Lettre ouverte aux Néo-Écossais sur East Coast Credit Union

Partager

Mercredi, le 25 août 2018

À tous les Néo-Écossais,

            C’est avec une profonde déception que nous vous écrivons au sujet des négociations contractuelles avec la coopérative d’épargne et de crédit de la côte est (East Coast Credit Union).

            Unifor représente 44 travailleuses et travailleurs qui occupent des postes à temps plein ou à temps partiel dans les trois coopératives de crédit situées à Antigonish, à New Glasgow et à St. Andrews. Ces trois coopératives de crédit formaient à l’origine la coopérative d’épargne et de crédit Bergengren (Bergengren Credit Union), laquelle a fusionné en janvier 2016 avec la coopérative d’épargne et de crédit de la côte est.

             Majoritairement féminin, le personnel est composé d’employées et d’employés dévoués qui sont fiers de travailler pour un organisme communautaire qui déclare « faire passer les gens avant les bénéfices ».

            Malheureusement, ce n’est pas cette approche que l’employeur a adoptée lors de la dernière ronde de négociations contractuelles avec ses employés.

            Il y a eu en fait peu de négociations et beaucoup de décisions unilatérales de la part de l’employeur, y compris sa décision de mettre fin au régime de pension à prestations déterminées, malgré le fait que le régime de retraite soit en bonne santé financière. L’employeur a demandé au surintendant des régimes de retraite la permission de le remplacer par un régime moins stable.

            Au moment de la fusion, on avait pourtant promis aux travailleuses et travailleurs que la nouvelle coopérative de crédit respecterait toutes les obligations en matière d’emploi. À l’époque, la coopérative de crédit avait déclaré que le régime de retraite à prestations déterminées était « prudent et acceptable ».

            Aujourd’hui, à peine deux ans et demi plus tard, la coopérative de crédit veut obliger son personnel à cotiser à un régime de pension qui ne garantira pas un revenu de retraite adéquat. C’est le même genre de nivellement par le bas que l’on voit chez les entreprises qui font passer les bénéfices avant les gens.

              L’employeur a qualifié le régime de pension actuel de « risque », laissant entendre qu’il est si généreux qu’il procurerait aux travailleuses et travailleurs un revenu de retraite égal à 90 % de leur salaire. Il est pourtant clair qu’aucun membre du personnel n’a accumulé suffisamment d’années de service pour recevoir ce montant allégué. Le ratio de remplacement réel du revenu est de 42,25 %, lequel comprend le Régime de pensions du Canada pour un membre qui prend sa retraite à l’âge de 60 ans.

            Le fait est qu’il n’est pas question de risque ici, mais d’idéologie. La coopérative de crédit a choisi de se joindre au mouvement généralisé qui consiste à larguer le régime de retraite à prestations déterminées.

            Les mesures prises par l’employeur ne tiennent aucunement compte de toutes les années pendant lesquelles les employées et employés ont fait des concessions ou accepté moins d’avantages afin de conserver un régime de pension décent ni de toutes les fois où ils ont démontré leur capacité de collaborer avec l’employeur.

            Le 19 juillet, un conciliateur provincial du ministère du Travail a présenté un rapport au ministre. Le compte à rebours a commencé le 2 août par le dépôt de ce rapport, date à laquelle l’employeur et la section locale 2107 d’Unifor pourront déclencher une grève ou un lock-out légal.

            Nos membres ne veulent pas perturber le service offert aux milliers de Néo-Écossais qui ont choisi d’encourager leur coopérative de crédit locale. Ils aiment leur travail et ont beaucoup de respect pour les gens et les clients qu’ils servent.

            Cependant, ils croient aussi qu’il est important de défendre l’équité, le respect et une sécurité de retraite décente, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour la prochaine génération de travailleuses et travailleurs. Unifor demeure ouvert et disposé à négocier une convention collective équitable. 

 

En toute solidarité,

Lana Payne
Directrice de la région de l'Atlantique

 

Jeanne Doiron
Présidente d'unité, section locale 2107