Lettre au premier ministre Doug Ford re l'Équité salariale

Partager

Le 7 avril 2021

 

Envoyée par courriel : @email

L’Honorable Doug Ford, premier ministre de l’Ontario
Salle 281
Édifice de l’Assemblée législative, Queen’s Park
Toronto (Ontario) M7A 1A1

Objet:  Équité salariale – Journée de l’équité salariale 2021

Monsieur le premier ministre,

Cette année, à l'occasion de la Journée de l’équité salariale, les membres d'Unifor porteront du rouge pour symboliser le fait que les femmes sont dans le rouge en raison de l'écart salarial entre les sexes. Il faut à une femme moyenne plus de 15 mois pour gagner le même salaire qu'un homme moyen en 12 mois. Nous savons que l'écart est encore plus grand pour les femmes confrontées à des motifs multiples et croisés de discrimination. Les femmes ayant une incapacité sont confrontées à un écart salarial de 56 %, les femmes immigrantes à un écart salarial de 55 %, les femmes autochtones à un écart salarial de 45 %, et les femmes racialisées à un écart salarial de 40 %.

Ce sont tous des chiffres que le gouvernement de l'Ontario peut réduire. Il y a eu de nombreuses occasions manquées dans le récent budget de l'Ontario. Ces occasions manquées ne nuisent pas seulement à la sécurité économique des femmes, elles privent tous les Ontariens de la prospérité accrue que l'égalité salariale apporte à l'économie et à l'assiette fiscale de la province. Je vais soulever deux mesures très simples que votre gouvernement peut prendre pour s'attaquer immédiatement aux facteurs qui contribuent à l'écart.

La Loi sur la transparence salariale a reçu la sanction royale et pourtant votre gouvernement a bloqué son entrée en vigueur. Les travailleuses et travailleurs syndiqués bénéficient de la transparence salariale grâce à leurs conventions collectives. Il est temps que les travailleuses et travailleurs non syndiqués aient ce droit. Il s'agit d'un moyen efficace de révéler les problèmes de rémunération entre les sexes.

Les travailleuses des foyers de soins de longue durée ont gagné le droit à l'équité salariale, y compris au maintien de l’équité salariale, en utilisant la méthode de comparaison pour calculer l'écart. La récente décision de la Cour d'appel de l'Ontario a confirmé ce droit (Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario c. Foyers de soins participants, 2021 ONCA 148). Il est inadmissible que vous preniez le parti des propriétaires de foyers de soins de longue durée à but lucratif, que vous déposiez un appel pour retarder le processus d'équité salariale, tout en félicitant les travailleuses et travailleurs des foyers de soins de longue durée comme des héroïnes et héros au micro. Nous vous demandons d'annoncer, lors de la Journée de l'équité salariale, que vous respecterez la décision de la Cour et que vous ne chercherez pas à retarder davantage l'équité salariale en interjetant appel.

Tout le monde mérite d'être payé équitablement pour la valeur de son travail, que celui-ci soit effectué principalement par des femmes ou principalement par des hommes. Il est clair que notre province ne se remettra pas des répercussions économiques de la pandémie de COVID-19 tant que les femmes de l'Ontario ne se seront pas remises de l'impact dévastateur que la pandémie a eu sur leurs moyens de subsistance. S'attaquer à l'écart salarial entre les hommes et les femmes est une mesure nécessaire et importante que votre gouvernement peut prendre pour mener notre province vers une relance après la pandémie.

Nous exhortons le gouvernement de l'Ontario à prendre des mesures rapides pour combler l'écart salarial entre les sexes qui s'intensifie au cours de cette pandémie. Sans le travail des femmes, notre économie ne fonctionne pas.

Sincèrement,

Naureen Rizvi
Directrice de la région de l’Ontario d’Unifor