Lettre à la ministre Caroline Mulroney Objet:Le transport en commun et l’Accord sur la relance sécuritaire

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Le 27 août 2020

L’honorable Caroline Mulroney                                        Envoyée par courriel: @email

Ministre des Transports

777 Bay Street, 5e étage

Toronto (Ontario) M7A 1Z8

Objet : Le transport en commun et l’Accord sur la relance sécuritaire

Madame la Ministre,

Au nom des quelque 1 600 conducteurs de véhicules de transport en commun de l'Ontario représentés par Unifor, nous souhaitons exprimer notre inquiétude et notre opposition aux conditions que votre gouvernement a énoncées dans le récent Accord fédéral-provincial sur la relance sécuritaire.

La pandémie de la COVID-19 a exercé des pressions financières considérables sur les municipalités et les autorités de transport en commun en raison des nombreuses pertes d'emplois, des fermetures d'entreprises et des restrictions imposées aux rassemblements publics. Les sociétés de transport en commun ont été particulièrement touchées par la diminution du nombre d'usagers et la réduction des tarifs. Toutefois, les transports en commun sont restés un service essentiel, notamment pour les travailleuses et travailleurs essentiels qui ont continué à travailler et à aider leurs communautés en ces temps difficiles.

Selon la correspondance envoyée par votre bureau au maire de Toronto, John Tory, nous avons pris connaissance des exigences spécifiques que les municipalités souhaitant recevoir le financement de la phase 2 pour le transport en commun dans le cadre de l'Accord fédéral-provincial sur la relance sécuritaire devront remplir. Les plus troublantes sont les exigences selon lesquelles les municipalités doivent travailler avec la province (et Metrolinx, le cas échéant) pour déterminer la faisabilité de la mise en œuvre d'options de transport micro-collectif (c'est-à-dire des modes de transport à la demande, gérés en grande partie par le secteur privé, basés sur des applications, comme Uber ou Lyft) sur certains itinéraires, ainsi que l'examen des itinéraires d'autobus peu performants pour déterminer s'ils pourraient également être mieux desservis par le transport micro-collectif. Nous trouvons cela alarmant pour plusieurs raisons.

Premièrement, votre gouvernement utilise la pandémie comme un moyen de faire avancer un programme de réduction et de privatisation des services de transport en commun. Les fonds prévus dans le cadre de cet Accord sont des fonds publics. Ils ne devraient pas être retenus à un moment où les municipalités et les réseaux de transport ont un besoin crucial d'aide financière pour maintenir les niveaux de service et les emplois. Deuxièmement, la réduction des itinéraires et l'utilisation des services de covoiturage basés sur des applications entraîneraient la perte de bons emplois dans les transports en commun et éroderaient la sécurité d'emploi des conducteurs, ce qui nuirait encore davantage aux travailleuses et travailleurs et à leurs familles en cette période de mises à pied, de chômage élevé et d'incertitude économique.

Les travailleuses et travailleurs des transports en commun sont des travailleuses et travailleurs essentiels et ont été les premiers à assurer la mobilité de nos communautés en ces temps difficiles. Ensuite, la réduction des niveaux de service des transports en commun sur des itinéraires supposés « peu performants » ne fait que diminuer davantage la qualité de vie des communautés marginalisées qui vivent souvent dans des zones situées en dehors du centre-ville et qui ont besoin de transports accessibles. Les travailleuses et travailleurs à faible revenu, les immigrants, les étudiants et les personnes ayant une incapacité comptent tous sur des services de transport en commun de qualité et méritent d'y avoir accès.

Nous demandons à votre gouvernement de faire ce qu'il faut et de supprimer ces conditions régressives de l'Accord sur la relance sécuritaire des activités. Nous devons trouver des moyens d'étendre nos services de transport public, et non de les réduire. Le gouvernement doit permettre à tous les systèmes de transport en commun de la province d'avoir accès au financement dont ils ont besoin pour desservir nos communautés. Nous vous remercions de votre temps et de votre attention sur cette question urgente.

Sincèrement,

NAUREEN RIZVI

Directrice de la région de l’Ontario d’Unifor