Le Mois de l’histoire des Noirs : des membres d’Unifor parlent de militantisme – Semaine 1

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Chaque semaine, tout au long du Mois de l'histoire des Noirs, nous présenterons des membres de partout au pays, en soulignant leurs contributions à titre de militante et militant, ainsi que les personnes qui les ont inspirés.

Ruth Pryce
Membre de la section locale 1106, lauréate du prix 2020 des 100 Canadiennes noires les plus accomplies

Ruth Pryce est la présidente de la section locale 1106 et la première représentante des travailleuses et travailleurs autochtones et de couleur d'Unifor. Elle a commencé à travailler à la maison de soins de longue durée Revera en 1999 en tant que préposée au service de soutien à la personne.

L'engagement de Ruth dans sa section locale a commencé en 2001, lorsqu'elle est devenue présidente de son unité. Elle a fait partie du comité de négociation de sa première convention collective, et de toutes les conventions collectives depuis lors.

En 2007, elle a été élue syndic de la section locale 1106 et, en 2010, vice-présidente. Elle y était représentante à plein temps, assurant le service auprès des unités de négociation de la section locale. Elle a également siégé aux comités de la condition féminine et de l'éducation de sa section locale.

Sur le plan de sa formation syndicale, elle a suivi des cours sur la gestion des griefs, le leadership en milieu de travail, les droits de la personne, la négociation collective, la résolution des conflits et les femmes militantes.

Ruth a été déléguée du Conseil régional du travail de Waterloo, où elle fut syndic. Elle a été élue coprésidente du comité des travailleuses et travailleurs autochtones et de couleur du Conseil des TCA, poste qu'elle a occupé pendant trois ans, et a été choisie pour représenter les TCA au sein du caucus des travailleuses et travailleurs de couleur de la FTO. Les TCA sont l'un des syndicats fondateurs d’Unifor, avec le SCEP.

À l’extérieur d'Unifor, elle est une membre fondatrice active d’un groupe de soutien local, Helping Hands of Antigua and Barbuda and Friends, à London, en Ontario.

Ruth a décidé de s’impliquer dans son syndicat après avoir été témoin d’injustices et de traitements inéquitables dont étaient victimes ses collègues.


Jacqueline McIntosh
Membre de la section locale 79M, lauréate du prix 2020 des 100 Canadiennes noires les plus accomplies

Jackie McIntosh, rédactrice en chef du journal télévisé de CTV News Channel et National News, est une militante et vice-présidente du comité d'action politique d'Unifor en Ontario.

Jackie est née à Bath, en Angleterre. À l'âge de sept ans, elle excellait en gymnastique et en athlétisme, elle chantait à la chorale, et elle a présenté des fleurs à la conjointe du maire lors d’un événement à l'école. Jacqueline et ses sœurs étaient les seules élèves noires de l'école et de la communauté.

Les enfants plus âgés appelaient Jacqueline, « Backie Jackie ». Sa mère a eu un moment de conversation mémorable avec Jacqueline. La mère de Jackie a dit : « D'abord, les gens qui te rencontrent te verront comme une Noire, puis une fille ou une jeune femme et enfin, ils verront qui tu es comme la vraie Jacqueline que tu es. » Cet échange a donné à Jacqueline la possibilité de faire face au racisme et à l'intimidation de l'époque. C'était le premier pas pour devenir la militante qu'elle est aujourd'hui.

À neuf ans, Jacqueline a eu la chance de quitter l'Angleterre pour le Canada avec sa famille. Elle a obtenu un diplôme en radiodiffusion – Radio et télévision, du Collège d’arts appliqués et de technologie de Niagara.

En 1989, Jackie a commencé à travailler à CTV News et à la programmation. Elle a été la première femme à être engagée à temps plein comme rédactrice en chef.

Un grand merci à Ann Newman, qui a travaillé pour Bell Canada. Aux yeux de Jackie, c'était une militante dans l'âme, elle a été l'une des membres fondatrices de la section canadienne 1 de la Coalition des syndicalistes noirs. 

La consœur Ann Newman a encouragé Jackie à se présenter en 1995 comme première représentante des minorités visibles au sein du comité des femmes du SCEP. Les premières années de son engagement au sein du SCEP ont permis à Jackie de travailler aux côtés d’un grand nombre de consœurs autochtones et de couleur. Voici quelques noms : Carol Wall, Mary Roberts, Irene Lobo, Lorna Bowden, Terri Monture, Pearl Almeida, Deanne Smith, Deborah Hyatt.

À l’heure actuelle, Jackie est une membre active au comité d'action politique de la région de l'Ontario. Au début de 2017, elle a fait du lobbying pour faire évoluer l'industrie des médias afin d'aider les journalistes et les travailleuses et travailleurs des médias. Jackie a également fait du lobbying pour empêcher le projet de loi C-27 d'éroder la sécurité des pensions, elle a apporté son soutien à la création d’un régime national d'assurance-médicaments, et a milité pour aider à légiférer sur l'équité salariale.

Jackie a soutenu et participé à d'innombrables grèves et manifestations politiques d'Unifor pendant les élections municipales, provinciales et fédérales. Elle est une dirigeante communautaire et une oratrice qui a activement fait campagne pour le syndicat national d’Unifor, la région de l'Ontario et la section locale 79M d’Unifor.


« Le militantisme, c'est énergisant! Il me donne du pouvoir. »

Deanne Smith
Membre de la section locale 25, lauréate du prix 2020 des 100 Canadiennes noires les plus accomplies

Deanne Smith est membre de la section locale 25 d'Unifor. Elle participe au syndicat depuis plus de 20 ans en tant que déléguée syndicale, et occupe à l’heure actuelle le poste de déléguée syndicale en chef depuis six ans.

