Déclaration d’Unifor à l’occasion de la Journée de l’affaire « personne » 2020

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Chaque année, le 18 octobre, le Canada célèbre la Journée de l'affaire « personne ». Cette journée marque le jour où certaines femmes ont été déclarées comme des personnes en vertu de la Constitution et ont obtenu le droit de se présenter ou d'être nommées à des fonctions publiques, y compris au Sénat du Canada.

Au cours des 91 années qui se sont écoulées depuis cette décision, nous constatons que l'égalité des femmes continue d'être inégale, tant par rapport aux hommes qu’entre femmes en tant que groupe. Au cours de la pandémie, ce fait a été de plus en plus mis en évidence.

Depuis que la pandémie a été déclarée, les femmes au Canada sont plus exposées au virus, leur taux de mortalité est plus élevé et leurs conditions de travail sont moins bonnes que celles des hommes. Lorsque l'on examine quelles sont les femmes les plus touchées, les femmes noires, autochtones et de couleur sont surreprésentées. Si certaines femmes ont atteint un certain degré d'égalité, ce n'est pas le cas des femmes qui subissent des formes de discrimination multiples et croisées.

Dans l'ombre de ces inégalités nouvelles et anciennes, les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada résistent encore au changement nécessaire pour améliorer la situation.

L'anniversaire du rapport final de l'Enquête sur les femmes et les filles autochtones assassinées et disparues est passé sans action concrète. La vague de soutien au mouvement La vie des Noirs compte (Black Lives Matter) a fait que seule une minorité de gouvernements a pris des mesures concrètes, notamment en s'engageant à collecter des données sur la race. L'attaque d'un auteur célèbre sur la vie et l'humanité des femmes transgenres a attiré beaucoup d’attention. Et un récent rapport de DAWN Canada souligne que les femmes et les filles ayant une incapacité sont confrontées à de multiples obstacles pour accéder à l'emploi, aux services de santé et aux droits sexuels et reproductifs, et qu'elles sont également plus exposées au risque de subir des violences fondées sur le genre.

Les dirigeantes, les dirigeants et les membres d'Unifor continuent de se mobiliser pour la justice sociale tout au long de cette pandémie. Avec notre campagne #Rebâtirenmieux, nous exerçons des pressions pour des changements structurels afin de lutter contre les inégalités, y compris les inégalités entre les genres. Les campagnes menées dans nos secteurs des soins de santé et de la vente au détail mettent en évidence la racialisation et la sexospécificité de ces secteurs, ainsi que leurs effets sur les travailleuses et travailleurs. Unifor presse les gouvernements et les employeurs à dépasser les gestes de remerciement vides de sens et à s'orienter plutôt vers des salaires décents, la dignité et des conditions de travail décentes. Les mesures temporaires de versement d’une prime de pandémie doivent être rendues permanentes pour les travailleuses et travailleurs de première ligne dont la valeur aurait dû être reconnue depuis longtemps.

À l’occasion de la Journée de l'affaire « personne », alors que des élections ont lieu dans deux de nos provinces, l'importance d'élire des gouvernements progressistes est primordiale. Nous marquons l'anniversaire de la première femme à pouvoir se présenter aux élections et nous soulignons que nous avons encore beaucoup à faire pour assurer la diversité des postes de décision. Des questions cruciales telles que les droits génésiques, les programmes de services de garde d'enfants, l'équité salariale et les congés payés pour violence familiale risquent d'être réduites ou de ne jamais être réalisées par la montée des gouvernements conservateurs.

Pour reconnaître véritablement les femmes en tant que personnes, il faut procéder à des changements structurels visant à démanteler les obstacles érigés par le racisme, le sexisme et autres. Le militantisme, le renforcement de nos syndicats et l'élection de gouvernements progressistes sont essentiels à la réalisation de cet objectif.