Ce que signifie le Coronavirus (COVID-19) pour les travailleuses et travailleurs du secteur du transport scolaire?

le 21 mars 2020

 À propos du secteur du transport scolaire

Unifor représente près de 3 000 chauffeurs d’autobus scolaires dans tout le Canada, la grande majorité se trouvant en Ontario. Pendant l’année scolaire, près de 2,2 millions d’élèves dans tout le pays montent à bord de plus de 51 000 autobus scolaires et se rendent à l’école, à des sorties de classe et à d’autres activités de groupes organisés. Bien que ces chauffeurs jouent un rôle vital pour le service public, il est de plus en plus fréquent que les services de transport scolaire soient fournis par de grandes entreprises privées, telles que First Student ou Stock Transportation, où les profits passent souvent avant les besoins des chauffeurs et des élèves.

La vulnérabilité du secteur du transport scolaire à la COVID-19

Les chauffeurs d’autobus scolaire sont directement touchés par les décisions de santé publique de fermer des écoles. La crise de la COVID-19 a déjà entraîné la fermeture temporaire d’écoles dans plusieurs juridictions au Canada. Si, dans la plupart des cas, les salaires des administrateurs et du personnel enseignant sont protégés pendant ces fermetures, les salaires des chauffeurs d’autobus scolaires ne sont pas garantis. De plus, en raison de la nature à temps partiel de leur travail, les chauffeurs d’autobus scolaires sont en grande partie inadmissibles aux prestations d’assurance-emploi (AE) parce qu’ils ne sont pas en mesure de satisfaire aux exigences relatives aux heures de travail. De plus, les chauffeurs d’autobus scolaires sont parmi les chauffeurs de transport les moins bien payés au Canada. Par conséquent, toute perte de revenu aura des répercussions négatives profondes sur ces travailleuses et travailleurs et leur famille.

En ce qui concerne la santé et la sécurité, les chauffeurs sont souvent en contact étroit avec les élèves, ce qui les expose davantage au risque de contracter une maladie. L’exigence du même seuil d’heures de travail que les travailleurs doivent respecter pour recevoir des prestations de maladie de l’assurance-emploi laisse également les chauffeurs d’autobus scolaires avec peu de soutien du revenu, surtout dans les provinces (comme l’Ontario) qui n’offrent pas de congés de maladie payés aux travailleuses et travailleurs. Avec la pénurie chronique de chauffeurs d’autobus scolaires dans tout le pays, le risque de perdre des chauffeurs pour cause de maladie peut exercer une pression supplémentaire sur un système déjà mis à rude épreuve.

Ce que les sections locales du secteur du transport scolaire doivent prendre en considération

Unifor réclame depuis longtemps une plus grande intervention publique pour protéger notre système de transport scolaire, pour faire en sorte que la sécurité des élèves et des chauffeurs soit une priorité et que les chauffeurs soient équitablement rémunérés pour le travail difficile qu’ils effectuent. Pendant cette pandémie de santé publique, nous demandons aux employeurs et au gouvernement de:

·             Réduire de manière significative les exigences en matière d’heures de travail afin de faciliter l’accès des travailleuses et travailleurs à temps partiel et occasionnels aux prestations régulières d’assurance-emploi et aux prestations de maladie.

·             Veiller à ce que les entreprises privées de transport scolaire et les commissions scolaires offrent une protection salariale complète à tous les chauffeurs d’autobus scolaires lors des fermetures d’écoles imposées par les provinces et les commissions scolaires.

·             Veiller à ce que les chauffeurs qui se déclarent malades, sont en quarantaine ou en auto-isolement, bénéficient d’une aide au revenu complète et supprimer l’obligation de fournir une note du médecin. Un congé payé avec protection de l’emploi doit également être prévu si un travailleur doit s’occuper d’un membre de sa famille malade ou en quarantaine.

·             Les chauffeurs d’autobus scolaires devraient avoir accès à des équipements de protection appropriés tels que des gants et des masques, ainsi qu’à des équipements de désinfection des mains et à des stations de nettoyage. Les compagnies de bus et les employeurs doivent former des équipes de nettoyage externes pour s’assurer que tous les bus sont rigoureusement nettoyés et désinfectés après chaque quart de travail, en accordant une attention particulière aux zones et aux surfaces plus susceptibles d’être en contact avec les conducteurs et les élèves. La tâche de nettoyage ne doit pas être reléguée aux chauffeurs eux-mêmes.

·             Élaborer et mettre en œuvre des protocoles pour faire face aux élèves agressifs et violents et fournir aux chauffeurs un soutien supplémentaire en personnel pour les trajets plus exigeants.

Ce que le syndicat attend des employeurs et du gouvernement:

·             Des protections salariales complètes lors des fermetures d’écoles obligatoires;

·             Réduire les exigences en matière d’heures de travail pour toutes les prestations d’assurance-emploi;

·             Accès à des équipements de protection appropriés et à des stations de lavage des mains;

·             Nettoyage et désinfection rigoureux des bus scolaires;

·             Supprimer l’exigence d’une note de médecin pour demander des indemnités de congé de maladie et l’accès aux jours de maladie payés pour tous les travailleurs et travailleuses.

Unifor a lancé un guichet d’information pour les membres sur la pandémie à unifor.org/COVID19fr et encourage les membres à consulter régulièrement le site pour les mises à jour.

Abonnez-vous à Unilien, l’infolettre hebdomadaire nationale du syndicat, à l’adresse unifor.org/sabonner et téléchargez l’application mobile d’Unifor sur votre téléphone intelligent.