Elle est également membre du comité d'équité LGBTQ du Conseil régional de l'Ontario d'Unifor depuis trois ans, afin de soutenir les membres, de travailler en collaboration avec d'autres groupes en quête d'équité et d'accroître la participation des membres dans les différents domaines du syndicat.

En tant que militante, Deanne a occupé des postes élus au sein d’associations étudiantes tout au long de son parcours au cégep et à l'université, car elle s'intéresse vivement aux questions qui touchent les femmes, les travailleuses et travailleurs racialisés et la communauté LGBTTQ2SI.

Elle est passionnée par la défense des droits, le militantisme communautaire et l'éducation, et agit en tant que mentor pour le programme Les femmes et les métiers spécialisés, géré par le Collège George Brown.

Deanne aime travailler avec les personnes pour les aider à trouver leur voix et leur pouvoir. Elle travaille également à la modification des politiques et des pratiques, non seulement sur son lieu de travail mais aussi dans la société. En outre, elle aide à créer de nouvelles stratégies pour atteindre ces objectifs.

Œuvre au sein des équipes de campagne des candidates et candidats politiques municipaux et provinciaux pour faire porte à porte est sa façon de remplir une partie de ses devoirs civiques.

Le centre communautaire 519, le refuge Sistering Women, Blackness Yes/Block-O-Rama, EGALE et Rainbow Railroad sont des organisations avec lesquelles Deanne est en liaison et qu'elle soutient dans leurs efforts pour fournir des services aux membres de la communauté, qu'il s'agisse de secourir des membres LGBTQ fuyant la violence domestique ou des pays violents, de soutenir les sans-abris ou les personnes mal logées, ou encore d'aider à organiser des ateliers pour les nouveaux arrivants dans diverses communautés religieuses.


Marie France Fleurantin
Membre de la section locale 62, lauréate du prix 2020 des 100 Canadiennes noires les plus accomplies

Dès son arrivée dans un domaine traditionnellement masculin, Marie France a su qu’elle avait envie de participer à ce nouveau monde syndical qu’elle ne connaissait pas…  Une nouvelle relève féminine, une femme de couleur, pourquoi pas?

Marie France travaille dans le domaine de la finition de meuble depuis plus de 20 ans. Elle débute son travail chez Bombardier Aéronautique en 2010, et dès lors découvre quelque chose de nouveau, un syndicat!

Malheureusement, ce ne fut pas très plaisant à son arrivée dans son nouvel environnement. Elle dû faire face à plusieurs manquements flagrants à son égard et comprend rapidement que la place de la femme, et de plus celle de la femme de couleur, n’est pas une affaire acquise aux yeux de certains dans ce milieu à majorité masculine. Elle devra redoubler d’ardeur pour parvenir à faire sa place et finit par y parvenir avec brio. Elle découvre après avoir obtenu sa permanence chez Bombardier, ce que le syndicat Unifor peut apporter aux membres et surtout à elle. Elle s’implique presque aussitôt après l’obtention de sa permanence, au comité de la condition féminine de la section locale 62 d’Unifor. Et là, tout change pour elle. Elle suivra de nombreuses formations syndicales de tous les genres et prend dorénavant conscience de l’apport des syndicats dans les luttes pour les groupes qui recherchent l’équité. Elle remarque toutes les batailles qui ont déjà été menées et de toutes celles qui viendront par la suite.

Elle comprend l’importance de cette implication et décide de s’impliquer à fond. Elle fut élue syndic et a siégé à l’exécutif de la section locale 62 et, avec le soutien de la section locale 62 d’Unifor, elle a également été élue membre du comité de la condition féminine du Conseil québécois d’Unifor. Elle souligne aussi que c’est la toute première fois qu’une femme de couleur est élue dans ces deux instances simultanément. Elle ne s’arrête pas là : trois ans plus tard, elle devient la 2e vice-présidente de la section locale, est élue présidente des travailleurs et travailleuses autochtones et de couleur du Conseil québécois. Elle fut également nommée animatrice de discussion, soit formatrice par Unifor Québec (encore une première). Toutes ces implications vont l’amener à toucher à plusieurs autres aspects du syndicalisme, dont siéger à un panel consultatif sur l’équité, qui consiste à identifier les lacunes qui se retrouvent au sein de notre syndicat en ce qui concerne les groupes qui recherchent l’équité et à les clarifier. Un travail colossal est déjà commencé à ce sujet. Une belle fierté pour elle de voir qu’elle fait partie d’un syndicat qui comprend les enjeux de ces groupes. Une autre de ces passions est l’aide communautaire de quartier. Elle s’implique dans les manifestations et n’a pas peur de prendre le micro pour dénoncer des injustices ou proposer des solutions. Grâce à la collaboration du comité des travailleuses et travailleurs autochtones et de couleur du Conseil québécois et de son syndicat Unifor Québec, soit le Service de l’éducation, une toute première formation destinée aux membres s’identifiant à ce comité sera prochainement donnée à ces membres à l’hiver 2020… Que ce soit les campagnes électorales, les renégociations collectives, les manifestations pour des groupes en grève de différents secteurs d’activités ou tout simplement qu’il s’agisse de parler aux membres de sa section locale, de parler aux membres sur son lieu de travail ou dans sa communauté, rien ne peut empêcher Marie France d’essayer de rendre son monde meilleur... Une éternelle optimiste.