
Quand les politiciens conservateurs parlent de « choix difficiles », les travailleuses et travailleurs doivent s'inquiéter.
Leurs choix difficiles sont rarement difficiles pour les riches. Ces choix ont plutôt tendance à faire le plus de mal aux travailleurs, aux familles avec des enfants à la garderie ou à l'école, ou à leurs proches qui ont besoin de soins de santé ou d'une autre forme d'aide.
Le premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, promet un « été d'abrogations » et présente déjà une loi du travail rétrograde qui va rendre la vie plus difficile aux travailleuses et travailleurs de sa province, tout en distribuant des cadeaux comme des réductions d'impôt à ses copains du monde des affaires.
Prenons, par exemple, le projet de loi dit « favorable aux entreprises » que son gouvernement a déposé cette semaine, qui n'est en fait qu'une attaque contre les travailleuses et travailleurs les plus vulnérables de la province, ceux qui souffrent déjà le plus des difficultés économiques en Alberta.
D'abord, le projet de loi fait fi du processus d'accréditation syndicale en Alberta en éliminant le droit des travailleurs de former un syndicat dès que 65 p. 100 d’entre eux signent une carte syndicale.
Exiger un vote – après que les deux tiers des travailleuses et travailleurs aient déjà manifesté leur préférence en signant une carte syndicale – donne aux employeurs la possibilité d'intimider les travailleurs avant un vote. Il s'agit d'une tactique clairement antisyndicale favorisant les employeurs, qui détiennent déjà la majorité du pouvoir sur le lieu de travail, et qui expose les travailleuses et travailleurs à l'intimidation.
Depuis que le NPD a introduit le processus de vérification des cartes il y a tout juste deux ans, la syndicalisation s'est accrue dans la province, ce qui a entraîné une hausse des salaires, une plus grande sécurité d'emploi et une meilleure qualité de vie pour les travailleuses et travailleurs. Selon les changements en cours, vous pouvez vous attendre à voir cette tendance s'inverser et les salaires chuter.
Les syndicats sont une voix démocratique pour tous les travailleurs et travailleuses, élus par leurs membres pour servir au mieux les intérêts des familles de travailleurs et de leurs communautés. Nous défendons les droits de tous les travailleurs et travailleuses.
La nécessité d'un tel rôle est profondément évidente dans des endroits comme l'Alberta et l'Ontario où les gouvernements conservateurs s'en prennent fièrement aux droits des travailleuses et travailleurs. Les syndicats sont nécessaires pour équilibrer le pouvoir exercé par les employeurs et les gouvernements conservateurs.
Les autres plans du gouvernement Kenney pour les travailleuses et travailleurs de sa province démontrent également à quel point ce rôle est nécessaire.
Les conservateurs unis ont promis de geler le salaire minimum pour la plupart des travailleurs, tout en réduisant celui des jeunes travailleurs et en rétablissant le salaire minimum progressif pour ceux qui servent de l'alcool.
Entretemps, il a également promis de s’attaquer à la rémunération des jours fériés pour les travailleurs tenus de travailler les jours fériés et de rendre plus difficile le paiement des heures supplémentaires lorsqu'ils sont obligés de travailler de longues heures.
Pendant la campagne électorale, Jason Kenney a même promis d'abroger la loi qui garantit la sécurité au travail, les normes d'emploi et la protection contre les blessures dans les exploitations agricoles. Bref, sous un gouvernement conservateur uni, le travail agricole sera moins payant et plus dangereux.
Pendant ce temps, Jason Kenney promet d'importantes aubaines à ses amis du monde des affaires en réduisant l'impôt des sociétés de 12 p. cent à 10 p. cent le 1er janvier prochain, puis à 8 p. cent en 2022, ce qui représente une baisse de 12 p. cent des recettes publiques qu'il a lui-même infligée.
Une coupe comme ça va faire mal. Il ne sera pas facile de payer pour ces décisions. Jason Kenney n'a pas l'intention de déposer un budget avant l'automne, mais on peut s'attendre à ce que les compressions dans les secteurs de la santé et de l'éducation servent à payer ces cadeaux aux entreprises.
Des choix difficiles? Bien sûr, c'est juste dur sur les mauvaises personnes.