Syndicats : le SCEP se prononce pour la fusion avec les TCA

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Radio-Canada avec La Presse Canadienne
15 octobre 2012

Les délégués du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) ont voté, lundi après-midi, pour la fusion avec le syndicat des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA), ce qui donnerait naissance au plus grand syndicat du secteur privé au Canada.

Une forte majorité de membres, soit plus de 90 %, s’est prononcé en faveur de cette fusion.

Les TCA ont déjà voté pour cette fusion, lors de leur congrès en août.

Les deux présidents des syndicats, Dave Coles et Ken Lewenza, ont pris la parole, lors d’une conférence de presse après le vote.

Un « super-syndicat »

S’il devait être formé, ce nouveau syndicat représenterait plus de 300 000 travailleurs oeuvrant dans environ 20 secteurs économiques. La majorité des syndiqués seraient issus des secteurs manufacturiers, des transports et des communications, mais le syndicat représenterait aussi des travailleurs de la santé et du secteur de l’éducation.

Les deux syndicats affirment que l’idée d’une fusion est née à la suite de plusieurs attaques sur la force ouvrière du pays, notamment les lois forçant le retour au travail. Des observateurs ont également indiqué que les deux groupes devraient unir leurs forces afin d’assurer la protection des membres existants et de ranimer le mouvement ouvrier au pays.

Les membres d’un comité formé de 16 représentants des deux syndicats ont approuvé la fusion des deux organisations d’ici 2013.

Le président des TCA, Ken Lewenza, qui a été réélu pour un nouveau mandat de trois ans récemment, a déclaré qu’il serait difficile pour le syndicat d’abandonner son appellation actuelle.

Le président du SCEP, Dave Coles, a quant à lui indiqué que la fusion était intéressante, car les deux syndicats ont une histoire semblable et qu’ils ont travaillé ensemble dans le passé.

Réactions

Le professeur en relations industrielles, Jean-François Tremblay, doute toutefois que la nouvelle organisation en impose lors de futures négociations contractuelles.

« Une fusion créera des économies pour les syndicats, mais pas nécessairement pour les relations de travail, qui sont particulières à chaque employeur », estime-t-il.

Le membre des TCA, Richard St. Denis, croit que la force d’un syndicat réside dans son nombre de membres. « De passer de 170 000 membres à 300 000, d’un océan à l’autre, aura un impact positif sur la communauté ouvrière et les conditions de travail au Canada », estime-t-il.

Un autre membre des TCA, Richard Labonté, souhaite cette fusion, même s’il a quelques doutes. « J’aime la direction de notre syndicat, mais on ignore qui serait à la tête de la nouvelle entité », souligne-t-il.

Source : http://www.radio-canada.ca/regions/Ontario/2012/10/15/004-fusion-vote-scep.shtml