Fin de lock-out : les membres acceptent la dernière offre patronale chez Paccar

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Les membres de la section locale 728 ont approuvé à 86 % une offre recommandée par le comité de négociation dimanche dernier, mettant ainsi fin au conflit de travail à l’usine Paccar.

« Nous avons obtenu de bons gains mais l’une des priorités de cette négociation n’a malheureusement pas pu être obtenue à savoir l’élimination de la disparité de traitement dans le régime de retraite. Ce n’est pas normal que des travailleuses et travailleurs doivent subir un lock-out et risquer leur emploi pour éliminer ce qui est maintenant considéré comme illégal », a commenté Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor.

Il faut rappeler que deux régimes de retraite à prestation déterminée coexistent au sein de l’entreprise selon la date d’embauche des salariés. Le groupe A, composé des plus anciens, obtient une rente plus généreuse que ceux du groupe B. Depuis juin 2018, il est illégal au Québec de négocier ce genre de disposition puisqu’il s’agit d’une disparité salariale basée sur la date d’embauche. Le problème c’est que la loi ne l’interdit pas pour les conventions collectives qui ont été négociées avant cette modification.

« La compagnie Paccar fait de l’argent sans bon sens, mais a refusé de régler cette problématique.  Même si nous avons pu diminuer en partie l’écart entre les deux groupes, il demeure que la différence est toujours de 15 $ par mois par année de service. C’est considérable. Il faut aussi prendre en compte que l’employeur a fait planer un possible déménagement de la production dans d’autres usines », a expliqué le confrère Gagné.

Malgré tout, la nouvelle convention collective contient de nombreux gains dont 15 % d'augmentation de salaire sur cinq ans, l'élimination du groupe A et B sur le calcul de l'ancienneté, une majoration des rentes de retraite dont celles du groupe B qui sont augmentées de 35 % (ce qui réduit l'écart avec le groupe A à 27 %), l'ajout d'un deuxième représentant à la prévention en santé et sécurité au travail, l'augmentation des primes de quarts travail et la majoration des maximums de revenus en assurances collectives, ce qui était une autre des priorités de la négociation.

Le fait d’être parvenu à faire reculer Paccar en obtenant plus que son offre finale est sans contredit une victoire significative. L’autre gain important de ce conflit est la solidarité que le lock-out a généré entre les membres. « Au cours de l’assemblée, on a pu sentir combien les gens étaient mobilisés et solidaires », a expliqué le confrère Gagné.

« Il est temps que le gouvernement Legault légifère pour nous aider à régler ces situations injustes et inéquitables. Mais attention, que ce ne soit pas fait en rabaissant les conditions des régimes de retraite. Il faut niveler vers le haut et non vers le bas », a conclu le directeur québécois.

Paccar emploie 1 400 membres d’Unifor qui fabriquent des camions de marques Peterbuilt et Kenworth. Rappelons que l’employeur a décrété un lock-out le 1er décembre dernier.