Unifor manifeste sa solidarité avec les travailleuses et travailleurs mexicains

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Dans le cadre d’un rassemblement tenu aujourd’hui à l’extérieur de l’ambassade du Mexique à Ottawa, des membres d’Unifor, y compris deux autobus remplis de travailleuses et travailleurs en grève de l’usine de CAMI à Ingersoll, ont manifesté leur solidarité avec les travailleuses et travailleurs du Mexique et souligné les failles de l'ALENA.

« Lorsque l'Accord de libre-échange nord-américain a été signé, on nous avait dit qu'il hausserait les salaires et sortirait les travailleuses et travailleurs mexicains de la pauvreté, et ce n’est pas arrivé », a déclaré Jerry Dias, président national d'Unifor.

Le rassemblement et la marche, qui ont attiré près de 150 membres d’Unifor et des alliés, ont débuté avec un moment de silence et une annonce que le syndicat allait donner 150 000 dollars à la Croix-Rouge mexicaine pour contribuer aux efforts de secours à la suite du séisme.

« Nous voulons montrer notre appui à ce moment tragique afin de les aider à construire un avenir plus prospère », a souligné M. Dias.

Le rassemblement a attiré près de xx personnes à la veille de la troisième ronde de pourparlers en vue de renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain à Ottawa.

Unifor a joué un rôle actif dans la renégociation de l’ALENA en réclamant que les besoins des travailleuses et travailleurs et de leur famille soient considérés en premier dans l'accord. M. Dias a participé à chaque ronde de pourparlers en tant que membre d’un groupe d’intervenants prodiguant des conseils aux négociateurs canadiens.

Le président de la section locale 88 d’Unifor, Dan Borthwick, dont les membres à l'usine d'automobiles CAMI sont en grève afin d'obtenir des engagements que leur travail ne sera pas délocalisé au Mexique, a amené deux autobus remplis de membres au rassemblement. L’ALENA n’a pas réussi à sortir les travailleuses et travailleurs mexicains de la pauvreté, comme le prétendait la promesse.

« Notre lutte n’est pas dirigée contre les travailleuses et travailleurs d’aucun pays, ni aux États-Unis ni au Mexique, a souligné M. Borthwick. Notre lutte est dirigée contre les entreprises et les gouvernements qui utilisent l’ALENA, un accord commercial conçu pour les entreprises, comme un moyen d'assouvir la cupidité des entreprises et l'exploitation. »

Dans le cadre des négociations pour renouveler la convention collective, la section locale 88 souhaite que General Motors s’engage à désigner CAMI comme principal producteur du modèle Equinox. L’usine ne produit maintenant que le modèle Equinox, alors que la production du modèle Terrain a été délocalisée au Mexique au mois de juillet. Le modèle Equinox est aussi manufacturé au Mexique.

Katha Fortier, adjointe au président national, était la maître de cérémonie pour l’événement et a dirigé la foule avec des chants de solidarité pour les travailleuses et travailleurs mexicains.

« Les droits des travailleuses et travailleurs ne s’arrêtent pas aux frontières », a-t-elle affirmé.

Pendant la manifestation, M. Dias a souligné que bien que les travailleuses et travailleurs canadiens peuvent vivre ce que Henry Ford préconisait, soit que les ouvriers puissent gagner suffisamment d’argent pour pouvoir s’acheter les véhicules qu’ils fabriquent, les travailleuses et travailleurs mexicains de l’automobile ne peuvent à peine se procurer des roues et un volant.

« Nous devons militer avec les travailleuses et travailleurs au Mexique pour rehausser le niveau de vie de tous », a déclaré M. Dias.

Des messages de solidarité ont aussi été transmis de la part des travailleuses et travailleurs aux États-Unis et au Mexique.

« Lorsque nous disons que les conditions de travail diminuent, nous affirmons que c’est un problème à l’échelle du continent », a déclaré Celeste Drake, un représentant de l’AFL-CIO présent à Ottawa pour les pourparlers de l’ALENA.

Le secrétaire-trésorier national d’Unifor, Bob Orr, qui était au Mexique pour rencontrer des travailleuses et travailleurs juste avant le tremblement de terre, a lu une déclaration des syndicats mexicains remerciant Unifor de son don à la suite du séisme et exprimant leurs inquiétudes que le nouvel ALENA sera pire encore à moins que les travailleuses et travailleurs des trois pays soient solidaires.

« Nous luttons pour empêcher que l’ALENA soit adopté sans garantir des conditions de travail décentes et sans respect des droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs, et du droit au développement durable au sein de chacun des pays », a souligné Bob Orr en lisant la déclaration.

Cette déclaration a été signée par le Syndicat national des travailleuses et travailleurs, le Syndicat des opérateurs de la République du Mexique, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’université autonome du Mexique, les Travailleurs du nouveau centre et le Syndicat des électriciens mexicains.

Peter Knowlton, président du syndicat des Travailleurs unis de l’électricité, de la radio et de la machinerie, a souligné qu’Unifor a mené cette lutte pour un meilleur ALENA.

« Unifor est en train de changer le mouvement syndical, pas seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis », a-t-il souligné.