Mémoire d’Unifor sur l’examen de l’intérêt public de Transports Canada relatif à l’acquisition envisagée de Sunwing par WestJet

Tout examen de l’intérêt public doit inclure l’impact d’une fusion ou d’une acquisition sur le nombre d’emplois et leur qualité. Historiquement, les enquêtes du Bureau de la concurrence et les examens de l’intérêt public de Transports Canada ne tiennent pas compte des impacts des fusions ou des acquisitions envisagées sur les emplois, même si la Loi sur la concurrence permet techniquement d’envisager ces impacts1 et que la création et le maintien de possibilités d’emploi de qualité sur le marché du travail du pays sont directement dans l’intérêt public.

Unifor craint, malgré les promesses de création d’emplois, que cette acquisition entraîne en fait une réduction de la qualité des emplois maintenus par la nouvelle entité et que le nombre d’emplois diminue plutôt que d’augmenter.
Par conséquent, Unifor recommande au gouvernement de prendre fortement en considération les points suivants et d’établir les obligations que WestJet est tenue de respecter afin d’atténuer les pires impacts des fusions et des acquisitions sur les travailleuses et travailleurs. L’acquisition devrait être bloquée si les enjeux suivants ne peuvent pas être atténués.

  1. Création d’emplois : Le document de consultation de Transports Canada recense l’optimisation des équipages comme l’un des impacts potentiels de l’acquisition envisagée. L’optimisation des équipages est généralement synonyme de réduction du nombre de travailleuses et travailleurs dans l’entreprise ou encore de sous-traitance. Un nombre moins élevé d’employés et des emplois de moindre qualité ne représentent pas un résultat efficace sur le plan de l’économie. Il est impératif que Transports Canada et le Bureau de la concurrence fassent une enquête approfondie de la question avant d’approuver toute acquisition.
  2. Expérience des passagers : Les répercussions sur l’expérience des passagers pourraient être positives ou négatives. Le résultat dépend en grande partie de la décision de WestJet et d’ONEX de poursuivre la voie de la sous-traitance, de la dégradation des conditions de travail et de la formation sous-optimale en échange de bénéfices. La nouvelle entité devrait plutôt s’orienter vers une stratégie qui permet d’investir dans la main-d’oeuvre dans l’ensemble de l’entreprise afin d’améliorer la qualité des emplois et l’expérience des clients. Si l’organisation n’adopte pas cette nouvelle stratégie, encore plus de voyageurs devront endurer un service à la clientèle de piètre qualité.
  3. Négociations collectives : Toute fusion des deux entreprises doit prôner le respect et l’acceptation des conventions collectives existantes. Les travailleuses et travailleurs actuels de chaque entreprise se sont battus avec acharnement pour obtenir les conventions collectives négociées. L’unité des représentantes et représentants du service à la clientèle de WestJet négocie actuellement sa première convention collective. Profiter de cette acquisition pour invalider les conventions collectives existantes ou congédier le personnel en place ne peut que réduire la qualité des emplois dans l’entreprise et dans le secteur.