailleurs partout au Canada, une telle approche désinvolte est tout simplement nuisible. Les travailleurs s’inquiètent de leur avenir, et celui de leur famille et de leurs communautés mérite mieux.
Lorsque des politiciens souhaitent se cacher la tête dans le sable, cela va seulement aboutir à des coûts encore plus élevés lorsque viendra le temps de régler les problèmes. Pour assurer une transition sans heurt pour tous les travailleurs vers une économie qui reconnaît la réalité du changement climatique, nous devons agir bientôt et de façon responsable.
Ford pense qu’il parle au nom des travailleurs lorsqu’il lutte contre des mesures sur le changement climatique, mais il ne fait que les attirer avec lui dans un trou qui va s’approfondir aussi longtemps qu’il joue à cette politique minable.