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Afin de célébrer le Mois du patrimoine asiatique, Unifor a réuni ses membres pour une soirée inoubliable d’apprentissage, de récits et de solidarité.
Le thème de 2025 – Le patrimoine asiatique au Canada : Nous contribuons à la société canadienne – a été concrétisé par un webinaire organisé par Hassan Mirza et Simon Lau, recruteurs à Unifor, le 27 mai. Ce webinaire a donné lieu à une table ronde visant à explorer les chevauchements entre immigration, monde du travail et racisme anti-asiatique.
« Le Mois du patrimoine asiatique est l’occasion de réfléchir, de célébrer et de remettre en cause les systèmes qui continuent de marginaliser les travailleuses et travailleurs de nos communautés. Il s’agit de se souvenir de nos racines et d’imaginer un avenir où chaque travailleuse, chaque travailleur est vu, entendu et protégé », a déclaré Hassan Mirza, recruteur à Unifor.
M. Lau a insisté sur le double objectif de l’événement : « Notre objectif ce soir est de célébrer les contributions des travailleuses et travailleurs asiatiques et d’approfondir notre compréhension des systèmes contre lesquels nous nous battons et de la manière dont nous nous organisons pour les changer. »
L’événement s’est ouvert sur un discours puissant de Jenny Kwan, députée de Vancouver-Est, qui a présenté à la fois des récits personnels et le contexte politique actuel.
Mme Kwan a raconté l’histoire très personnelle de sa fille, qui a été la cible d’une haine anti-asiatique, soulignant que ces incidents continuent d’avoir un impact sur les familles aujourd’hui et par-delà les générations.
Mme Kwan ne s’est pas cantonnée à la réflexion – elle a appelé à l’action. « Nous avons besoin de normes nationales pour recenser les crimes de haine et d’un système doté de ressources suffisantes pour les signaler et faire appliquer la loi, a-t-elle déclaré. Il est temps que le gouvernement fédéral cesse de prononcer des paroles creuses et commence à prendre des mesures concrètes. »
Une table ronde a réuni la députée Kwan, Rohit Revi, recruteur à l’Asian Canadian Labour Alliance (Alliance des travailleuses et travailleurs asiatico-canadiens, ACLA), et Mike Yam, représentant national d’Unifor au Service de la recherche.
Le premier à prendre la parole a été Rohit Revi; il a évoqué les 25 ans d’histoire de l’ACLA et la nécessité de créer des espaces dédiés où les travailleuses et travailleurs asiatiques puissent défendre leurs intérêts.
« La solidarité, c’est comme un muscle, a déclaré M. Revi. Il faut l’étirer, la travailler et l’entretenir. Si nous ne continuons pas à la pratiquer, nous perdons notre force. »
Mike Yam a donné un aperçu des efforts déployés à la base dans le quartier chinois de Toronto. Membre du collectif Friends of Chinatown, il a participé à des campagnes contre le vol de salaire et à la mobilisation des locataires.
« Nous sommes confrontés à d’énormes déséquilibres en termes de pouvoir, a-t-il déclaré. Les institutions traditionnelles laissent souvent tomber les travailleuses et travailleurs racialisés à bas salaire. C’est pourquoi nous nous organisons à la base ».
M. Yam a également donné un aperçu de la stratégie de syndicalisation d’Unifor, notamment des campagnes telles que Solidarité entrepôts, qui cible les milieux de travail où les travailleuses et travailleurs racialisés et immigrés sont nombreux.
En réponse à une question sur ce qui a inspiré son parcours politique, la députée Kwan a évoqué ses premières années en tant qu’avocate communautaire à Vancouver.
« Je n’avais pas le projet de devenir politicienne, a-t-elle affirmé. Mais je voulais changer le monde et quand les gens m’ont dit de me présenter, je l’ai fait. Parce que nos voix comptent. Parce que nous avons notre place. »
En réponse à une question soumise dans le cadre de la partie questions-réponses du webinaire, Tricia Wilson, directrice de l’Équité et de la Justice raciale d’Unifor, a réfléchi à la manière de briser les barrières invisibles qui existent encore dans les espaces méritant l’équité.
« Ce n’est pas seulement à la discrimination externe que nous devons faire face, a déclaré Mme Wilson. Parfois, il s’agit de préjugés intériorisés, ceux que nous véhiculons et reproduisons, même entre nous. Ces préjugés, nous devons aussi les désapprendre. »
Le webinaire du Mois du patrimoine asiatique d’Unifor était un appel à se souvenir – mais aussi à agir. Il a clairement montré que le travail sur l’équité n’est pas un projet secondaire, mais qu’il est au cœur de la mission du mouvement syndical.
Comme l’a rappelé M. Revi aux participantes et participants, « la solidarité est une discipline. Elle ne se développe pas d’elle-même – nous la construisons, chaque jour, dans les petits et les grands moments. C’est comme ça que nous gagnerons. »