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Les quelque 190 travailleuses et travailleurs touchés par la fermeture soudaine de l’usine de sièges Adient à Tillsonburg, en Ontario, ont remporté une victoire éclatante : un arbitre a ordonné à l’entreprise, pour avoir dérogé à sa promesse de donner un préavis de six mois en cas de fermeture de l’usine, de verser à chacun d’entre eux 14 semaines de salaire supplémentaire. Les 14 semaines de salaire s’ajoutent aux indemnités de licenciement et de préavis déjà perçues par les salariés.
Cette sentence fait suite à la fermeture abrupte par Adient Seating Canada, anciennement Johnson Controls Ltd, de ses installations en Ontario en novembre 2022, au transfert de ses activités vers le Tennessee et le Kentucky et au licenciement sans préavis de près de 200 travailleuses et travailleurs.
L’usine de Tillsonburg, qui produisait de la mousse de polyuréthane pour les sièges de l’industrie automobile depuis plus de cinq décennies, a cessé ses activités sans avoir donné un préavis de fermeture de six mois, comme l’exigeait la convention collective. Peu de temps après, Unifor a déposé un grief, arguant qu’Adient avait enfreint la lettre d’entente sur les fermetures d’usines de la convention collective.
« Cette décision témoigne d’un souci d’équité et de justice pour nos membres qui ont donné à cette entreprise des dizaines d’années de leur vie, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. Quand des employeurs sans scrupules comme Adient décident de se déraciner, ils le font bien souvent sans égard pour leur personnel et les communautés qui ont rendu leur succès possible. Cette sentence arbitrale rappelle à ces entreprises que les syndicats et les travailleuses et travailleurs ne doivent pas et ne seront pas pris pour acquis. »
La sentence arbitrale accordera aux travailleuses et travailleurs concernés 14 semaines de salaire supplémentaire en guise de préavis. La décision de l’arbitre a également approuvé le point de vue du syndicat selon lequel les employeurs sont tenus de donner un préavis à la fois au syndicat et aux employés. Grâce à cette décision, il sera plus difficile pour d’autres entreprises d’ignorer leurs obligations à l’égard des travailleuses et des travailleurs ainsi que des syndicats qui les représentent.
« Nos membres se sont retrouvés dans une situation catastrophique après des décennies de bons et loyaux services auprès d’Adient, a indiqué le président de la section locale 1859 d’Unifor, Dave McDowell. Cette sentence les aidera à récupérer une partie de ce qu’ils ont perdu, à la fois financièrement et en termes de dignité. Cela démontre que leur syndicat se battra toujours pour eux et veillera à ce que leurs droits soient respectés. »
Parallèlement aux indemnités accordées aux employés, l’arbitre a ordonné le versement de 10 000 dollars à titre de dommages et intérêts supplémentaires au syndicat, invoquant le fait qu’Adient avait négligé de consulter le syndicat et de discuter des conséquences de la fermeture, ce qui était l’objectif visé par l’obligation de notification.
« Nous sommes fiers du combat que nous avons mené et des résultats que nous avons obtenus pour nos membres, tout en établissant d’importants précédents qui protégeront les travailleuses et les travailleurs de toute la province, a affirmé Samia Hashi, directrice de la région de l’Ontario d’Unifor. Cette décision confirme que les travailleuses et les travailleurs avaient raison depuis le début : la décision d’Audient de fermer l’usine de Tillsonburg sans avertissement était non seulement insensible, mais constituait manifestement une violation de notre convention collective. Cette victoire atteste que les syndicats veilleront à ce que les employeurs respectent jusqu’au dernier mot de la convention collective. »