Protéger le personnel des services résidentiels de lutte contre la violence faite aux femmes

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Le 17 avril 2020
Rupert Gordon
Sous-ministre adjoint
Division des services communautaires
Ministère de l'enfance et des Services sociaux et  communautaires
315 rue Front Ouest, 4e étage
Toronto, ON M7A 0B8
Par courriel: @email

Monsieur Gordon,

Hier après-midi, j'ai reçu la notification qu'une ordonnance temporaire en vertu de la Loi sur la protection civile et la gestion des situations d’urgence avait été émise pour des mesures de déploiement de travail pour les agences de services fournissant des services résidentiels et des services de ligne d'écoute téléphonique pour les victimes de violence faite aux femmes.

Nous apprécions le fait que les ordres officiels aient été remis aux employeurs avec des instructions pour « s'engager de bonne foi » avec les agents négociateurs tels que nous, mais nous exprimons également notre profonde frustration de ne pas avoir été consultés avant que les ordres soient émis.

En lieu et place de cette consultation, je vous propose les recommandations suivantes:

  • Les agences ne devraient appliquer ces directives qu'en réponse à un besoin démontré. Ces directives ne devraient pas conduire à une « saison ouverte » quant aux modalités et conditions de nos conventions collectives;
  • Les responsabilités des travailleuses et travailleurs en matière de soins aux enfants et aux personnes âgées doivent être prises en compte lors de la modification des heures de travail;
  • Les questions de sécurité concernant l'utilisation de bénévoles pour effectuer des travaux dans les refuges doivent être prises en compte. Dans de nombreux foyers de soins de longue durée, les bénévoles n'ont pas été autorisés car ils représentent un risque pour la propagation du virus. C'est une question qui devra être surveillée en permanence;
  • Les employeurs doivent veiller à ce que le personnel actuel ait la première possibilité de remplir les heures de travail avant de déployer du personnel ou des bénévoles supplémentaires à temps plein, à temps partiel ou temporaires;
  • Le Ministère devrait envisager des règles définissant le nombre d'installations dans lesquelles un membre du personnel peut travailler, et chercher à augmenter le nombre d'heures auxquelles un membre du personnel peut accéder dans un foyer individuel, par opposition à la situation actuelle où les travailleuses et travailleurs doivent exercer plusieurs emplois pour joindre les deux bouts.

En plus de ce qui précède, il est impératif que les travailleuses et travailleurs des services résidentiels pour femmes victimes de violence reçoivent toute la gamme d'équipements de protection individuelle nécessaires pour assurer leur sécurité et arrêter la propagation du coronavirus. Ce n'est que récemment que les travailleuses et travailleurs des refuges ont finalement été inscrits sur la liste des priorités en matière d'EPI, mais les mécanismes d'accès et de fourniture ont été difficiles.

Je serais heureuse de discuter plus avant de cette question avec vous à votre convenance. Sincèrement,

NAUREEN RIZVI
DIRECTRICE DE LA RÉGION DE L’ONTARIO D’UNIFOR