Unifor se rassemble à Ottawa pour protester contre les suppressions d’emplois à Bell

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Unifor leadership stand in front with members with red flags in the background.
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Le 19 mars, Unifor a tenu une manifestation à Ottawa pour dénoncer le report par Bell Canada Enterprises Inc. (BCE) de sa comparution prévue devant le Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes afin de s’expliquer sur l’élimination de 9 % de son effectif.

« L’année dernière, Bell a versé la somme record de 3,7 milliards de dollars à ses actionnaires. De plus, entre 2020 et 2022, la rémunération du chef de la direction de l’entreprise a fait un bond de 40 %. Peut-on vraiment s’étonner que les travailleuses canadiennes et les travailleurs canadiens soient en colère? », a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. 

« Dans cette dernière vague de coupes, les membres d’Unifor qui ont perdu leur emploi, majoritairement des femmes, occupaient surtout des postes de service à la clientèle ou des emplois administratifs. Ces travailleuses et travailleurs ont été licenciés par le conseil d’administration de BCE principalement composé d’hommes aisés », a-t-elle ajouté.

C’est la deuxième fois que l’équipe de direction de Bell repousse sa comparution devant le Comité permanent du patrimoine canadien d’abord prévue pour le 29 février, puis aujourd’hui, le 19 mars. 

Unifor représente plus de 19 000 travailleuses et travailleurs des télécommunications à BCE Inc. et ses filiales. Le syndicat représente également plus de 2 100 membres à Bell Media.

Le syndicat a lancé sa campagne « Honte à Bell » en réaction à l’annonce de Bell le mois dernier de supprimer 4 800 emplois, y compris les postes de 800 membres d’Unifor œuvrant dans les secteurs des télécommunications et des médias.

« Aujourd’hui, nous nous opposons à l’attitude injuste et à la cupidité de Bell. Pour chaque emploi perdu, il y a une vie perturbée et une famille touchée, a expliqué Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor. Les Canadiennes et Canadiens méritent mieux de la part de leurs entreprises de télécommunications. La décision de Bell d’éliminer des milliers d’emplois malgré les bénéfices considérables engrangés par l’entreprise est une véritable insulte envers la fidélité et le travail acharné de ses employées et employés. Nous sommes rassemblés à Ottawa pour rappeler à Bell et aux autres entreprises que les travailleuses et les travailleurs ne sont pas que des pions dans leur quête de profits. »

En juin 2023, Bell Media a supprimé 1 300 emplois. La couverture des nouvelles a été décimée encore davantage le mois dernier par l’élimination de la plupart des émissions de nouvelles du midi et de la fin de semaine à CTV News ainsi que par le démantèlement de W5, une unité d’enquêtes de longue durée. 

Kevin Newman, présentateur de nouvelles, journaliste et ancien animateur primé de W5, a exprimé ses préoccupations en joignant sa voix à celle des dirigeantes et dirigeants d’Unifor dans le cadre d’une conférence de presse sur la Colline du Parlement. 

« En réduisant année après année le personnel de ses salles de nouvelles, Bell contribue au mouvement de recul de l’information dans l’ensemble des diffuseurs et à la création de déserts d’information à la télévision et à la radio avec une présence limitée ou inexistante de journalistes du secteur privé. Les Canadiennes et Canadiens sont maintenant contraints à se demander où ils peuvent véritablement obtenir la vérité », a affirmé Kevin Newman.

Il a aussi tenu à mettre en garde la population. À notre époque marquée par la désinformation et compte tenu de la guerre cognitive livrée par certains pour déformer la vérité, les travailleuses et travailleurs de Bell Media tiennent à faire entendre leurs préoccupations. Avec les suppressions de postes fréquentes, le personnel responsable des nouvelles est maintenant réduit au minimum et les journalistes qui doivent vérifier l’information en se fondant sur des faits font l’objet de pressions constantes de la part de forces externes et même de la part de leur propre employeur.

« Continuer de supprimer des emplois au sein de la division de Bell dont le mandat consiste à trouver la vérité signifie rendre les armes devant ces adversaires qui cherchent à miner notre confiance envers la vérité, les gens qui nous entourent et notre société pacifique. C’est le moment de fortifier nos remparts pour protéger l’information, pas de les laisser s’effriter », a ajouté Keven Newman.

Le licenciement massif de plus de 6 000 travailleuses et travailleurs au cours des huit derniers mois se produit alors que BCE continue d’engranger des profits faramineux. En effet, l’entreprise a déclaré un énorme bénéfice de 2,3 milliards de dollars à la fin de la dernière année. 

Vous pouvez en savoir plus à propos des suppressions d’emploi, des bénéfices et des versements de dividende de Bell en cliquant ici

À la suite de la Conférence des médias, les dirigeantes et dirigeants d’Unifor se sont joints aux travailleuses et travailleurs de Bell pour manifester et marcher jusqu’au siège social de Bell à Ottawa en criant haut et fort leur message : Honte à Bell.

« Nous avons besoin que d’un engagement de votre part envers vos employées et employés ainsi qu’envers les Canadiennes et les Canadiens à fournir des services de télécommunication et des services médiatiques avec intégrité », a déclaré Len Poirier, secrétaire-trésorier national d’Unifor.

« Les Canadiennes et les Canadiens méritent d’avoir accès aux meilleurs réseaux afin que le pays soit un chef de file à l’échelle mondiale. Si vous n’êtes pas en mesure de remplir ce mandat sous la gouverne de l’équipe de direction actuelle alors un changement s’impose. Vous devez ajuster votre vision ou changer votre équipe de direction », a-t-il ajouté.

Samia Hashi, directrice de la région de l’Ontario d’Unifor et ancienne membre de Bell, a déclaré qu’elle et le syndicat « s’opposent à l’érosion incessante des emplois de qualité au pays et exigent qu’on mette fin à la sous-traitance et à la délocalisation du travail ».

Pour sa part, Gavin McGarrigle, directeur de la région de l’Ouest d’Unifor a averti Bell qu’elle devait s’attendre à ce que le syndicat poursuive ses actions.

« Bell a réveillé un géant, a-t-il mentionné. Bell est une entreprise pancanadienne? Eh bien, Unifor aussi est présent partout au pays. »

Julie Kotsis, présidente du Conseil des médias d’Unifor, a expliqué que les suppressions d’emplois par Bell Media dans les nouvelles locales faisaient en sorte que « les Canadiennes et les Canadiens partout au pays étaient moins bien informés, ce qui affaiblit notre démocratie. Il est temps de dire à BCE et Bell Media qu’assez, c’est assez. »

Jeff Brohman, président du Conseil national de l’industrie des télécommunications d’Unifor, a expliqué à la foule que les membres s’étaient rassemblés pour exprimer leur « indignation pour les actions de Bell et leurs répercussions sur collègues, leurs familles ainsi que l’entreprise que les employées et employés syndiqués actuels et passés ont travaillé à bâtir. »

Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant 315 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour tous les travailleurs et travailleuses et pour leurs droits, lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.

Pour toute demande des médias en anglais, veuillez communiquer avec Kathleen O’Keefe, directrice du Service des communications d’Unifor par courriel à @email ou par téléphone au 416 896-3303 (tél. mobile).

Pour toute demande de renseignements des médias en français, veuillez communiquer avec : Véronique Figliuzzi, représentante des communications d’Unifor Québec à l’adresse @email.

Regardez la conférence de presse « Honte à Bell » d’Unifor  

Consultez la galerie de photos du rassemblement « Honte à Bell » d’Unifor