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Des centaines de membres d’Unifor et de la population locale se sont rassemblés le 4 octobre pour manifester avec force leur opposition aux attaques commerciales des États-Unis et demander au gouvernement fédéral de protéger les emplois de l’industrie automobile à Brampton ainsi que des mesures de protection plus efficaces pour les travailleuses et travailleurs canadiens.
« Nous vivons la crise la plus grave que notre pays ait jamais connue, et le seul moyen d’en sortir est que les travailleuses et travailleurs du pays se mobilisent, qu’ils coopèrent avec chaque chef politique afin de protéger chaque emploi canadien », a déclaré la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne.
Ce rassemblement familial s'est déroulé devant l'usine de montage de Stellantis à Brampton, où les activités de réoutillage pour la production de la prochaine génération de véhicules Jeep électriques et à essence sont interrompues depuis février dernier. Ce retard dans le projet s'inscrit à la suite de l'annonce de l'imposition de tarifs douaniers par le gouvernement américain sur les importations canadiennes, y compris des tarifs de 25 % sur les véhicules construits au Canada, une décision mettant en péril environ 3 000 emplois à cette usine.
« Nous avons besoin de dirigeantes et de dirigeants politiques qui nous soutiennent et luttent avec nous. Nos membres de Brampton s’étaient fait promettre de bons emplois pour de nombreuses années. Toutefois, depuis février, leur avenir a été mis en veilleuse, a ajouté Mme Payne. Cette usine est une ressource économique essentielle pour la population de Brampton. Elle doit absolument y rester. La question n’est pas de savoir si le réoutillage de l’usine de montage de Brampton va reprendre et si les engagements pris seront respectés, mais bien de savoir quand ce sera fait. »
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a lui aussi demandé la réouverture de l’usine.
« Je suis extrêmement fier de me tenir aux côtés d’un groupe de femmes et d'hommes qui ont trimé dur pour bâtir cette usine. Notre message pour Stellantis est clair : nos travailleuses et travailleurs doivent retourner travailler dans cette usine, a dit Doug Ford aux centaines de personnes rassemblées. Notre gouvernement continuera de protéger les travailleuses et travailleurs, de protéger leurs emplois, de protéger la population locale. Ils peuvent compter sur nous. »
Vito Beato, vice-président du comité central de négociation de Stellantis et président de la section locale 1285 d’Unifor, a souligné que ses membres étaient prêts et impatients de reprendre le travail.
« Nos membres, nos familles et la ville de Brampton souhaitent la réouverture de l’usine. Nous sommes prêts à retourner au travail et à construire les meilleurs véhicules, comme ce que nous faisions avant », a expliqué M. Beato.
Dans leurs allocutions, les porte-paroles présents ont exhorté le gouvernement canadien à résister aux attaques continues du président américain Donald Trump ciblant un secteur après l'autre, à prendre des mesures décisives pour protéger les industries et les communautés canadiennes, ainsi qu'à tenir les entreprises responsables de leurs décisions visant à déplacer leur production.
« Nous nous battons pour l’avenir du Canada. Il ne s’agit pas seulement de protéger nos emplois d’aujourd’hui, mais également de saisir l’occasion pour bâtir une économie plus durable et plus autonome, qui fournira des emplois aux travailleuses et travailleurs dans chaque province et chaque secteur », a déclaré la directrice de la région de l’Ontario d’Unifor, Samia Hashi.
Lana Payne a également insisté sur la nécessité de mettre en œuvre, aux divers ordres de gouvernement, des stratégies non partisanes visant à protéger les emplois canadiens contre les attaques tarifaires des États-Unis.
Le président de l'usine de montage de Stellantis à Brampton Ardis Snow a aussi expliqué que les travailleuses et travailleurs vivaient dans un profond climat d'incertitude alors que les activités de réoutillage de l'usine demeurent suspendues à la suite de l'imposition des tarifs douaniers américains.
« Des milliers de personnes ont été mises à pied et leur sort demeure incertain. L'absence d'un échéancier précis cause une grande anxiété pour les travailleuses et travailleurs ainsi que les membres de la communauté. Je crois fermement que les retards qui se poursuivent sont directement attribuables aux tarifs douaniers imposés sur les exportations canadiennes et le secteur de l'automobile par l'administration américaine », a déclaré M. Snow
James Stewart, le président du comité central de négociation avec Stellantis a exprimé son soutien à l'ensemble des travailleuses et travailleurs de l'industrie automobile de la province.
« On ne devrait pas parler de libre-échange, mais plutôt d'échanges commerciaux équitables, a-t-il expliqué. Les attaques de Trump contre nos emplois sont des attaques envers notre pays tout entier. Nous nous défendrons âprement. »
Unifor a exhorté le premier ministre Carney à rejeter toute négociation fondée sur des concessions ainsi qu'à élaborer une stratégie nationale proactive pour obtenir la stabilité économique à long terme. Les recommandations du syndicat pour que le Canada investisse dans son avenir sont présentées dans son document Tracer une nouvelle voie pour l’économie du Canada.
« Notre premier ministre doit transmettre un seul message au président Trump : le Canada a beaucoup de moyens de pression, et nous sommes prêts à les utiliser pour défendre les travailleuses et travailleurs canadiens et à défendre les emplois au pays. L’industrie automobile du Canada vaut la peine d’être défendue », a martelé Mme Payne.
Consultez l'album photo de la manifestation de la campagne Protégeons les emplois au Canada à Brampton ici.