Unifor s’attaque au travail précaire

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Unifor propose des changements profonds aux normes d’emplois et lois du travail en Ontario afin de mieux tenir compte de la réalité du travail moderne dans une ère d’emplois précaires, à temps partiel et à faible salaire, ainsi que pour donner à plus de travailleuses et travailleurs ontariens une chance égale de former un syndicat.

« Le travail est devenu de plus en plus précaire aujourd’hui. Pour de plus en plus d’Ontariens, notamment les jeunes travailleurs, la perspective d'un emploi avec des heures régulières, voire suffisamment d'heures pour soutenir une famille, semble hors de portée », a déclaré Katha Fortier, directrice de la région de l’Ontario d’Unifor.

Unifor a rendu public son mémoire dans le cadre de l’Examen portant sur l’évolution des milieux de travail du gouvernement de l’Ontario, à l’occasion de l'ouverture du Sommet économique annuel de l'Ontario. Katha Fortier et l’économiste Jim Stanford étaient présents au Sommet. Jim Stanford a participé à un panel sur la nature changeante du travail.

Le mémoire porte sur les lois en Ontario parce que la province mène un examen de ses lois du travail, mais les idées incluses peuvent s’appliquer à l’ensemble du pays.

Dans son mémoire de 156 pages déposé à l’Examen, Unifor formule un total de 43 recommandations spécifiques qui tiennent compte des contributions des sections locales d’Unifor en Ontario, dont plusieurs ont comparu devant les conseillers lors des assemblées consultatives publiques tenues au courant de l’été et de l'automne. 

La version complète du mémoire d’Unifor comprend plusieurs changements proposés à la Loi sur les normes d’emploi afin de protéger davantage les travailleuses et travailleurs occupant des emplois précaires et irréguliers. Les propositions d’Unifor sont, entre autres : des règles sur les horaires, plus d’opportunité pour un emploi à temps plein, tenir les employeurs responsables des actions des agences de travail temporaire, des avantages sociaux pour les travailleuses et travailleurs à temps partiel, et une approche proactive à la mise en application des normes d’emploi.

Les changements à la Loi sur les relations de travail moderniseraient l’accréditation syndicale et la négociation d'une première convention, y compris les procédures de vote électronique, les votes d'accréditation dans les lieux de travail neutres, l'arbitrage d'une première convention et les droits accordés au syndicat successeur lorsque des services à contrat sont transférés.

D'autres recommandations comprennent l’établissement de normes de travail à l’échelle d’un secteur tant pour les travailleuses et travailleurs syndiqués que non-syndiqués, de sorte que les compagnies ne pourraient se faire concurrence sur la base de salaires et d'avantages sociaux de plus en plus bas.

« Trop de travailleuses et travailleurs sont confrontés aujourd’hui à un avenir où ils occupent un mauvais emploi après l’autre, parfois même plus d’un emploi en même temps afin de joindre les deux bouts. Ils sont tellement dépendants de ces emplois qu’ils hésitent à en parler, alors que c’est leur droit, car ils craignent de perdre le peu de travail qu’ils ont », a affirmé Katha Fortier.

« Les travailleurs font face à trop d'obstacles pour s’associer avec leurs collègues en vue de former un syndicat. En outre, le nivellement vers le bas dans des secteurs entiers de notre économie rend la progression encore plus difficile. »