Fiche d'informations sur la variole simienne

La variole simienne – Ce qu'il faut savoir

L’épidémie de SRAS en 2003 a rappelé brutalement aux professionnels de la santé Canada et du monde entier que nous devons être prêts à faire face à des crises sanitaires potentielles nouvelles et imprévues.

Malheureusement, ce rappel n’a pas été entendu jusqu’à ce que la pandémie de COVID-19 secoue le monde. Nous sommes toujours au cœur de la crise de la COVID-19, mais espérons que le virus est sur le point de devenir une maladie endémique et plus facile à gérer. 

À tout le moins, cette pandémie nous a surtout appris que nous devons nous fier au principe de précaution lorsque nous sommes confrontés à un danger nouveau ou inconnu. Tant que nous ne connaissons pas tous les faits, nous devons toujours favoriser la prudence.

Aujourd’hui, nous parlons des épidémies de variole simienne (ou variole du singe) qui touchent le monde entier. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a signalé plus de 550 cas confirmés de variole simienne, dans des régions où le virus n’est pas endémique, dont plus de 60 au Canada.

La variole simienne est une maladie virale extrêmement rare, considérée comme moins grave que la variole. Elle a été contenue dans les pays du monde où elle est endémique, à savoir les zones de forêt tropicale humide d’Afrique centrale et occidentale, chacune ayant sa propre souche du virus. Puisque la variole simienne est maintenant « sortie de la boîte » des nouveaux virus qui tentent de se propager, il est important de sensibiliser le public, même si le risque actuel pour la population canadienne est assez faible.

La variole simienne est une zoonose

La variole simienne est une zoonose, ce qui signifie qu’il s’agit d’une maladie infectieuse transmise des animaux aux humains. Tout le monde peut tomber malade après avoir contracté une zoonose, même les personnes en bonne santé. Certaines personnes sont plus à risque et doivent prendre des mesures pour se protéger ou protéger les membres de leur famille. Ces groupes de personnes incluent les suivants :

  • les enfants de moins de 5 ans;
  • les adultes de plus de 65 ans;
  • les personnes dont le système immunitaire est affaibli;
  • les femmes enceintes.

Des centaines de cas de variole simienne chez les humains sont détectés chaque année en Afrique occidentale et centrale. Les quelques cas observés en dehors de l’Afrique ont tous (par le passé) été associés à des voyages en Afrique ou à des contacts avec des rongeurs infectés importés. Depuis 2017, il n’y a eu qu’une poignée de cas de variole du singe sur la planète, en dehors de l’Afrique. Fait intéressant et inquiétant, il semble désormais n’y avoir aucun lien entre les voyages pour un certain nombre de cas du virus retrouvés sur divers continents.

La variole du singe s’apparente au virus de la variole (qui a été éradiqué il y a plus de 40 ans grâce au succès de la vaccination). Le bassin du virus de la variole simienne concerne les rongeurs, à savoir les porcs-épics, les écureuils, les souris et les rats, ainsi que d’autres rongeurs en Afrique centrale et occidentale. De nombreux pays ont mis en place des règles pour limiter l’importation transfrontalière de rongeurs. En effet, les épidémies antérieures ont été liées à des rongeurs importés d’Afrique centrale.

La variole du singe a été détectée pour la première fois dans le cadre de recherches menées au Danemark en 1958, lorsque des singes ont présenté une maladie ressemblant à la variole Le premier cas humain de variole simienne a été découvert en 1970 lorsqu’un enfant de neuf mois a été diagnostiqué.

Symptômes de la variole simienne

Les symptômes de la variole du singe ressemblent à ceux de la variole, mais sont un peu plus légers. La variole simienne se manifeste généralement par de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des frissons et de l’épuisement. Contrairement à la variole, la variole simienne provoque un gonflement des ganglions lymphatiques (lymphadénopathie). Elle peut aussi entraîner des maux de dos. La période d’incubation de la variole du singe (délai entre l’infection et l’apparition des symptômes) varie de 5 à 21 jours.

Dans les trois jours suivant l’apparition de la fièvre, la personne touchée développe une éruption cutanée, qui commence souvent sur le visage, puis s’étend à d’autres parties du corps. Les lésions passent par les étapes suivantes avant de se dessécher et de tomber :

  • macules (plates, non palpables et de petit diamètre);
  • papules (lésions surélevées, généralement palpables, 10 mm de diamètre);
  • vésicules (petites lésions transparentes remplies de liquide, 10 mm de diamètre);
  • pustules (lésions surélevées, généralement jaunes, contenant du pus);
  • croûtes (constituées de sérum, de sang ou de pus séché).

Le cycle complet de la maladie dure généralement de deux à quatre semaines et les hôtes restent infectieux tant que l’éruption ou les pustules sont présentes. Le taux de mortalité de la variole du singe varie en fonction de la souche du virus présent. Un taux de mortalité de 10 % est observé pour la souche originaire du Congo, alors que le celui de la souche ouest-africaine du virus, moins virulent, est de 3 %.

