Les nombreuses menaces que pose le PTP sont évoquées à l’occasion d’un rassemblement

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Des militants issus de tous les horizons se sont rassemblés devant l’hôtel de luxe du centre-ville de Toronto où se déroulaient les audiences fédérales sur le Partenariat transpacifique (PTP) pour faire connaître aux politiciens les torts que l’accord leur causerait.

« Notre legs est en jeu, tout comme nos emplois », a dit Jake Moore, président de la section locale 79M d’Unifor, aux participants au rassemblement organisé par son syndicat.

M. Moore, dont la section locale représente des travailleurs du secteur des médias (CTV, Bell Télé et d’autres entreprises), a indiqué que le PTP restreindrait le droit du gouvernement canadien d’établir des règles sur le contenu canadien ou d’empêcher les investisseurs étrangers d’acheter les entreprises médiatiques canadiennes.

Tim Deelstra de l’Union internationale des travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC) a mentionné à la foule que le PTP était le cadet d’une génération d’accords commerciaux qui ne profitaient pas aux gens ordinaires, mais qui permettaient aux grandes entreprises de déplacer leurs opérations à l’étranger.

« Si nous continuons à signer des accords comme celui-ci, il ne nous restera plus rien », a-t-il déclaré en faisant référence à la fermeture de l’usine de pois et de maïs où sa famille avait travaillé pendant trois générations.

Michael Butler, militant en matière de santé du Conseil des Canadiens, a qualifié le PTP de « mauvais remède », car il empêcherait le Canada de mettre sur pied un régime d’assurance-médicaments indispensable, que bien des Canadiens souhaitent.

Les participants ont été invités à signer une pétition en ligne d’Open Media, appuyée par Unifor, pour faire savoir au gouvernement fédéral qu’ils ne sont pas favorables au PTP.

« Ils sauront que les Canadiens ne veulent pas de cet accord et devront rendre des comptes en conséquence », a fait remarquer Laura Tribe d’Open Media.

Brittany Smith, militante d’À l’Action, a précisé que le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États, qui permet aux entreprises de poursuivre des gouvernements s’ils adoptent des lois qui risquent de nuire à leurs profits, même si ces dernières sont dans l’intérêt public, comptait parmi les principales menaces que posait le PTP.

« Le PTP n’est pas un accord commercial, a-t-elle ajouté. Le PTP change les règles de l’économie mondiale d’une manière qui aide les grandes sociétés, mais qui nous cause du tort, à nous. »

Katha Fortier, directrice de la région de l’Ontario pour Unifor, a souligné que rien n’indiquait que le PTP allait aider les gens ordinaires, mais que tout portait à croire qu’il nuirait à la foresterie, aux médias, à l’industrie laitière, à l’automobile et à beaucoup d’autres secteurs.

« La priorité absolue du gouvernement du Canada, c’est la population canadienne, a-t-elle mentionné. Nous voulons un pays bâtisseur. Nous voulons un pays qui fait passer ses citoyens en premier. »