Comment se transmet la variole simienne?

La variole simienne se transmet par un contact physique étroit avec les lésions décrites ci-dessus, qui peuvent être visibles ou non. Ce contact peut se produire dans un contexte intime ou sexuel, notamment avec des lésions qui peuvent se trouver dans la bouche et la salive de la personne infectée. La maladie peut également se transmettre entre la mère et le fœtus, ou par contact avec les draps de lit ou d’autres vêtements portés par la personne infectée.

Si nous savons que le virus de la variole du singe peut se transmettre par contact de gouttelettes, nous ne sommes pas encore sûrs de la transmission par aérosol. Comme pour la COVID-19, il n’y a pas assez de preuves pour prouver la propagation par aérosol. Nous avons appris à ne pas attendre une certitude scientifique et, dans tous les cas de contact avec la variole du singe, nous adhérerons au principe de précaution.

Comment se protéger de la variole du singe?

Les lésions doivent être recouvertes pour éviter tout contact de peau à peau et, en l’absence de preuves et en appliquant le principe de précaution, nous recommandons les mêmes protections que celles que nous avons demandées pour le virus du SRAS-CoV-2, c’est-à-dire une séparation physique, des mécanismes techniques, y compris la ventilation, l’équipement de protection individuelle, une protection respiratoire N95 (ou plus), toutes les protections nécessaires pour la tête, le visage, les yeux et la peau, la séparation des vêtements de travail et des vêtements de ville, et le lavage des mains à l’eau et au savon ou à l’aide d’un désinfectant à l’alcool. Dans les milieux actifs, le personnel de buanderie des hôpitaux peut être particulièrement exposé.

Gestion de la propagation de la variole du singe

Les personnes infectées ne sont plus contagieuses dès que les croûtes tombent des pustules. La recherche des contacts doit remonter à 21 jours et toute personne entrant en contact avec la personne infectée doit être surveillée pendant 21 jours afin de détecter la fièvre, le gonflement des ganglions lymphatiques et les éruptions cutanées. Les autorités de santé publique doivent également être prévenues. Les personnes en observation ne doivent pas donner de sang ou de sperme. Malheureusement, il n’existe aucune information sur la propagation asymptomatique de la variole du singe. La présence de la maladie est détectée par un test de réaction en chaîne de la polymérase (PCR) du liquide contenu dans la pustule.

Comment traite-t-on la variole simienne?

Communiquez avec votre médecin qui pourra vous recommander des rince-bouche et des gouttes pour les yeux spécifiques, des immunoglobulines antivaccinales pour les cas graves, etc. Un antiviral développé pour traiter la variole (le tecovirimat, commercialisé sous le nom de TPOXX) a également été approuvé pour le traitement de la variole du singe en janvier 2022.

La variole du singe aujourd’hui

Les récentes flambées de cas de la variole simienne enregistrées partout dans le monde aujourd’hui concernent les jeunes adultes (dont le système immunitaire est théoriquement robuste). Jusqu’à présent, aucun décès lié à la maladie n’a été signalé. Comme nous l’avons signalé au moment de rédiger le présent rapport, l’OMS surveille les épidémies dans le monde entier et exhorte les fournisseurs de soins de santé à surveiller de près les symptômes potentiels et à proposer un test de dépistage à toute personne présentant ces symptômes. Les dirigeants de l’OMS ont déclaré qu’ils ne craignaient pas pour l’instant une pandémie mondiale de variole du singe.

Conclusion

Nous vivons des moments que nous n’aurions jamais imaginés, et même si nous ne connaissons pas tous les risques associés à la variole simienne, nous savons que nous avons tous des droits fondamentaux au travail. Le droit de connaître les dangers au travail (y compris la présence potentielle du virus de la variole du singe), le droit de participer aux mesures de sécurité au travail en soulevant des préoccupations et en formulant des recommandations auprès de nos employeurs, et le droit de refuser un travail dangereux. L’application du principe de précaution dans tous nos rapports avec le virus de la variole simienne est la façon la plus sûre d’avancer à l’heure actuelle.


Sources

https://www.cdc.gov/onehealth/basics/zoonotic-diseases.html
https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON385
https://www.cdc.gov/smallpox/index.html#:~:text=Thanks%20to%20the%20suc….
https://www.cdc.gov/poxvirus/monkeypox/african-ban.html
https://www.cdc.gov/poxvirus/monkeypox/about.html#:~:text=Monkeypox%20w….
https://www.ctvnews.ca/health/monkeypox-in-canada-act-now-to-stop-it-ex…
https://www.merckmanuals.com/en-ca/professional/dermatologic-disorders/…
https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/monkeypox 
https://www.ctvnews.ca/health/more-than-550-monkeypox-cases-have-been-r…